Terreur sur la ville : la critique du film + le test blu-ray (1985)

Thriller, Slasher | 1h30min
Note de la rédaction :
6.5/10
6.5
Terreur sur la ville, jaquette VHS 1985 GCR Orion

  • Réalisateur : Charles B. Pierce
  • Acteurs : Andrew Prine, Ben Johnson, Charles B. Pierce, Dawn Wells, Joe Catalanotto
  • Date de sortie: 17 Fév 2022
  • Année de production : 1976
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : The Town That Dreaded Sundown
  • Titres alternatifs : Dread Sundown (USA), Il terrore arriva al tramonto (Italie), Pânico ao Anoitecer (Brésil), Assassino Invisível (Brésil), Der Umleger (Allemagne), Phantomkiller (Allemagne), Byen som fryktet solnedgangen (Norvège), Staden som fruktade solnedgången (Suède), Terror al anochecer (Espagne), Oraşul care se temea de asfinţit (Roumanie), A város, amely rettegett a naplementétől (Hongrie),
  • Scénariste : Earl E. Smith
  • Directeur de la photographie : James W. Roberson
  • Monteur : Tom Boutross
  • Compositeur : Jaime Mendoza-Nava
  • Producteur : Charles B. Pierce
  • Sociétés de production : American International Pictures (AIP), Charles B. Pierce Film Productions
  • Distributeur : Inédit en salle en France
  • Editeur vidéo : RCV (VHS, France), Rimini Editions (combo DVD/Blu-ray)
  • Date de sortie vidéo : 1985 (VHS), 17 février 2022 (Blu-ray, Vidéo)
  • Box-office nord américain : 5 000 000$
  • Budget : 400 000$
  • Classification : Aucune classification du CNC
  • Formats : 2.35 : 1 / Couleur (35mm, Technicolor) / Mono, DTS
  • Illustrateur / Création graphique : © Koemzo Artwork (Rimini, 2022). Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : Jaquette VHS 1985 © 1977 Charles B. Productions, American National Pictures Inc. Orion. All Rights Reserved. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Franchise : Film original, reboot en 2014
Note des spectateurs :

Terreur sur la ville, disponible en VHS en France, dix ans après sa sortie aux USA, est un ancêtre du slasher qui influença les maîtres du cinéma d’épouvante américains. Une curiosité au charme impeccable.

Synopsis : Texakarna, Texas, à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Les derniers soldats sont rentrés, les années de rationnement et de pénurie s’éloignent. La ville s’apprête à retrouver calme et prospérité mais un mystérieux tueur va s’en prendre aux habitants de la ville.

Un classique du cinéma underground américain

Critique : Succès du cinéma local qui s’est bâtit une solide réputation aux USA dans sa catégorie de film indépendant prenant à rebrousse-poil les formules du cinéma américain, Terreur sur la ville est sans aucun doute l’un des meilleurs films de  Charles B. Pierce. Ce faiseur de séries B, qui a agit dans les domaines du fantastique folklorique et du western bon marché, est totalement inconnu en France, où même le remake de Terreur sur la ville par Blumhouse (2014) n’est pas parvenu sur nos écrans.

Entre docufiction et slasher

Dans les années 70, le slasher monte aux USA, Black Christmas (1974) de Bob Clark est une œuvre novatrice dans son schéma répétitif du meurtre en série qui sera repris par Halloween, la nuit des masques de John Carpenter. C’est entre les deux qu’intervient Terreur sur la ville. Avec un format scope, une narration de documentaire qui laisse planer un sentiment de menace sur les images, l’empreinte iconique d’une Amérique rurale, terre de danger, est sans équivoque séduisante. La beauté de la photographie et l’ambiance hors du temps (le fait divers relaté remonte aux années 40, mais trouve un écho dans tout l’imaginaire horrifique du XXe siècle) confère au film des atouts puissants pour éprouver les amateurs de thrillers horrifiques.

