Pour un whisky de plus : la critique du film (1968)

Western | 1h22min
Note de la rédaction :
6/10
6
Pour un whisky de plus, l'affiche

Note des spectateurs :

Pour un whisky de plus est un sympathique divertissement pour peu que l’on ne soit pas allergique au western européen d’avant Sergio Leone.

Synopsis : Dans un petit village d’Arizona, des notables corrompus font en sorte d’éliminer le sheriff, devenu trop gênant. Les habitants ne peuvent compter que sur l’ivrogne Brandy pour prendre la relève.

Une œuvre caractéristique de son époque

Critique : Pour un whisky de plus est un western espagnol produit en 1963, soit un an avant “le western qui a révolutionné tous les westerns”, Pour une poignée de dollars de Sergio Leone. Il s’inscrit dans la continuité des films de l’époque, en calquant son esthétique sur celle du western américain de série B. Ainsi, l’histoire véhicule des valeurs morales, non sans une certaine candeur, contrairement à ce que l’on trouvera dans la plupart des productions transalpines à venir. Le film est donc à ranger à côté des premières productions des frères Marchent, tel Dans les mains du pistolero (1965).

Pour un whisky de plus est le premier film à proprement parler de son auteur, José Luis Borau. Même s’il s’agit d’une commande, la réalisation est plutôt efficace. En effet, certains cadrages sont bien choisis, les scènes d’actions sont lisibles et on trouve quelques plans-séquences efficaces dans le métrage.

Pour un whisky de plus allie la simplicité à l’efficacité

Le scénario du film, très classique, tire ses influences de classiques tels que Rio Bravo ou Le train sifflera trois fois. Il s’agit dune adaptation d’une nouvelle de José Mallorqui, auteur prolifique et créateur du personnage du Coyote, dont les aventures ont aussi été adaptées au cinéma. Il s’agit d’une histoire de rédemption assez simple, mais bien structurée et prenante, à la faveur d’une interprétation de qualité. Si quelques longueurs subsistent et l’histoire peine à se mettre en place, on ressent très vite de l’empathie pour le personnage principal. Alex Nicol, acteur spécialisé dans des rôles de losers, incarne magistralement un Brandy très attachant. Face à lui, Robert Hundar campe un redoutable antagoniste tout de noir vêtu.

Pour un whisky de plus ou les premiers pas de grands noms du western européen

La plus grande faiblesse du film réside dans son budget limité. Néanmoins, nous sommes ici en présence d’un des premiers westerns de la PEA d’Alberto Grimaldi, qui produira par la suite certains des meilleurs westerns italiens jamais réalisés. Le film jouit donc d’une bonne ambiance, et Borau tire astucieusement parti des quelques décors à sa disposition. Nous assistons aussi aux premiers pas de Riz Ortolani en tant que compositeur de western. Si sa partition se résume principalement à un thème de cavalcade assez minimaliste, elle ne dessert pas le métrage.

A noter enfin que l’industrie cinématographique espagnole de l’époque a apprécié le film puisqu’il a permis à Borau d’obtenir le prix Antonio Barbero du meilleur réalisateur en 1964. Alex Nicol, quant à lui raflera le Prix du meilleur acteur étranger dans un film espagnol. Il est assez regrettable que le film soit totalement tombé dans l’oubli de nos jours, à l’instar de beaucoup de westerns espagnols.

Critique : Kevin Martinez

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Pour un whisky de plus, l'affiche

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