Sartana, pistolet pour 100 croix : la critique du film (1974)

Western | 1h34min
Note de la rédaction :
4/10
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Affiche de Sartana, pistolet pour 100 croix

  • Réalisateur : Carlo Croccolo
  • Acteurs : Ray Saunders, Carlo Croccolo, Tony Kendall, Mimmo Palmara, Benito Pacifico, Marina Rabissi, Monica Miguel
  • Date de sortie: 25 Sep 1974
  • Nationalité : Italien
  • Titre original : Una pistola per cento croci!
  • Titres alternatifs : Gunman of One Hundred Crosses (USA) / Yksi ase - sata hautaa (Finlande) / Sartana - Uma Pistola e 100 Cruzes (Brésil) / Django - Eine Pistole für 100 Kreuze (titre vidéo allemand)
  • Année de production : 1971
  • Autres acteurs : Roberto Danesi, Lidia Biondi
  • Scénaristes : Fabrizio Diotallevi, Carlo Croccolo
  • Directeur de la photographie : Franco Villa
  • Compositeur : Marcello Minerbi
  • Monteur : Luigi Castaldi
  • Producteurs : Carlo Croccolo, Oscar Santaniello
  • Sociétés de production : Virginia Cinematografica - Kamar Film
  • Distributeur : Univers Galaxie (film uniquement distribué en province)
  • Éditeur vidéo : Inédit en France
  • Date de sortie vidéo : -
  • Box-office France / Paris-périphérie : -
  • Box-office nord-américain / monde : -
  • Budget : -
  • Classification : Interdit aux moins de 13 ans jusqu'en 1990 ; désormais interdit aux moins de 12 ans
  • Formats : 2.35 : 1 / Couleurs (Telecolor) / Son : Mono
  • Festivals et récompenses : -
  • Illustrateur / Création graphique © Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : Virginia Cinematografica - Kamar Film © Tous droits réservés / All rights reserved
  • Franchise : Attention, le film n'appartient pas à la franchise officielle des Sartana.
Note des spectateurs :

Premier film de Carlo Croccolo, Sartana, pistolet pour 100 croix est un western italien fauché et dénué d’intérêt, si ce n’est lors de quelques séquences bis qui raviront les amateurs de cinéma déviant. Le reste est passablement ennuyeux.

Synopsis : Un pistolero sinistre et sans pitié, connu sous le nom de Sartana, protège une jeune femme des assassins des membres de sa famille. Il fomente également une revanche contre un traître responsable de la mort des soldats de son régiment des années auparavant…

Un western fauché comme les blés

Critique : Acteur plutôt spécialisé dans la comédie depuis la fin des années 40, Carlo Croccolo se pique de mise en scène au début des années 70. Ainsi, on le retrouve à la tête de deux westerns qui ne comptent pas parmi les meilleurs du genre. Avant de livrer un moyen Black Killer (1972) avec un certain Klaus Kinski, il se fait la main sur Sartana, pistolet pour 100 croix (1971), tourné l’année précédente pour un budget que l’on imagine rachitique.

Déjà sur le déclin en ce début des années 70, le western rital succombe peu à peu aux assauts de la parodie et des productions de plus en plus fauchées. Tourné dans les studios De Paolis à Rome, Sartana, pistolet pour 100 croix n’a jamais le charme des œuvres situées dans le désert espagnol d’Almeria. Trop verdoyant, le paysage romain ne correspond guère aux grandes étendues américaines et le village western qui sert de décor fait terriblement factice.

Sartana se prénomme en réalité Santana

N’appartenant même pas à la série officielle des Sartana, le long-métrage met donc en scène un certain Santana (dans la version italienne) incarné de manière monolithique par Tony Kendall. Celui-ci est mu par une vengeance envers un personnage qui s’avère également au centre d’une expropriation contre la veuve jouée par Marina Rabissi, par ailleurs la compagne du réalisateur à la ville. Le début du film est assez confus, marqué par un montage heurté qui semble incapable de présenter correctement les personnages principaux. L’ensemble est peu compréhensible et les vingt premières minutes échouent à caractériser les protagonistes et à imposer une ambiance.

De manière assez étrange, c’est lorsque le film abandonne tout scénario – car l’intrigue se résume à la traque d’un méchant par le héros – qu’il devient un peu plus intéressant. Effectivement, rapidement conscient des limites de son histoire, le cinéaste Carlo Croccolo s’autorise quelques pas de côté bien déjantés qui sont l’apanage d’un certain cinéma bis de l’époque. On apprécie donc la multitude de fusillades dantesques, mais aussi des dérapages sadiques comme cette séquence où l’héroïne se voit dévêtue à coup de fouet par l’étonnante antagoniste mexicaine interprétée par l’inquiétante Monica Miguel (dont le charisme lui a permis de devenir une icone des télénovelas mexicaines). Ce passage érotico-sadique ravira les amateurs du genre malgré sa gratuité et son incongruité.

Une première œuvre foutraque

De même, la présence d’un sidekick de couleur – le très juste Ray Saunders – ainsi que la volonté de féminiser l’antagoniste principal confère une petite touche d’originalité à un produit pourtant très prévisible sur le plan strictement narratif. Malgré ces quelques fugaces échappées bis, Sartana, pistolet pour 100 croix est loin d’être un incontournable du genre. Sa réalisation est plutôt faible, les coupes franches du montage choquent la rétine, tandis que la musique de Marcello Minerbi semble avoir été placée un peu au hasard sur les images du film.

En ce qui concerne le jeu des acteurs, on signalera surtout la justesse de Monica Miguel qui paraît très à l’aise. Les autres sont plus anecdotiques, jusqu’à Carlo Croccolo qui s’est réservé un rôle comique aussi récurrent qu’inutile et lourd. Il semble ici succomber à l’appel du western parodique alors que le reste du métrage paraît bien plus sérieux. Fait de bric et de broc, Sartana, pistolet pour 100 croix ne risque donc pas de réconcilier amateurs de western américain et européen, donnant surtout du grain à moudre aux premiers.

Sartana, pistolet pour 100 croix a été diffusé exclusivement en province

Sorti tardivement en 1974 en France, Sartana, pistolet pour 100 croix a été distribué uniquement en province par la société Univers Galaxie, avant de totalement disparaître de la circulation dans notre pays où il n’a jamais été édité sur support physique. Le métrage est désormais souvent proposé sur les plateformes VOD, dans une copie plutôt de bonne tenue.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 25 septembre 1974

Voir le film en VOD

Affiche de Sartana, pistolet pour 100 croix

© 1971 Virginia Cinematografica – Kamar Film. Tous droits réservés.

Biographies +

Ray Saunders, Carlo Croccolo, Tony Kendall, Mimmo Palmara, Benito Pacifico, Marina Rabissi, Monica Miguel

Mots clés

Cinéma bis italien, Western spaghetti 

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