Mortal Kombat : la critique du film (2021)

Action, Arts martiaux, Fantastique | 1h50min
Note de la rédaction :
3/10
3
Mortal Kombat affiche digitale France

  • Réalisateur : Simon McQuoid
  • Acteurs : Hiroyuki Sanada, Lewis Tan, Jessica McNamee
  • Date de sortie: 12 Mai 2021
  • Autres acteurs : Jessica McNamee, Josh Lawson, Joe Taslim
  • Nationalité : Américain, Australien
  • Scénaristes : Greg Russo, Dave Callaham
  • Directeur de la photographie : Germain McMicking
  • Monteurs : Scott Gray, Dan Lebental
  • Compositeur : Benjamin Wallfish
  • Producteurs : Richard Brener, Michael Clear, Todd Garner, Lawrence Kasanoff, Simon McQuoid, Dave Neudstadter, Victoria Palmeri, Jeremy Stein, E Benett Walsh, James Wan
  • Sociétés de production : New Line Cinema, Atomic Monster, Broken Road Production
  • Distributeurs : Warner Bros, HBO Max, Inédit en salles en France
  • Box Office Nord-américain/monde : 42 201 013 $ / 83 601 013$
  • Budget : 55 000 000 $
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 2:39 : 1/couleurs/Dolby Atmos/DTSX/Dolby Digital/IMAX 6-Tracks/Auro 1.11
  • Franchise : Mortal Kombat
  • Crédits : Mortal Kombat © 2020 WarnerMedia Direct, LLC. All Rights Reserved
  • Sortie DVD & Blu-ray, Ultra HD 4K (+ steelbook) : 21 juillet 2021
Note des spectateurs :

Le reboot cinématographique de la licence Mortal Kombat ne redore aucun blason. Bien trop sérieux et timidement radical, le film adapté du jeu de combats illustre une nouvelle fois l’incompatibilité d’humeur des deux médiums.

Synopsis : Lorsque les plus grands champions de la Terre sont appelés à combattre les ennemis de l’Autre Monde, ils doivent découvrir leurs véritables pouvoirs pour sauver notre planète de l’annihilation totale.

La critique : En 1995, Paul W.S. Anderson – réalisateur aux commandes ensuite de l’acceptable Event horizon puis des douteux Resident Evil ou Monster Hunter – s’attaque à la première itération cinématographique du jeu vidéo Mortal Kombat pour New Line Cinema. Délire bisseux sanglant et un brin racoleur, le défouloir vidéoludique trouve sur le grand écran un semblant de projection, entre rires frénétiques et guerriers de latex. Reste que le métrage d’Anderson acquiert au fil des ans un capital sympathie modéré. Mortal Kombat premier du nom conserve d’ailleurs à son corps défendant une fenêtre de sortie antérieure à la saturation du marché de l’adaptation, fracassé ultérieurement par les errements d’Uwe Boll et consorts. Surtout, entre suites indigentes et métrages d’animation fauchés, la licence ne cesse ensuite de côtoyer les tréfonds de l’aberration artistique. Le volet originel surnage donc, pour le meilleur et pour le pire.

Warner Bros. Tous droits réservés.

Il aura donc fallu attendre vingt-six ans et une web-série correcte pour assister au véritable redémarrage filmique de Mortal Kombat. Le projet convoque James Wan à la production, Simon Mc Quoid derrière la caméra (qui réalise ici son premier film) et Greg Russo, scénariste d’emblée armé d’un plan de trilogie, à l’écriture. Le tournage s’achève en 2019 en Australie, et Mortal Kombat subit immédiatement le KO technique de la pandémie de la Covid-19, amenant le film à bénéficier d’une exploitation américaine mixte, à la fois en salle et sur la fameuse plate forme HBO Max. En France, il nous arrive en achat digital le 12 mai 2021 après ses multiples reports, dans l’attente d’une probable sortie vidéo ultérieure. Toutefois, Warner, ne s’interdit pas une sortie en salle pour autant, à l’instar de ce qu’Universal avait fait en 2020 avec The Hunt.

Mortal Kombat, mortel ennui

Mais l’effet d’attente – ou curiosité vaguement malsaine – généré, en valait t-il la chandelle ? Après visionnage, la réponse n’est pas si évidente, tant la tonalité d’ensemble du métrage semble cryptique. Malgré sa désertion des salles obscures, la franchise vidéoludique Mortal Kombat semble avoir retrouvée un cap depuis 2011, année de son quasi-reboot orchestré par le studio Netherrealms. Embrassant pleinement un lore nanardesque à souhait, le jeu se vautrait joyeusement dans ses penchants grotesques, décidé à ne plus commettre l’audace de se prendre une seule seconde au sérieux.

La nouvelle version filmique choisit-elle finalement d’accepter cette vision ? Malheureusement, pas vraiment, et c’est ici que se situe la limite majeure de l’œuvre. Car dès sa scène d’introduction, Mortal Kombat version 2021 semble écrasé par ses complexes. Perdu entre ses velléités graphiques évidentes, produits de son héritage ludique, et la volonté manifeste d’intégrer à sa narration des enjeux traumatiques, Mortal Kombat laisse en chemin le spectateur, et sa potentielle immédiateté. 

