Oxygène : la critique du film Netflix (2021)

Science-Fiction | 1h40min
Note de la rédaction :
6,5/10
6,5
Oxygène, affiche Netflix

  • Réalisateur : Alexandre Aja
  • Acteurs : Mathieu Amalric, Mélanie Laurent, Malik Zidi, Laura Boujenah
  • Date de sortie: 12 Mai 2021
  • Nationalité : Français, Américain
  • Titre original : Oxygène
  • Titres alternatifs : O2 (titre de travail) / Oxygen (Titre international) / Oxígeno (Espagne) / Oxigénio (Portugal) / Tlen (Pologne) / Oxigênio (Brésil)
  • Année de production : 2021
  • Scénariste(s) : Christie LeBlanc
  • Directeur de la photographie : Maxime Alexandre
  • Compositeur : Robin Coudert
  • Société(s) de production : Getaway Films, Wild Bunch International Sales, Echo Lake Entertainment
  • Distributeur (1ère sortie) : Netflix (uniquement sur la plateforme)
  • Distributeur (reprise) : -
  • Date de reprise : -
  • Éditeur(s) vidéo : -
  • Date de sortie vidéo : -
  • Box-office France / Paris-périphérie : -
  • Box-office nord-américain : -
  • Budget : -
  • Rentabilité : -
  • Classification : -
  • Formats : 2.39 : 1 / Couleurs / Son : Dolby Atmos | Dolby Digital
  • Festivals et récompenses : -
  • Illustrateur / Création graphique : Shanna Besson (photographe)
  • Crédits : Netflix
Note des spectateurs :

Entre Buried et Interstellar, Oxygène enferme Mélanie Laurent dans un caisson durant une heure et demie d’un suspense brillamment réalisé, mais au scénario basé sur des twists parfois incohérents. A découvrir en exclusivité sur Netflix.

Synopsis : Une jeune femme se réveille seule dans une capsule cryogénique. Elle ne sait plus qui elle est, ni comment elle a pu finir enfermée dans un coffre de la taille d’un cercueil. Tandis qu’elle commence à manquer d’oxygène, elle va devoir recomposer les éléments de sa mémoire pour sortir de ce cauchemar…

Un film confiné en pleine crise de la Covid

Critique : Le scénario d’Oxygène écrit par Christie LeBlanc au milieu des années 2010 a longtemps fait partie de la liste des projets dont tout le monde parlait, sans que personne n’arrive à le concrétiser. Au départ envisagé par des producteurs américains pour Anne Hathaway, puis Noomi Rapace, le script finit par atterrir dans les bureaux d’Alexandre Aja et son complice Franck Khalfoun (réalisateur du remake de Maniac).

Oxygène, photo d'exploitation 1

© 2021 Netflix. Photographie : Shanna Besson. Tous droits réservés.

Prévu pour être produit par le premier et réalisé par le second aux Etats-Unis, Oxygène a vu son planning bouleversé par la crise de la Covid-19. Comme les voyages entre Etats-Unis et France étaient devenus impossibles, Alexandre Aja a opté pour un retour sur sa terre natale après une longue décennie d’exil. Désormais seul réalisateur aux commandes du film, Aja a dirigé Mélanie Laurent pour interpréter le rôle très difficile de cette jeune femme qui se retrouve enfermée dans un module de cryogénisation durant la totalité du long-métrage.

Une réalisation efficace et inventive afin d’éviter l’ennui

De tous les plans, l’actrice se retrouve face à un défi de taille puisqu’elle ne peut même pas se servir de ses attitudes corporelles, elle qui est entravée durant plus d’une heure et demie de film. L’autre défi tenait en la capacité d’Alexandre Aja à maintenir une pression suffisante sur le spectateur pour éviter l’ennui généré par une telle situation. Effectivement, le spectateur se retrouve confiné dans un caisson pendant toute la projection comme autrefois Ryan Reynolds dans Buried (2010). Les seuls moments d’évasion sont constitués par les souvenirs de la jeune femme et de ses relations avec l’amour de sa vie (Malik Zidi, totalement muet). L’essentiel du film passe donc par les interactions de la jeune femme avec l’intelligence artificielle, intégrée au caisson, interprétée par Mathieu Amalric, à la voix bien reconnaissable.

