The Sadness : la critique du film (2022)

Epouvante-horreur, Gore | 1h39min
Note de la rédaction :
6,5/10
6,5
The Sadness, l'affiche

  • Réalisateur : Rob Jabbaz
  • Acteurs : Berant Zhu, Regina Lei, Tzu-Chiang Wang
  • Date de sortie: 06 Juil 2022
  • Nationalité : Taïwanais
  • Titre original : Ku bei
  • Titres alternatifs : La Tristesse (Québec, Canada) / Smutek (Pologne)
  • Année de production : 2021
  • Scénariste : Rob Jabbaz
  • Directeur de la photographie : Jie-Li Bai
  • Compositeur : TZECHAR
  • Société de production : Machi Xcelsior Studios
  • Distributeur : ESC Films
  • Éditeur(s) vidéo : ESC Editions (DVD, blu-ray, 4K UHD, 2022)
  • Date de sortie vidéo : 9 novembre 2022
  • Box-office France / Paris-périphérie : 46 470 entrées / 16 924 entrées
  • Box-office nord-américain : -
  • Budget : -
  • Rentabilité : -
  • Classification : Interdiction aux mineurs -16 ans avec avertissement. La commission propose une interdiction aux mineurs de moins de seize ans assortie de l’avertissement suivant : « La violence ininterrompue tout au long de ce film est susceptible de troubler un public sensible ».
  • Formats : 2.00 : 1 / Couleurs / Son : D-Cinema 48kHz 5.1
  • Festivals et récompenses : FanTasia 2021 : meilleur film pour Rob Jabbaz / Grimmfest 2021 : prix du public / Festival international du film fantastique de Gérardmer 2022 : 1 nomination pour le meilleur film pour Rob Jabbaz / Festival international du film de Locarno 2021 : section « Fuori concorso » / Hallucinations collectives 2022 : compétition officielle / PIFFF 2021 / L'Etrange Festival 2021
  • Illustrateur / Création graphique : -
  • Crédits : Machi Xcelsior Studios
Note des spectateurs :

Déluge gore, The Sadness tente de renouveler le film d’infectés en lui injectant une bonne dose de trash. Le résultat est assez bluffant par sa violence extrême, même si le scénario, lui, a été oublié en route.

Synopsis : Une pandémie domine Taïwan, transformant les citoyens en mutants avides de sexe et de chair humaine : le jeune couple Jim et Kat tente de lutter contre ces êtres infectés.

The Sadness, un premier film tourné en pleine pandémie de Covid-19

Critique : En 2020, pendant la pandémie de la Covid-19, Rob Jabbaz, réalisateur et animateur d’origine canadienne installé à Taïwan depuis plusieurs années, a été contacté par des producteurs locaux pour tourner un film à petit budget dans le contexte de la pandémie. Pour écrire rapidement son script de ce qui deviendra The Sadness, Rob Jabbaz s’inspire librement du comics Crossed de Garth Ennis qui renouvelle le thème du zombie en transformant ces êtres en infectés prenant plaisir à provoquer la souffrance de leurs victimes. Pour le cinéaste, il s’agissait du meilleur moyen pour faire évoluer un sous-genre qui a été surexploité depuis une quinzaine d’années, boosté par le succès de la série The Walking Dead.

Parmi les autres sources d’inspiration du réalisateur, on trouve bien évidemment les œuvres séminales de George A. Romero, notamment La nuit des fous vivants (1973) pour les scènes de contamination, mais aussi Le jour des morts vivants (1985) pour son aspect apocalyptique. Toutefois, The Sadness penche davantage du côté du film d’infectés comme on a pu en voir des tonnes depuis 28 jours plus tard (Boyle, 2002), avec ses monstres véloces. L’originalité vient du fait que les personnes infectées déploient un art savant du sadisme, tout en mêlant leurs actes sanglants à une sexualité exacerbée. Cela offre un champ de tous les possibles pour le réalisateur qui ose pousser le bouchon très loin dans le trash (on songe notamment à une fellation oculaire qui restera longtemps gravée dans nos mémoires, même si elle est filmée hors champ).

Vous en voulez en gore ?

