Acteur, réalisateur et scénariste argentin et espagnol, Fernando Fernán Gómez est né en 1921 à Lima au Pérou lors d’une tournée de sa mère comédienne. Après avoir passé quelques temps en Amérique du Sud, l’enfant revient en Espagne où il effectue sa formation en philosophie et lettres. Toutefois, sa passion le mène au théâtre où il se forme durant la guerre civile de la fin des années 30.
Fernando Fernán Gómez, star comique espagnole
Fernando Fernán Gómez obtient son premier emploi sur les planches en 1940, avant de trouver ses premiers seconds rôles au cinéma dès 1943 avec notamment la comédie Cristina Guzmán (Delgrás, 1943). Son ascension est fulgurante et l’acteur trouve dès l’année suivante un rôle principal dans la comédie Empezó en boda (Matarazzo, 1944). Il devient un comédien très populaire en Espagne grâce à quelques beaux succès comme Domingo de carnaval (Neville, 1945) et également Bambu (de Heredia, 1945) qui connaît même une exploitation dans le sud de la France en 1948. A partir de cette époque, l’acteur enchaîne les succès avec une constance désarmante. On le voit dans Ce couple heureux (Bardem, 1951), La maison du silence (Pabst, 1952) avec Jean Marais, L’emprise du destin (de Heredia, 1952), Hold-up à minuit (Torrado, 1953) et bien d’autres titres.
Dès 1954, l’artiste ambitieux devient également scénariste et réalisateur. Il débute dans cette dernière fonction avec la comédie Manicomio (1954), même si on peut lui préférer le drame El mensaje (1955). Par la suite, l’acteur a tourné une grosse vingtaine de titres qui sont restés inédits en France. Il a été ainsi actif dans la réalisation jusqu’en 2000.
Des prestations remarquables dans des œuvres plus ambitieuses
Alors que les années 60 sont entièrement consacrées à la confection de comédies populaires qui n’ont pas vraiment franchi les Pyrénées, il va accompagner l’évolution du cinéma espagnol au moment de la libération progressive du pays. Ainsi, l’année 1973 est particulièrement importante puisqu’il joue dans deux films majeurs sur le plan artistique et politique. Il est du casting d’Anna et les loups (Saura, 1973) et il joue le père de la gamine de L’esprit de la ruche, le chef d’œuvre de Victor Erice. Ensuite, il revient à un cinéma plus populaire avec une participation à un giallo tardif : L’affaire de la fille au pyjama jaune (Mogherini, 1977) et retrouve Carlos Saura pour Maman a cent ans (1979).
S’il joue encore fréquemment pour Saura (Los Zancos en 1984), Fernando Fernán Gómez se tourne désormais vers des rôles qui s’accordent à son âge. On le retrouve avec plaisir dans L’autre moitié du ciel (Aragon, 1986), Le Marquis d’Esquilache (Molina, 1989) dont il joue le rôle-titre. Il joue encore un inquisiteur dans l’intéressant Le roi ébahi (Uribe, 1991), puis il est visible dans Marcellino (Comencini, 1991), Belle Epoque (Trueba, 1992) et termine la décennie avec Tout sur ma mère (Almodovar, 1999) et surtout avec le rôle bouleversant du vieux professeur de La langue des papillons (Cuerda, 1999). L’acteur a ensuite continué à jouer jusqu’à sa mort en 2007 à la suite d’un cancer du côlon, à l’âge de 86 ans.
Fernando Fernán Gómez est sans aucun doute l’un des acteurs espagnols les plus importants, ayant gardé le haut de l’affiche durant plus de six décennies. Impressionnant.