Dans ce type de film basé sur un concept unique, tout dépend de la qualité de la réalisation, mais aussi des différents retournements de situation proposés par le scénario. Ici, nous signalerons d’abord l’excellence de la réalisation d’Alexandre Aja, capable de contourner la difficulté de filmer une actrice immobile dans un caisson en multipliant les stratagèmes, les audaces visuelles et même les mouvements d’appareil afin d’éviter les répétitions sur le plan esthétique. Il sait également intercaler de manière régulière des plans de souvenirs qui ouvrent sur une nature idéalisée d’une beauté à couper le souffle. Enfin, il est largement aidé par la magnifique musique composée par Rob (Robin Coudert) qui se déploie au fil de boucles splendides, lorgnant fortement du côté du travail d’artistes comme Max Richter, Hans Zimmer ou encore Jóhann Jóhannsson. De quoi habiller les images par des sons éthérés de toute beauté.

Trop de twists tuent le twist

Du côté des rebondissements, il faut avouer que celui qui intervient au bout d’une cinquantaine de minutes fait son petit effet. C’est aussi l’occasion pour la caméra de sortir véritablement du caisson pour découvrir ce qui se passe à l’extérieur. Sans vouloir déflorer la révélation, précisons que cela permet au réalisateur de signer la scène la plus impressionnante d’Oxygène, portée par des effets spéciaux tout à fait convaincants. Par contre, l’inflexion prise par le film qui s’oriente alors vers de la pure science-fiction vient quelque peu contredire les éléments découverts durant la première partie. D’où une impression d’assister en quelque sorte à un deuxième film, d’autant que la multiplication des twists rend l’ensemble assez peu vraisemblable. Comme le spectateur est déjà embarqué par la virtuosité du cinéaste, il se laisse finalement porté par cette histoire, même si elle s’avère hautement improbable.

Oxygène, Photo d'exploitation 2

© 2021 Netflix. Photographie : Shanna Besson. Tous droits réservés.

On peut tout de même reprocher au cinéaste de ne pas être parvenu à insuffler une réelle poésie à son film. Tel quel, Oxygène est un long-métrage malin qui trimbale le spectateur et le fait passer par de nombreux sentiments contradictoires, mais aucune scène n’arrive à générer une vraie empathie car tout est trop littéral. Dans sa volonté de ne laisser personne sur le bord de la route, Alexandre Aja donne toutes les clés de compréhension, au point de tuer dans l’œuf toute idée de mystère, pourtant nécessaire lorsque l’on aborde l’infini. Malgré sa maestria, on ne retrouve jamais le vertige d’œuvres poétiques comme Interstellar (Nolan, 2014) ou encore Premier contact (Villeneuve, 2016), pourtant deux références évidentes des auteurs.

Oxygène, une diffusion internationale via Netflix

Il est important de signaler l’implication toujours impressionnante de Mélanie Laurent qui fait tout pour susciter l’émotion à travers une prestation démonstrative. Parfois un peu fatigante lorsqu’elle est prise de convulsions ou d’hystérie, l’actrice donne tout dans un rôle vraiment difficile et risqué.

Finalement distribué par la plateforme Netflix, Oxygène aurait mérité le grand écran pour les quelques magnifiques séquences en extérieur qu’on aurait aimé découvrir sur écran large, tandis que la musique aurait pu nous emporter pleinement dans des sphères émotionnelles insoupçonnées. Signalons enfin que nous ne pouvons pas nous livrer à une analyse du long-métrage sans en dévoiler des pans entiers de l’intrigue, ce qui serait criminel de notre part. A vous de vous faire votre idée.

Critique de Virgile Dumez

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Oxygène, affiche Netflix

© 2021 Netflix. Tous droits réservés.

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