L’esprit de la ruche est une magnifique allégorie politique à la portée poétique fascinante. Le premier long métrage de Victor Erice est l’un des films essentiels de la cinématographie espagnole, à redécouvrir impérativement.
Synopsis : Espagne, 1940 ; peu après la fin de la guerre civile. Un cinéma itinérant projette Frankenstein dans un petit village perdu du plateau castillan. Les enfants sont fascinés par le monstre et, parmi eux, la petite Ana, 8 ans, se pose mille et une questions sur ce personnage terrifiant. Sa grande sœur, Isabel, a beau lui expliquer que ce n’est qu’un “truc” de cinéma, elle prétend pourtant avoir rencontré l’esprit de Frankenstein rôdant non loin du village.
Les filles partagent leur solitude dans une grande maison obscure. Leurs parents sont rarement présents, pris chacun dans des rituels adultes incompréhensibles : le père, insomniaque, passe ses journées à étudier les abeilles, arrangeant la maison familiale comme si c’était une ruche ; la mère, quant à elle, s’est réfugiée dans une nostalgie stérile, rédigeant des lettres à un prétendu amant qui demeure invisible et silencieux. Pour fuir ce monde mort, Ana et Isabel s’inventent un univers parallèle.
Ensemble, les deux sœurs partent explorer les alentours du village, découvrant une vieille maison abandonnée au pied d’une colline, avoisinant un puits mystérieux. Les filles découvrent, par leurs jeux et les histoires qu’elles se racontent, un monde sombre, merveilleux, hanté par des figures imaginaires que seuls les enfants peuvent apercevoir. Un beau jour, Ana trouve un homme blessé qui s’est réfugié dans la maison abandonnée…
Au firmament des chefs d’œuvre oubliés, L’esprit de la ruche et la résurrection tardive du monstre
Critique : Après avoir ressorti Cria cuervos de Carlos Saura de l’oubli en février 2007, le distributeur Carlotta propose de (re)découvrir en 2008 l’une des œuvres majeures de la cinématographie espagnole, L’esprit de la ruche. Ce chef-d’œuvre avait été justement acclamé à sa sortie en 1977, avec plus de 90 000 entrées à Paris.
Malgré cet engouement, le joyau ibérique est resté sur notre territoire invisible pendant longtemps, faute de support VHS ou DVD, les seuls moyens de découvrir ce récit initiatique étant jusqu’alors les enregistrements étrangers et quelques rares diffusions au détour d’une programmation thématique dans des salles d’art et d’essai.
La conséquence tombe comme un couperet. Dans l’Hexagone, le film a rapidement disparu de la mémoire collective, probablement victime du peu d’engouement des Français pour le cinéma espagnol, jusqu’aux sélections cannoises qui snobent chaque année cette cinématographie. L’actualité de Victor Erice réduite au minimum pendant 30 ans, aida à enterrer le mythe, dans les limbes des monuments oubliés du 7e art.
2008 est donc l’année de la réhabilitation pour ce joyau à haute teneur métaphorique qui va faire battre des cœurs. Un goût de résurrection digne du cinéma gothique dont l’ombre savoureuse plane sur le film d’Erice, avec plus de 13 000 spectateurs en 9 semaines sur la France. La curiosité s’installe.
Juste quelques jours après la fin de l’exposition “Víctor Erice / Abbas Kiarostami : Correspondances” au Centre Georges Pompidou, le film s’offrait ainsi une deuxième vie en salle et un nouveau master. La résurrection du monstre avait bien lieu.
