Quand l’inspecteur s’emmêle est une fausse suite de La panthère rose où Peter Sellers retrouve son rôle fétiche de l’inspecteur Clouseau. Le rire est garanti.
Synopsis : Un crime est commis dans l’hôtel particulier d’un milliardaire. L’affaire semble claire. Maria, la soubrette, est retrouvée près du cadavre, son amant, l’arme à la main. Mais pour l’inspecteur Clouseau, chargé de l’enquête au grand dam de son supérieur hiérarchique, tout cela paraît trop simple. Il est persuadé que Maria est innocente…
Critique : En 1963, le cinéaste Blake Edwards connaît un succès inespéré grâce à sa comédie policière intitulée La Panthère Rose avec pour star principale David Niven. Outre la soudaine popularité du petit personnage animé du générique, les spectateurs remarquent surtout la prestation de Peter Sellers en inspecteur gaffeur. Ses quelques apparitions provoquent immédiatement l’hilarité du public qui en redemande.
© 1964 Mirisch-Geoffrey Productions / © 2006 MGM Home Entertainment LLC. Tous droits réservés.
Persuadé d’avoir sous-employé le comique, Blake Edwards est appelé en urgence afin d’adapter la pièce de théâtre A shot in the dark qui devait initialement être réalisée par Anatole Litvak. Mais au lieu de suivre scrupuleusement la pièce d’origine, le cinéaste en profite pour introduire le personnage de Clouseau, cette fois-ci promu au rang de vedette, faisant de Quand l’inspecteur s’emmêle (1964) une suite non officielle de La Panthère rose.
Tous les ingrédients qui seront repris par la suite sont d’ailleurs présents dans cet opus très drôle : Herbert Lom nous gratifie d’une composition hilarante en commissaire gagné peu à peu par la folie, tandis que Peter Sellers entame la liste de ses nombreux déguisements.
A partir d’une intrigue policière particulièrement alambiquée, le réalisateur déroule une suite de gags burlesques basés essentiellement sur l’imbécillité manifeste du personnage principal. D’une maladresse légendaire, Clouseau remporte la palme du détective le plus stupide de l’histoire du cinéma.
Sublimé par l’interprétation sans faille de Sellers, cet opus pâtit toutefois d’un certain manque de charisme des personnages secondaires – même l’excellent George Sanders semble être venu pour toucher son chèque. Au final, ce second volet provoque aisément le rire et pose les bases d’une série appelée à connaître de longs développements dans les années 70, bon moyen pour Blake Edwards de payer ses dettes en temps de vache maigre.
A l’époque de sa sortie, cette suite a rencontré un beau succès aux Etats-Unis, tandis que la France a été davantage réservée. Effectivement, les entrées du premier volet ont ici été divisées par deux, ce qui en a fait une déception. Le public français a sans doute été dérouté par cet humour délibérément burlesque, entièrement fondé sur la stupidité et la maladresse du personnage principal.
Critique de Virgile Dumez
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