Valérie Donzelli signe avec Notre dame une comédie pétillante, aussi légère qu’une bulle de champagne. Idéal pour les fêtes si l’on aime les marivaudages modernes.
Synopsis : Maud Crayon, est née dans les Vosges mais vit à Paris. Elle est architecte, mère de deux enfants, et remporte sur un énorme malentendu le grand concours lancé par la mairie de Paris pour réaménager le parvis de Notre-Dame… Entre cette nouvelle responsabilité, un amour de jeunesse qui resurgit subitement et le père de ses enfants qu’elle n’arrive pas à quitter complètement, Maud Crayon va vivre une tempête.
Retour à la comédie déjantée pour Valérie Donzelli
Critique : Après le cruel échec de son drame Marguerite et Julien (moins de 30 000 entrées sur tout le territoire français en décembre 2015), l’actrice et réalisatrice Valérie Donzelli revient au genre qui a fait sa renommée, à savoir la comédie. On retrouve effectivement dans Notre dame le caractère primesautier qui présidait des œuvres comme La reine des pommes (2009) ou encore Main dans la main (2012).
Par contre, ceux qui rechercherons ici une certaine profondeur des sentiments comme dans La guerre est déclarée (2011) peuvent passer leur chemin puisque son dernier long-métrage est avant tout une fantaisie qui doit se déguster comme tel. Nous suivons ici les hésitations d’une mère de famille totalement débordée, entre ses enfants, son travail et ses amours, pour la plupart compliqués. Sorte de marivaudage moderne agrémenté de gags burlesques qui viennent dynamiser l’ensemble, Notre dame est un film aussi léger qu’une bulle de champagne et vous invite ainsi naturellement en période de fêtes à partager son univers légèrement décalé.
Burlesque et situations incongrues au programme
Le bal des corps fait parfois penser au comique du duo belge Gordon et Abel (L’iceberg, Rumba et La fée), tandis que la plupart des gags s’inscrivent dans une tradition burlesque décidément très efficace. Incongruité des situations, exagération des comportements (le recours au gimmick de la baffe, par exemple) et déstabilisation du spectateur par l’intrusion d’éléments fantastiques ou oniriques au cœur de l’intrigue (la tempête qui permet à la maquette de l’héroïne de se retrouver sélectionnée par erreur au fameux concours pour le parvis de Notre-Dame) sont autant d’éléments qui font de cette œuvre une réussite.
Les cinéphiles apprécieront également les multiples références à la Nouvelle Vague, avec notamment le recours à une voix off connotée, mais aussi à des intermèdes chantés ou dansés.
Des acteurs au diapason
Pour instiller tout le peps nécessaire à cette histoire très légère, il fallait des acteurs qui sachent parfaitement respecter le rythme de la comédie. Valérie Donzelli est absolument parfaite en mère débordée, bien secondée par Pierre Deladonchamps. Toutefois, on a particulièrement apprécié la prestation de Thomas Scimeca en ex qui ne se résigne pas à faire le deuil de sa relation avec l’héroïne. On a également aimé l’interprétation toujours juste de Bouli Lanners ou encore d’Isabelle Candelier en maire de Paris largement inspiré de Madame Hidalgo.
Réalisé avec talent, porté par un script alerte, des dialogues percutants et des situations souvent cocasses, Notre dame est donc une jolie comédie qui a le grand mérite de ne pas prendre le spectateur pour un abruti.
Le film sur le site du distributeur
Critique du film : Virgile Dumez