RCV Régie Cassette Vidéo 1985Le tueur, qui frappe sur un long laps de temps, loin du rythme industriel des serial killers contemporains, est masqué comme Michael Myers et un Jason Voorhees dont il est l’inspiration évidente d’une cosmogonie en cours de construction. Sa force relève aussi de son mode opératoire, violent, sadique, original. Il devient d’ailleurs, dans le film, le tueur au trombone, avec un talent insolite pour infliger la douleur par la musique.

Une curiosité à découvrir

Curiosité évidente pour les historiens du cinéma, les spectateurs qui aiment approfondir un genre dont ils pensaient tout connaître ou du moins en avoir fait le tour, Terreur sur la ville n’est pas pour autant une œuvre qui s’amorce aisément. Le rythme et l’action peuvent marquer le pas. De plus, un défaut inhérent au caractère local et folklorique de la production, et son utilisation d’une musique pas toujours favorable à l’angoisse diminuent fortement l’impression d’être face à une évidence cinématographique.

Terreur sur la ville marque les esprits

Et pourtant, le soin du cadrage, l’originalité de la réalisation qui se refuse à filmer l’intrigue de façon télévisuelle, et surtout la réalisation impressionnante des mises à mort confèrent à Terreur sur la ville un caractère que l’on savoure comme un mets unique. Par ailleurs, la grande scène d’anthologie, le supplice que le personnage de Dawn Wells connaît à l’écran, ravive le plaisir de retrouver ces acteurs de série B des années 60-70 dans des contre-emplois détonants.

The Town That Dreaded Sundown (c’est son magnifique titre original) mérite tout l’enthousiasme qui l’auréole. Une édition HD est apparue en 2022. Une opportunité à saisir.

Frédéric Mignard

Terreur sur la ville, jaquette VHS 1985 GCR Orion

Jaquette VHS 1985 © 1977 Charles B. Productions, American National Pictures Inc. Orion. All Rights Reserved.

Test blu-ray :

Très belle édition qui s’inscrit dans une collection du cinéma de genre chez l’éditeur Rimini, avec un beau packaging, un livret de Marc Toullec qui reprend l’essentiel, et un combo DVD et blu-ray pour satisfaire un maximum de cinéphiles.

Packaging & Suppléments : 4 / 5

La packaging est un vrai pousse-à-la-collection. On y retrouve la griffe propre à l’éditeur qui propose une édition racée, au design impeccable, avec, comme toujours, une belle illustration pour orner la jaquette. Il s’agit cette fois-ci de la jaquette VHS dont le film avait profité discrètement lors de sa sortie en DTV en 1985, chez RCV, au format VHS. The Town That Dreaded Sundown est resté pendant 33 ans introuvable en France.

Au niveau des bonus physiques, outre la présence du livret de Marc Toulec qui a fait le tour des informations disponibles sur le long métrage, on retrouve des suppléments audiovisuels appréciables, dont un entretien avec l’actrice Dawn Wells de la série culte L’île aux naufragés, décédée de la COVID en 2020, à l’âge de 82 ans. Forcément émouvant dans ce contexte.

Parmi les compléments, on souligne un très bon entretien avec Jim Roberson, chef opérateur qui relate avec précision la méthode du réalisateur, son engagement… Précieux pour en savoir plus sur un auteur assez obscur à qui il est important de rendre hommage.

L’acteur de série B Andrew Prine, à la carrière particulièrement longue, vient donner de sa personne pendant une dizaine de minutes. Toujours intéressant d’avoir une interview d’un second couteau du B-movie à l’ancienne.

Image : 3.5 / 5

Les premiers instants sont laborieux, avec des tâches, griffures, mais l’ensemble est harmonieux, avec une photographie équilibrée. La texture HD est palpable et donc appréciable.

Son : 3.5 / 5

Film réalisé en mono, upgradé en DTS HD Master. Une VF, que l’on imagine être celle de la VHS originale, est proposée, mais l’on préfèrera l’acuité de la piste en anglais. On apprécie toutefois la présence de cette version française nettoyée des anicroches. Joliment vintage. Du bon travail technique et éditorial.

Terreur sur la ville, blu-ray Rimini en édition limitée. Packaging ouvert.

© Rimini Editions

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