Mimzy, le messager du futur, est une série B pour enfants, réalisée par le fondateur de la New Line, Robert Shaye. Anachronique à sa sortie en 2007, ce film de science-fiction d’un autre temps était tellement fragile que sa carrière s’est soldé par un échec au box-office.
Synopsis : Lorsque Noah et sa petite sœur Emma ouvrent l’étrange boîte qu’ils ont trouvée sur la plage, ils y découvrent quelques bizarreries et un lapin en peluche, que la petite fille baptise Mimzy. D’où viennent ces mystérieux objets, et à quoi peuvent-ils servir ?
Peu après, les enfants commencent à développer d’extraordinaires capacités. Emma possède désormais d’inexplicables pouvoirs psychiques et Noah, qui n’a jamais été très fort à l’école, devient un génie scientifique. Il est même capable de déplacer des objets par sa seule volonté. Larry, le professeur de Noah, comprend que les enfants sont en train d’être transformés dans le but d’accomplir quelque chose qui les dépasse…
Face aux adultes, face au FBI et aux scientifiques qui s’intéressent à eux et à leurs mystérieux jouets, Emma et Noah vont devoir s’en sortir seuls et protéger leur trésor…
Critique : Le film de science-fiction dont le héros est un enfant ou un adolescent. Un genre très années 80 qui avait généré des War games, DARYL, Starfighter, Joey, Explorers et autre Cap sur les étoiles… La liste est longue. Sûrement plus longue que celle des idées qui constituent Mimzy, une série B passable gonflée à la nostalgie, dont on ressort avec la sensation désagréable d’avoir déjà tout oublié après avoir mis un pied hors de la salle.
Adapté d’une nouvelle des années 40 écrite à deux mains par Henry Kuttner et C.L. Moore, sous le pseudo de Lewis Padgett, Mimzy, la peluche du futur, c’est un peu le Terminator des petits. Il vient d’un autre temps pour sauver l’avenir. Et avec sa tronche de civet, il ne parle qu’aux enfants. L’idée sent un peu le réchauffé et ce n’est ni l’interprétation (le casting est bien faible) ni la réalisation (Shaye, dont c’est le second film en 17 ans, aurait dû se cantonner à la production) qui relèvent la sauce.
Robert Shaye : histoire de New Line Cinema, la société qui, de Freddy à Lord of the Rings, a forgé le cinéma indépendant
Evidemment ce n’est pas déplaisant à suivre et il y a même quelques jolis effets spéciaux qui suggèrent un budget certain, mais au final on a plutôt l’impression d’assister à un inédit vidéo daté tout juste bon à amuser les gamins en quête d’identité.
Bref, pour un producteur audacieux qui a fait l’histoire du cinéma (la franchise Freddy, la trilogie Austin Powers, Le Seigneur des anneaux, The Mask…), cette série B à l’odeur de naphtaline, qui a traîné de mains en mains pendant 10 ans de développement, est un curieux choix pour repasser derrière la caméra. Ce projet boiteux qui ne remboursera pas son budget initial (35M$, pour des recettes inférieures à 30M$) sonnera un peu la fin de Shaye à New Line. Un an plus tard, en 2008, Warner intègrera New Line sous son giron comme unité de production, remerciant le créateur historique d’une société indépendante pionnière, née en 1967. A la veille de ses 70 ans, Robert Shaye ne vivait plus un conte d’enfants, relégué au rang de messager d’un passé que le nouveau monde souhaitait bien enterrer.
Sorti le 25 avril 2007, à quelques jours de Spider-Man 3, Mimzy le messager du futur n’a pas su bénéficier de ses 215 écrans pour exister. Le film rate le top 10 en première semaine et ne déplace que 54 107 spectateurs. Il doublera à peine sa mise de départ en fin de carrière, avec 115 000 égarés.