L’ombre d’un mensonge : la critique du film (2022)

Drame, Romance | 1h39min
Note de la rédaction :
7/10
7
Affiche de l'ombre d'un mensonge, avec Bouli Lanners et Michelle Fairley

  • Réalisateur : Bouli Lanners
  • Acteurs : Clovis Cornillac, Bouli Lanners, Michelle Fairley, Andrew Still, Julian Glover
  • Date de sortie: 23 Mar 2022
  • Nationalité : Belge, Français, Britannique
  • Titre original : Nobody Has to Know
  • Titres alternatifs : Un amor en Escocia (Espagne) / Nikt nie musi wiedzieć (Pologne) / Nessuno deve sapere (Italie) / Ninguém Precisa Saber (Brésil)
  • Année de production : 2021
  • Autres acteurs : Cal MacAninch, Ainsley Jordan, Paul Arned, Anne Kidd, Donald Douglas, Therese Bradley
  • Scénaristes : Bouli Lanners, Stéphane Malandrin
  • Directeur de la photographie : Frank van den Eeden
  • Compositeurs : Pascal Humbert, Sébastien Willemyns
  • Monteur : Ewin Ryckaert
  • Producteurs : Jacques-Henri Bronckart
  • Sociétés de production : Versus Production
  • Distributeur : Ad Vitam
  • Éditeur vidéo : Ad Vitam (DVD et blu-ray, 2022)
  • Date de sortie vidéo : 23 août 2022
  • Box-office France / Paris-périphérie : 140 396 entrées / 35 730 entrées
  • Box-office nord-américain / monde : -
  • Budget : -
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 2.35 : 1 / Couleurs / Son : 5.1
  • Festivals et récompenses : Magritte Awards 2023 : 7 nominations / La Roche-sur-Yon International Film Festival 2021 : Grand Prix du Jury / Festival de Chicago 2021 : Prix du meilleur acteur pour Bouli Lanners et de la meilleure actrice pour Michelle Fairley
  • Illustrateur / Création graphique Laurent Pons pour Troïka © Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : Versus Production © Tous droits réservés / All rights reserved
  • Attaché de presse : André-Paul Ricci
Note des spectateurs :

Avec L’ombre d’un mensonge, Bouli Lanners livre une belle histoire d’amour feutrée sur fond de paysages écossais sublimés par des images superbes. Séduisant.

Synopsis : Phil s’est exilé dans une petite communauté́ presbytérienne sur l’Ile de Lewis, au nord de l’Ecosse. Une nuit, il est victime d’une attaque qui lui fait perdre la mémoire. De retour sur l’ile, il retrouve Millie, une femme de la communauté́ qui s’occupe de lui. Alors qu’il cherche à retrouver ses souvenirs, elle prétend qu’ils s’aimaient en secret avant son accident…

L’ombre d’un mensonge sublime les paysages écossais

Critique : Sous le charme des paysages de l’Ecosse, l’acteur-réalisateur belge Bouli Lanners se rend depuis des années en vacances sur l’île très isolée de Lewis. De là lui est venue l’envie d’écrire une histoire qui lui permette de tourner dans ce cadre si particulier. D’abord séduit par l’idée d’écrire un polar, Bouli Lanners se laisse finalement aller à rédiger une belle histoire d’amour entre un étranger et une femme dans la cinquantaine qui serait originaire de la communauté presbytérienne très stricte présente sur cette île, comme coupée de la civilisation moderne.

Dès lors, Bouli Lanners s’est mis en quête du couple idéal. Après avoir arrêté son choix sur Michelle Fairley (Game of Thrones) pour le rôle féminin, il a échoué à lui trouver un partenaire et finit par se résoudre à interpréter lui-même ce rôle d’un homme en rupture avec son passé qui est victime d’un AVC et qui ne se souvient plus de qui il est. Afin de pouvoir mieux se concentrer sur son jeu, tout en assurant la réalisation, Bouli Lanners a confié la mise en images au téléaste belge Tim Mielants qui s’est donc chargé de la partie technique du tournage.