Retour aux origines du mythe
Victor Erice aborde son premier long métrage la trentaine franchie. Cet enfant des années 40 découvre le cinéma dans l’Espagne franquiste et paranoïaque, une nation scindée en deux dans le sang et l’oppression. Le cinéma notamment américain lui octroie la possibilité d’une évasion qu’il va saisir goulument avec ses yeux de môme. Cet amour obsessionnel pour la pellicule et les lieux mêmes de projection sert de fondation à L’esprit de la ruche, et par extension, à une grande partie de son cinéma, jusqu’en 2023 et Fermer les yeux, son quatrième long métrage en 50 ans, qui, jusque dans son titre, clôt la boucle qu’ouvrait L’esprit de la ruche, via l’initiation d’une enfant de 6-7 ans, qui ouvre grand ses yeux inoubliables, ceux de la petite Ana Torrent promue icone immédiatement. Le cinéma, l’imaginaire de môme, les peurs enfantines, et la guerre civile sourde qui isole dans la souffrance et la solitude, voilà ce que Victor Erice va mettre en scène dans ce film de 1973 qui va traverser les frontières et participer à la bascule inévitable de l’Espagne dictatoriale vers la démocratie. La fin de l’isolement.
Pour accomplir ses desseins de se raconter et de mettre en scène l’Espagne franquiste par la fiction, le cinéaste avance à petits pas, préférant la subtilité de rythme à l’immédiateté des émotions. Il pose les jalons de ce qui sera tout son cinéma. Celui d’un art absolu, captivant, fascinant. Emouvant.
D’une beauté poétique subtile, L’esprit de la ruche emprunte aux arts de la photographie et de la peinture, et réinterprète de manière singulière l’œuvre littéraire de Mary Shelley, Frankenstein. Des bases solides qu’il utilise pour construire un univers esthétique terreux, organique et onirique. En l’occurrence, un village espagnol perdu sur un plateau de Castille, lieu rural insondable, coupé de toutes les réalités de l’époque, et seulement traversé par les chemins de fer, qui sont là pour nous rappeler la confusion du monde (le soldat déserteur qui s’échappe d’un train) et les espoirs qu’il véhicule (l’amant lointain, source de passion et de frustration). Ne serait-ce pas là l’image dépressive d’une Espagne frustrée et isolée par le franquisme au sein de l’Europe ? La caméra qui suit les rails convoque une séquence mythique de Japón, de Carlos Reygadas, film qui date de… 2002.
La révélation Ana Torrent
Au cœur de l’histoire, une famille s’impose comme la matrice des protagonistes, à l’instar d’El Sur, deuxième long que le cinéaste tournera dix ans plus tard.
Erice s’intéresse au père (Fernando Fernán-Gómez, comique, et acteur espagnol de premier plan, vu dans Anna et les loups de Carlos Saura), apiculteur mélancolique et philosophe, dont le domaine ressemble à une gigantesque ruche dans laquelle chacun étouffe. A sa femme, exsangue de passion et de vie, qui se languit de son amant (fantasmé ?). A leurs deux enfants aussi, Isabel et Ana. Ana surtout. Celle-ci, bout de chou haute comme trois pommes, les yeux noirs grands ouverts, découvre la vie, la mort. Le désir et la peur. Tout en silence ou en murmure.
Dans le rôle éponyme de l’enfant, la troublante Ana Torrent, à peine âgée de 6-7 ans pendant le tournage, débute à l’écran. Les Espagnols la retrouveront deux ans plus tard chez Saura dans Cria cuervos, l’oeuvre de la confirmation auprès du public. Ils la verront grandir et la retrouveront dans les années 90 chez Julio Medem (Vacas) ou Amenabar (Tesis).
