Madres paralelas : la critique du film (2021)

Drame, Mélodrame | 2h03min
Note de la rédaction :
7.5/10
7.5
Madres paralelas, affiche

  • Réalisateur : Pedro Almodóvar
  • Acteurs : Rossy De Palma, Penélope Cruz, Milena Smit, Israel Elejalde, Aitana Sánchez-Gijón
  • Date de sortie: 01 Déc 2021
  • Année de production : 2021
  • Nationalité : Espagnol
  • Titre original : Madres paralelas
  • Titres alternatifs : Parallel Mothers
  • Scénariste : Pedro Almodóvar
  • Directeur de la photographie : José Luis Alcaine
  • Monteur : Teresa Font
  • Compositeur : Alberto Iglesias
  • Producteurs : Agustín Almodóvar, Esther García
  • Sociétés de production : El Deseo, Pathé, Remotamente Films, Radio Televisión Española (RTVE), Sony Pictures Entertainment (SPE)
  • Distributeur : Pathé
  • Distributeur reprise :
  • Date de sortie reprise :
  • Editeur vidéo : Pathé Vidéo
  • Date de sortie vidéo :
  • Box-office France / Paris-Périphérie :
  • Box-office nord américain / monde :
  • Budget :
  • Rentabilité :
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 1.85 : 1 / Couleur / SDDS - Dolby Digital - DTS
  • Festivals et récompenses : Festival de Venise 2021 (Prix de la meilleure actrice pour Penélope Cruz), Palm Springs International Film Festival (Prix de la meilleure actrice pour Penélope Cruz), New York Film Festival (Fermeture), 8 nominations aux Feroz Awards (Espagne)
  • Illustrateur / Création graphique : © Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : Pathé, El Deseo. Tous droits réservés. Tous droits réservés / All rights reserved
Note des spectateurs :

Entre passé et présent, spectaculaires retournements de situation et réalité banale, Madres paralelas permet à Almodóvar de renouer avec les codes du mélodrame qui ont fait sa réputation.

Synopsis : Deux femmes, Janis et Ana, se rencontrent dans une chambre d’hôpital sur le point d’accoucher. Elles sont toutes les deux célibataires et sont tombées enceintes par accident. Janis, d’âge mûr, n’a aucun regret et durant les heures qui précèdent l’accouchement, elle est folle de joie. Ana en revanche, est une adolescente effrayée, pleine de remords et traumatisée. Janis essaie de lui remonter le moral alors qu’elles marchent tel des somnambules dans le couloir de l’hôpital. Les quelques mots qu’elles échangent pendant ces heures vont créer un lien très étroit entre elles, que le hasard se chargera de compliquer d’une manière qui changera leur vie à toutes les deux.

Critique : Après un détour par l’autofiction avec Douleur et gloire, Almodóvar revient tout nous dire sur les mères, incluant cette fois la mère patrie.

Cette histoire parallèle de deux femmes d’âge et de condition opposés, qui ont en commun d’accoucher le même jour au même endroit, sert de prétexte à une cascade d’événements romanesques colorés et de situations fleur bleu dignes des feuilletons les plus kitsch, que le talent scénaristique du réalisateur n’a cependant aucun mal à transformer en plénitude émotionnelle.

Janis (l’incandescente Penélope Cruz, prix d’interprétation à Venise) est photographe. Son objectif, autant que son regard, a su capter le charisme de cet bel anthropologue (Israel Elejalde) qu’elle a contacté pour qu’il l’aide à retrouver le corps de son grand-père, assassiné pendant la guerre civile espagnole. De cette rencontre tournée vers l’Histoire naît par accident une fillette que sa mère accueille comme un cadeau, arrivé juste à temps pour transcender l’avenir.

Janis partage sa chambre avec Ana (Milena Smit), une toute jeune fille, terrorisée par ce qui lui arrive et étouffée par une mère (Aitana Sanchez-Gijon) égocentrique, toute tournée vers sa carrière de théâtreuse. Tout naturellement, Janis et Ana, dont les bébés sont placés en observation pour quelques problèmes bénins, sympathisent sans imaginer quel lourd secret elles vont devoir partager.

Ce récit où se retrouvent entremêlés les thèmes du deuil, de la filiation, de la maternité et de la transmission trace le parcours de femmes qui, habituées à se battre dans leur vie personnelle pour construire leur futur, entendent bien mettre toute leur énergie à exhumer les secrets de leur pays, affirmant ainsi que l’histoire, personnelle ou nationale, ne peut croître que sur des bases solides.

Casting de Madres Paralelas

© El Deseo – Crédit : photo Nico Bustos. All Rights Restricted

Avec cette capacité qui le caractérise à changer subtilement de registre, le cinéaste offre au spectateur la possibilité de surpasser l’apparence de la comédie initiale pour lui proposer un drame contenu qui, au-delà des bouleversements créés par cette descendance, se concentre sur les traumatismes liés à une ascendance collectivement reniée. Une manière pudique et innovante d’aborder les conséquences tragiques de la dictature franquiste.

Madres paralelas arbore un virage quelque peu politique qui n’empêche pas son auteur de continuer à magnifier ses actrices. Passé maître en l’art du juste saupoudrage d’émotions, Almodóvar sait parfaitement tirer profit du magnétisme de sa muse Penélope Cruz. Son duo avec la fragile et émouvante Milena Smit sonne juste à tous les coups. Les incursions de Rossy de Palma, si brèves soient-elles, marquent l’intrigue durablement. Si Madres paralelas ne se rangera pas forcément dans la catégorie des grands classiques du cinéaste espagnol, il ne manque ni d’inspiration, ni d’intérêt.

Critique de Claudine Levanneur

Sorties de la semaine du 1er décembre 2021

Madres paralelas, affiche

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Madres paralelas, affiche

Bande-annonce de Madres paralelas

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