Maléfique, le pouvoir du mal : la critique du film (2019)

Fantastique, Conte, Héroïc Fantasy | 1h59min
Note de la rédaction :
5/10
5
Affiche teaser Maléfique le pouvoir du mal

Note des spectateurs :

Maléfique le pouvoir du mal est une suite tardive, sans cachet, qui ne s’imposait pas. Seule Michelle Pfeiffer y tire vraiment son épingle du jeu. On réservera le programme aux enfants et à leurs parents accompagnateurs qui ne souffriront pas pour autant, tant le rythme y est plutôt haletant.

Synopsis : Plusieurs années après avoir découvert pourquoi la plus célèbre méchante Disney avait un cœur si dur et ce qui l’avait conduit à jeter un terrible sort à la princesse Aurore, «Maléfique, le pouvoir du mal » continue d’explorer les relations complexes entre la sorcière et la future reine, alors qu’elles nouent d’autres alliances et affrontent de nouveaux adversaires dans leur combat pour protéger leurs terres et les créatures magiques qui les peuplent.

Maléfique le pouvoir du mal, une suite qui ne s’imposait pas

Critique : De tous les projets Disney promis au box-office en 2019, Maléfique le pouvoir du mal est sûrement le moins vendeur. Le film original était l’un des premiers à réimaginer les classiques animés du studio, et redessinait les contours de La belle au bois dormant avec les limites d’un conte policé qui n’osait guère s’aventurer dans les ténèbres de son titre et de sa promotion. Le Mexique, le Japon, le Brésil, la Chine ou le Royaume-Uni avaient largement adhéré. La France avait accompagné le conte jusqu’à l’orée des bois, avec 2 millions de spectateurs. Un score convenable, mais pas mémorable, à l’image d’une œuvre que l’on avait oubliée. Entre temps, Disney est devenu un géant, Elle Fanning est devenue majeure et s’est emparée du cinéma indépendant américain avec succès, et Angelina Jolie s’est séparée de Brad Pitt et mise en retrait de Hollywood.

Angelina Jolie dans Maléfique Le pouvoir du mal

Courtesy of Disney
(c) 2019 Disney Enterprises, Inc. All Rights Reserved..
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Un conte dans l’esprit merveilleux et belliqueux de Narnia

Maléfique 2 a coûté cher et fait l’étalage de ses moyens avec une débauche d’effets spéciaux, de décors essentiellement numériques et d’affrontements grandiloquents qui ravivent les souvenirs des combats épiques de l’époque de Narnia, copie enfantine du Seigneur des anneaux… Dans ce conte du Moyen Âge qui reprend l’architecture des fantaisies Disney originelles (le relief des royaumes et des forêts ténébreuses des premiers films de l’oncle Walt), les formules soufflent le chaud et le froid. La naïveté de la scène de réintroduction de la princesse Aurora heurte la sensibilité de ceux qui ont aimé voir Elle Fanning déambuler dans les méandres du cinéma indépendant américain (chez Refn, John Cameron Mitchell, ou Sofia Coppola). Le final aérien assez pathétique mettant en scène Angelina Jolie, qui n’aura jamais été aussi froide, désincarnée et tristement maigre à l’écran, voltiger avec une descendance ailée, désespère par sa naïveté. Quant au sort réservé aux personnages masculins et généralement aux personnages secondaires, il est bien triste. Dans un casting de Sainte Trinité au féminin, porté surtout par le retour aux affaires de Michelle Pfeiffer, qui n’est jamais aussi bonne que dans des rôles de garce (cf. Hairspray, Mother ou, différemment, dans la tragédie du vieillissement de Chéri, de Stephen Frears), les personnages masculins, du prince au roi, ne sont que fadeur, comme si il avait été impossible pour les scénaristes de proposer de vrais bons seconds rôles à ces messieurs. Ces esquisses psychologiques sont paresseuses, mais les héroïnes (princesse Aurora) ou anti-héroïnes (Maléfique, forcément) ne sont pas forcément mieux tant elles composent avec le vide.

Michelle Pfeiffer en Reine Ingrith dans Maléfique 2

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(c) 2019 Disney Enterprises, Inc. All Rights Reserved..

Passable, mais agréable, donc regardable

Pourtant l’on ne condamnera pas le spectacle pour ce qu’il peut apporter aux jeunes spectateurs. Énormément de fantaisie, d’aventure, de la magie maison indéniable. En fait, une bonne heure de film  peut être épargnée des failles qui percent au tout début et en toute fin de l’œuvre, où réalisateur technicien sans personnalité et scénaristes dépassés par le poids des formules imposées, se montrent finalement meilleurs dans la profusion épique du récit. Quelques créatures séduisent, l’humour sait provoquer le sourire… De quoi ne pas rendre la projection insupportable pour les adultes qui accompagneront leur progéniture aux sempiternelles séances du mercredi après-midi.

Frédéric Mignard

Les sorties cinéma de la semaine du 16 octobre 2019


Affiche teaser Maléfique le pouvoir du mal

© 2019 Disney Enterprises, Inc. All Rights Reserved.

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Affiche teaser Maléfique le pouvoir du mal

Bande-annonce de Maléfique : le pouvoir du mal

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