Rencontre avec Frankenstein
Ana Torrent concentre toutes les attentions dans L’esprit de la ruche, de par son regard perçant dans lequel on peut lire ses émotions d’enfant observatrice. L’imaginaire ténébreux de son personnage, nourri par l’impressionnante projection du film Frankenstein de James Whale au tout début du film, dans lequel la créature assassine une enfant, sert de fil conducteur au récit auréolé d’un parfum de mort : on citera les jeux cruels de sa sœur, la cueillette champêtre et la mise en garde du père contre les champignons mortels, la leçon de biologie à l’école. Tout ceci nourrit la force imaginative de la jeune Ana dont le calme autiste (propre à la jeune comédienne, alors très introvertie) dissimule à peine les tempêtes profondes qui vont la conduire à fuguer lors d’une séquence nocturne que Walt Disney aurait pu imaginer pour son Blanche Neige. A la lisière du fantastique et aux confins de l’imaginaire, cette séquence invite la jeune fille à contempler ses plus grandes frayeurs et à réinterpréter l’une des scènes phare de Frankenstein. La rencontre de l’enfant, victime de la créature de Frankenstein, et le monstre. Ironiquement, lors du casting, Victor Erice avait été séduit par la réponse de la jeune Ana Torrent, lorsqu’il lui demanda si elle connaissait Frankenstein. Elle lui rétorqua : “oui, mais je ne l’ai pas encore rencontré.”
Victor (Erice) Frankenstein : un monstre est né
Ce moment de magie cinématographique, purement contemplatif, compte sans aucun doute parmi les plus beaux du septième art, et assure depuis une pérennité artistique incroyable à cette œuvre fascinante de mystère qui lambine longtemps dans l’esprit après la projection. On saluera d’ailleurs, en 2023, l’hommage du cinéaste Victor Erice à cet instant de cinéma qu’il a lui-même façonné, en réemployant Ana Torrent, pour une nouvelle rencontre de vie fébrile. L’actrice est effectivement l’une des protagonistes de Fermer les yeux, nouveau jalon du cinéaste, qui procure des émotions correspondantes. La jeune fille, devenue une cinquantenaire au visage auréolé par l’âge, emprunte une passerelle cinématographique géniale et nous invite à la saisir pour un voyage dans le temps signifiant et précieux, qui redonne des pistes de lecture à cet Esprit de la ruche si riche qu’un petit article ne suffit pas.
Premier film, L’esprit de la ruche vaut au trop rare Victor Erice de figurer parmi les grands noms du cinéma espagnol alors qu’il n’aura jamais réalisé que quatre longs métrages en 50 ans. Plus ou moins un par décennie. Toujours géniaux, à l’image de son conteur, narrateur, peintre et finalement créateur.
Victor Erice Frankenstein, non pas le monstre mais bien le savant et père de la créature, à partir de la maîtrise complémentaire de différents arts, a jadis engendré le film parfait, aux vénustés toujours aussi fascinantes un demi-siècle après. Un vrai miracle de cinéma dont le style influera inconsciemment sur la cinéphilie de chacun, à travers des auteurs comme Wim Wenders ou Abbas Kiarostami. Un maître, à tout jamais.
Qui est Victor Erice? Retour carrière.
Box-office de L’esprit de la ruche
Il a fallu attendre quatre ans après la Coquillage d’or récolté au festival de San Sebastian, pour que L’esprit de la ruche puisse enfin sortir en France.
Le phénomène Cria Cuervos à l’origine de la sortie tardive de L’esprit de la ruche
A priori, on doit cette sortie à la détermination de Marin Karmitz via sa société MK2 Diffusion qui distribua le film avec brio. Mais surtout, il faut relier sa programmation dans les cinémas au triomphe de Cria Cuervos à Cannes, quelques mois auparavant. Le futur classique de Carlos Saura y emportait le Prix Spécial du Jury, en 1976, et la chanson phare de sa bande originale par Jeanette, Porque te vas, s’éprenait des hit parades français. Au box-office, 1 426 702 amateurs de cinématographies étrangères se sont laissés porter. Le film de Carlos Saura, devenu l’un des plus gros succès espagnols jamais sortis en France, suscitait forcément les convoitises et ouvrait les portes à un cinéma méconnu des Français.