Une œuvre romantique plus accessible pour Bouli Lanners

Pourtant, dès le début de L’ombre d’un mensonge, on se retrouve bien en territoire connu pour tout amateur du cinéma taiseux de Bouli Lanners. On reconnait ce sens du cadre vu dans Eldorado (2008), Les géants (2011) ou encore le sympathique Les premiers les derniers (2016). Le cinéaste est toujours capable de sublimer un paysage ou un décor par des cadrages superbes et des images d’une grande beauté formelle.

Au milieu de cette nature rude et décharnée, mais également tourmentée – on retrouve ici une ambiance à la Emily Brontë – le cinéaste ausculte l’intégration progressive d’un élément étranger (un Belge dont on ne connait pas le passé) au cœur d’une communauté presbytérienne austère. Les premières séquences taiseuses s’inscrivent parfaitement dans le cinéma habituel du réalisateur, mais il fait ici intervenir davantage d’éléments dramatiques et livre donc un film plus accessible que d’ordinaire.

L'ombre d'un mensonge, photo d'exploitation

© 2021 Versus production / Photographie : Brian Sweeney. Tous droits réservés.

Ainsi, il déploie une superbe histoire d’amour sur fond de fin de vie qui ne peut qu’émouvoir. En reprenant à son compte la théorie comme quoi il vaut mieux en faire moins pour toucher le public, Bouli Lanners évite consciencieusement le mélodrame malgré un sujet qui s’y prêtait. Il convoque donc les ombres tutélaires d’un certain cinéma britannique où les sentiments sont étouffés sous le vernis des convenances, comme autrefois dans des œuvres aussi évocatrices que Les vestiges du jour (Ivory, 1993) ou encore Le festin de Babette (Axel, 1987).

Une victime de plus de la désaffection des salles par le public mature

Il y parvient avec un réel savoir-faire d’autant qu’il est soutenu par un casting convaincant. Ainsi, Michelle Fairley trouve des accents de Kristin Scott Thomas, tandis que les comédiens du cru font tous belle impression. On notera également l’arrivée inopinée de Clovis Cornillac pour quelques scènes en fin de parcours, rappel du passé du personnage principal joué avec sobriété et conviction par Bouli Lanners.

Doté d’une belle bande-son romantique et d’images magnifiques, L’ombre d’un mensonge est donc un beau film d’amour, à la fois tragique et serein qui dégage une atmosphère particulière et séduisante. Alors que Bouli Lanners escomptait rencontrer un plus beau succès avec cette œuvre plus facile d’accès, il a fait face à la désaffection des salles par un public plus mature au cours de l’année 2022. Ainsi, L’ombre d’un mensonge n’a pas réussi à dépasser le score de son Eldorado avec seulement 140 396 spectateurs sur toute la France durant ses deux mois d’exploitation. Lors de sa première semaine, le film rate même le top 10, malgré sa présence sur 162 écrans dans toute la France. Il ne s’agit même pas de désaveu puisque les spectateurs ne se sont tout simplement pas déplacés.

Après cette déconvenue commerciale, les amateurs d’un cinéma mature peuvent désormais se rattraper en DVD et blu-ray, ou bien en VOD. Le film vaut vraiment le coup d’œil.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 23 mars 2022

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Affiche de l'ombre d'un mensonge, avec Bouli Lanners et Michelle Fairley

Design : Laurent Pons pour Troïka

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Clovis Cornillac, Bouli Lanners, Michelle Fairley, Andrew Still, Julian Glover

Mots clés

Les histoire d’amour malheureuses au cinéma, L’Ecosse au cinéma, La fin de vie au cinéma, Cinéma belge

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Affiche de l'ombre d'un mensonge, avec Bouli Lanners et Michelle Fairley

Bande-annonce de L'ombre d'un mensonge (VOstf)

Drame, Romance

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