Mortal Kombat (2021) - photo

Warner Bros. Tous droits réservés.

Racontant la quête initiatique des guerriers du royaume Terre, derniers remparts de l’humanité face aux forces occultes de l’outre-monde, le métrage s’enlise rapidement dans une bouillie émotionnelle fumeuse, offrant à ses héros une ambition de profondeur psychique qu’ils ne demandaient pas. Scorpion et Sub Zero (respectivement campés par Hiroyuki Sanada et Joe Taslim), personnages emblématiques de la licence, voient leur affrontement millénaire pollué par une intrigue secondaire balourde. Kung Lao et Liu Kang, autrefois tête de gondole de l’écosystème MK, se traînent un lourd passif difficilement justifiable. Le propos même du film est une immense contradiction, exigeant de ses protagonistes un total lâcher-prise sans en être lui-même capable.

(Not) Flawless victory

Lorsque Mortal Kombat tente de se parer de ses atouts, le résultat est encore une fois plombé par la maladresse. L’immense Hiroyuki Sanada, réduit au rang de simple produit d’appel du casting, se voit octroyé la bagatelle de deux scènes faméliques (dont les huit minutes introductives, fièrement balancées sur Internet en amont de la sortie). L’audace de faire appel à de véritables artistes martiaux, Taslim – transfuge de la castagne indonésienne – en tête, est contrebalancée par un montage excessif et une caméra ne sachant jamais ou se placer dans son processus d’iconisation des combattants.

Du divertissement décomplexé promis, il ne reste plus grand-chose. Même les fameuses Fatalitys sanglantes, teasées à l’envie durant la promotion, se révèlent bien sage. L’habitué pourra bien se raccrocher à quelques artefacts de fan service, à l’image des coups spéciaux bien connus de la saga, mais l’utilisation du Roster de combattants laisse à désirer (une pensée pour le puissant Goro, purement et simplement sacrifié). MK manque tellement de confiance dans son matériau original qu’il commet l’aveu de faiblesse d’imaginer un tout nouveau point d’entrée pour le spectateur, symbolisé par un nouveau héros créé de toutes pièces, et péniblement raccroché au lore pré-existant. Le fameux tournoi qui donne son nom à la franchise n’aura même pas lieu.

Finalement, il ne reste dans ce nouveau Mortal Kombat bien peu de motifs de satisfaction, hormis peut-être celui de voir quelques scènes d’action dépasser celles de son prédécesseur, extrêmement faiblard dans le domaine. Moins nanardeux, un tantinet plus ambitieux graphiquement, le MK 2021 n’est clairement rien d’autre qu’une rampe de lancement timide pour de potentielles suites, qui ne généreront pas d’attentes fébriles. Pour une écrasante victoire, il faudra repasser.

Critique de Marvin Montes

Mortal Kombat affiche digitale France

© 2020 WarnerMedia Direct, LLC. All Rights Reserved

Box-office :

Avec 23 000 000$ dans 3 073 cinémas américains, Mortal Kombat a fait le plein de recettes pour son premier week-end d’investiture, malgré la Covid qui traînait un peu aux USA, la sortie de Demon Slayer qui allait récupérer la première place le week-end suivant grâce à un bouche-à-oreille plus favorable, et surtout la diffusion simultanée du film Warner/New Line sur la plateforme d’HBO Max, puisque le studio Warner a promis aux Américains que tous ses films en 2021 connaîtront une sortie hybride pour faire de la publicité à son étable face aux mastodontes ronflants que sont Netflix et Disney+.

On notera donc que, pour ce même week-end, HBO Max a battu ses propres records avec le plus grand nombre de visionnages, battant de ce fait les chiffres excellents de Godzilla vs. Kong qui était par ailleurs resté 4 semaines au sommet du box-office américain post-Covid. Evidemment, à l’instar des autres plateformes comme Netflix, HBO Max ne mesure que les connexions sur les 5 premières minutes. Nous ne saurons jamais combien auront zappé avant la fin.

Mortal Kombat s’est évidemment effondré au box-office américain, avec seulement 37M$ en quinze jours plus un week-end d’exploitation. L’ironie, quand on y regarde de près, c’est que les chiffres américains, qui tendent à se focaliser sur le week-end, révèlent que lors de la première semaine complète, c’est en fait Demon Slayer qui entra en première position, mais que Mortal Kombat réalisera une remontée à la première place à quelques centaines de milliers de dollars.

Pour la France, Warner Bros annonce la possibilité d’une éventuelle sortie salle, malgré la sortie en achat numérique du 12 mai. Mais en attendant, les sorties en format physique en Europe se précisent…

A l’international, sur un marché exsangue et très limité pour MK, c’est en Russie que les recettes ont été les plus hautes, avec plus de 10 000 000$ brassés en un mois.

Frédéric Mignard

Sortie vidéo :

Warner sort Mortal Kombat en format physique durant l’été 2021, en DVD, blu-ray, combo blu-ray et 4K Ultra-HD, ce dernier existant également en format Steelbook collector, avec visuels différents à la Fnac et sur Amazon.

Mortal Kombat en blu-ray 4K Ultra HD steelbook collector chez Amazon

© Warner Home Entertainment

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Mortal Kombat affiche digitale France

Bande Annonce de Mortal Kombat (2021)

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