La grande force de The Sadness vient de sa capacité – avec pourtant des moyens limités – à nous faire croire à l’apocalypse qui s’abat sur l’île de Taïwan. Lors de séquences fortes (celle du métro est marquante), le cinéaste se plaît à faire basculer un quotidien banal en un enfer de sang et de larmes. Il fait pour cela un usage immodéré de l’hémoglobine qui gicle à gros bouillon, s’étale sur les parois, recouvre le sol et les différents protagonistes. Toutefois, il faut ajouter à cela d’autres moments très corsés avec tripes à l’air, énucléations, membres disloqués et autres éventrations. En ce sens, The Sadness est un véritable festival gore, comme on en voit finalement assez rarement, d’autant que les effets spéciaux de la société IF SFX Art Maker sont excellents.

The Sadness, photo d'exploitation

Tzu-Chiang Wang dans The Sadness : © 2021 Machi Xcelsior Studios. All Rights Reserved.

Afin d’ajouter un charme trash directement hérité des films de Catégorie III de Hong Kong, l’auteur a épicé le tout de dialogues jubilatoires où les personnages se font traiter de tous les noms, comme au bon vieux temps de la série B des années 70-80. Dans cet ensemble plutôt enthousiasmant, on apposera un léger bémol quant à la pertinence d’un scénario qui n’est qu’un prétexte pour accumuler un maximum de scènes trash. Hormis la référence au Covid, on serait également bien en peine de trouver un réel sous-texte à ce long-métrage qui se veut surtout provocateur, au cœur d’une société contemporaine très lisse.

The Sadness, une bête de festival

Si les deux jeunes acteurs (Berant Zhu et Regina Lei) forment un petit couple banal à l’écran, ils sont heureusement soutenus par des seconds rôles souvent puissants. On apprécie particulièrement le jeu d’abord neutre, puis outré de Tzu-Chiang Wang qui poursuit les femmes de ses assiduités de mâle alpha. On aime d’ailleurs l’issue très pessimiste du long-métrage qui reste donc cohérent dans sa noirceur, du début jusqu’à la fin. Tourné avec un grand sens de l’efficacité, The Sadness constitue donc un pur concentré de violence trash à réserver à un public très averti.

The Sadness, jaquette du collector UHD 4K

© 2021 Machi Xcelsior Studios / ESC Editions. Tous droits réservés.

Présenté dans de nombreux festivals fantastiques du monde entier (dont le Grimmfest 2021 où il a obtenu le prix du public, mais aussi FanTasia 2021 où il a glané le prix du meilleur film), mais aussi en France au PIFFF 2021, à L’Etrange Festival 2021, à Gérardmer 2022 et aux Hallucinations collectives 2022, The Sadness a été acheté par ESC Editions qui s’est mué pour l’occasion en distributeur cinéma sous la bannière ESC Films.

Un joli succès sur la durée

Sorti le 6 juillet 2022 avec une lourde interdiction aux moins de 16 ans avec avertissement par ailleurs totalement justifiée, The Sadness a mobilisé 52 fans de gore lors de la séance de Paris 14h sur 4 sites. Pour son premier jour, le métrage est monté à 1 112 spectateurs parisiens. Finalement, ils furent 16 924 Franciliens à faire le déplacement en bout de course. En fait, c’est surtout en province que The Sadness a performé, grâce à une belle présence dans 85 salles. En France, il vendra, sur 12 semaines, 46 470 tickets, soit un beau résultat dans un contexte post-Covid pas évident. Dans la foulée, ESC Editions a sorti le long-métrage dans une édition collector qui contient la version UHD 4K.

Encouragé par cette sortie, ESC Distribution proposera en janvier 2023 un autre film gore extrême, Terrifier 2 (70 000), et en février 2023 Projet Wolf Hunting, sur des combinaisons identiques entre 80 et 90 copies.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 6 juillet 2022

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The Sadness, l'affiche

© 2021 Machi Xcelsior Studios / ESC Editions. Tous droits réservés.

Biographies +

Rob Jabbaz, Berant Zhu, Regina Lei, Tzu-Chiang Wang

Mots clés

Films gore, Films trash, Les virus au cinéma, Cinéma taïwanais

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The Sadness, l'affiche

Bande-annonce de The Sadness (VF)

Epouvante-horreur, Gore

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