Le producteur des deux films, Elias Querejeta, finançait Saura depuis une décennie déjà. On le considérait alors, et il le restera encore pendant encore une quarantaine d’années, comme l’un des plus grands producteurs du pays, de ceux qui émergèrent pendant la censure franquiste, avec la même soif de liberté que ses auteurs, des amis, embauchés souvent en dehors des écoles de cinéma.
La présence d’Ana Torrent dans les deux films est l’un des éléments de marketing mis en avant pour convaincre le public. La jeune fille aux yeux de biche figure en évidence sur le visuel publicitaire du grand Ferracci. Elle se tient en évidence, debout. Malgré son jeune âge, son nom figure en gros sur l’affiche quand celui de l’acteur vedette Fernando Fernán Gómez, n’apparaît pas. Un fait rare à souligner puisque les enfants voient toujours leur nom effacé en haut de l’affiche. A peine apparaissent-ils au générique.
Une affiche explicite trahit la présence de Frankenstein
A une époque où les films d’épouvante classiques et gothiques marquent le pas au box-office (le déclin de la Hammer…), mais demeurent encore présents dans les salles, la figure de Frankenstein est elle-même représentée sur l’affiche. Un élément étonnant dans le domaine de l’art et essai, pour vendre pareille production, mais finalement typique des années 70 où le poster demeurait la première source de communication pour le distributeur auprès du public. Ce dernier disposait effectivement de peu de médias pour profiter d’informations sur les sorties hebdomadaires. L’explicitation était d’autant plus nécessaire ici que ce film d’auteur était vendu avec une traduction littérale de son titre original. Aussi poétique était-il, il n’était pas suffisamment évocateur au goût du distributeur qui a cherché à expliciter l’aspect fantastique de l’œuvre qui demeure pourtant au niveau de l’allégorie et de la métaphore chez Erice.
MK2 propose ce futur classique du cinéma dans un circuit indépendant, en début d’année 1977, un 5 janvier.
A Paris, où il est présenté en exclusivité nationale, il figure au Monte-Carlo, au St-Germain Studio, et aux 14 Juillet Bastille et Parnasse. Face à lui, une comédie adolescente américaine (Lâche moi les baskets, succès de Joseph Ruben avec Cheryl Smith et Robert Carradine), une comédie pour public mâture (Ennemis comme avant d’Herbert Ross, avec Walter Matthau et George Burns), une série B d’épouvante (Week-end sauvage de William Fruet), de l’exploitation nippone (Les loups sauvages de Yasuharu Hasebe), un film catastrophe mexicain putassier d’après un drame aérien qui sera, en 2023, adapté par Amenabar pour Netflix (Survivre de René Cardona père), un porno grec (Mirella, grande pute), un poliziottesco (La ville accuse de Sergio Martino, avec Thomas Milian, Mel Ferrer et Luc Merenda).
L’esprit de la ruche n’a donc pas de concurrence directe en tant que premier film d’art et essai, parmi les nouveautés de la semaine.
Le chef d’œuvre de Victor Erice va connaître un succès parisien conséquent et restera pas moins de 22 semaines consécutives, à l’affiche, à Paris. Il écrase dès la première semaine le divertissement d’Herbert Ross, proposé par la major CIC dans 10 salles. Ennemis comme avant désespère avec 6 700 spectateurs. La jeune Ana Torrent, elle, irradie à l’écran, avec 10 807 cinéphiles, subjugués, dont 4 020 au seul St-Germain Studio. La deuxième semaine est encore plus impressionnante, puisque la poésie ibérique berce 13 111 spectateurs.
En fait, durant ces deux semaines, la fable onirique se positionne en 2e place du classement des films art et essai derrière un certain Dersou Ouzala du déjà immense Akira Kurosawa, alors en 3e et 4e semaines. Elle prendra finalement la première classe du classement art et essai lors de sa 3e semaine d’exclusivité, alors que ses entrées augmentent encore légèrement, avec 13 473 spectateurs (5 écrans). Un exploit au vu du film.
La proposition de cinéma de MK2 passe finalement sous la barre des 10 000 entrées en 4e semaine, avec 9 892 spectateurs et la perte d’un écran, le Monte-Carlo.
Un gros succès en salle en 1977, avant l’amnésie du public et des distributeurs
Quand il arrive au seul Hautefeuille en 11e semaine, avec 784 spectateurs, L’esprit de la ruche compte 78 232 cinéphiles dans son essaim. Il achève sa première exclusivité au cinéma Le Marais qui le programme désormais en exclusivité, dès sa 12e semaine avec 1 237 spectateurs. Il y restera 10 semaines, achevant sa course à 434 spectateurs. MK2 peut se féliciter du total rutilant de 85 551 spectateurs. Il montera même, durant l’année 1977, à 90 354 spectateurs, fort d’une programmation sur le long terme.
L’esprit de la ruche sera parfois repris, pour des séances spéciales, scolaires ou non. MK2, désormais exploitant, le programmera également, mais rarement, ce qui, avec également la non exploitation du film en VHS, diminuera son impact culturel en France. Le premier film de Victor Erice sera progressivement injustement oublié, avant une reprise à succès en 2008, par Carlotta, qui lui permet de dépasser les 13 000 spectateurs en quelques semaines. Celles de 1990 (Colifilms) et de 2016 (Tamasa) n’auront guère de retentissement.
On notera que si L’esprit de la ruche et Cria Cuervos ont été de gros succès en 1976-1977, le très beau Pascual Duarte, de Ricardo Franco, avec José Luiz Gomez, passera de son côté inaperçu, en février 1977, malgré son Prix d’interprétation à Cannes 1976.
Le test DVD de L’esprit de la ruche (2008)
Après une brève ressortie en salle en 2016 chez Tamasa, L’esprit de la ruche attend toujours une édition blu-ray sur le territoire français, alors qu’il a été célébré à l’étranger, notamment par Criterion en blu-ray, en 2015. Une édition collector double DVD fut proposée par Carlotta, en 2008. Voici la retranscription de notre test DVD d’époque.
Compléments :
Deux compléments nous sont proposés. C’est peu a priori, mais au vu de la qualité de ces bonus, on ne fera pas la fine bouche. Un entretien de 31 minutes avec Victor Erice permet au réalisateur de revenir sur la genèse du projet qui devait être, à la base un film d’épouvante mettant en scène Frankenstein. Cette commande s’est progressivement transformée en « Frankenstein du pauvre », selon les dires du cinéaste. Erice revient avec application sur son travail, notamment sur la manipulation de la jeune actrice, Ana Torrent, la seule à croire au monstre sur le tournage ; il décortique certaines scènes et parle également du rôle de la censure de l’époque.
Tout cela est passionnant, mais le supplément suivant, Les empreintes d’un esprit l’est davantage. Ce retour de la jeune comédienne, devenue aujourd’hui la superbe actrice que l’on connaît, de Victor Erice, ainsi que du producteur Elias Querejeta [décédé depuis en 2013, NDLR] et du scénariste Angel Fernandez-Santos, sur les lieux du tournage est un moment d’émotion troublant. Il s’agit d’un beau voyage dans le temps, instructif par rapport à la symbolique du film et son tournage, qui s’achève par la sortie de L’esprit de la ruche et sa projection au festival de San Sebastian. Un document de référence.
Image & Son :
La copie proposée est d’une belle tenue*. Complètement remasterisée, elle a corrigé les assauts du temps. Les couleurs ont été accentuées, les griffures globalement gommées. Le master n’est pas immaculé, mais tout à fait respectable au vu de la copie cinéma qui circulait en France dans les ciné-clubs depuis 20 ans.
Le son mono d’époque est quelque peu diffus et manque évidemment de puissance, mais encore une fois marque une nette amélioration par rapport à ce que l’on a pu connaître du film en salle.