Les Vétos est une énième comédie sur l’isolement rural. Plaisante mais prévisible, elle existe principalement grâce à son casting à la beauté de son décor naturel.
Synopsis : Au cœur du Morvan, Nico, dernier véto du coin, se démène pour sauver ses patients, sa clinique, et sa famille. Quand Michel, son associé et mentor, lui annonce son départ à la retraite, Nico sait que le plus dur est à venir. « T’en fais pas, j’ai trouvé la relève. » Sauf que… La relève c’est Alexandra, diplômée depuis 24 heures, brillante, misanthrope, et pas du tout d’accord pour revenir s’enterrer dans le village de son enfance. Nico parviendra-t-il à la faire rester ?
Critique : Sans craindre une éventuelle lassitude du public, le cinéma continue de défricher le terrain des difficultés paysannes. Pour son premier long-métrage, Julie Manoukian s’engouffre dans cette mouvance socialement et écologiquement correcte et, armée d’un scénario trop gentiment ronronnant pour captiver vraiment, parvient néanmoins à nous faire sourire. Car si le problème de la désertification des campagnes reste effectivement un sujet grave, le ton adopté se veut léger.
Les Vétos, une histoire du terroir cousue de fil blanc
Dans ce beau village du Morvan entre campagne et forêt, les médecins autant que les vétérinaires se font rares. Nico et Michel ne chôment pas mais voilà que Michel (Michel Jonasz qui nous livre ici une prestation courte mais efficace), le plus âgé des deux, décide brutalement que pour lui, l’heure de la retraite a sonné. Pour le remplacer, il compte sur Alexandra, sa nièce, pleine des bons préceptes que ses études toutes fraîchement terminées lui ont inculqués et que la réalité du terrain risque de mettre rapidement à mal. D’autant que la vie à la campagne ne la séduit guère et que les villageois, peu prompts à accepter cette jeunesse inexpérimentée, ne font rien pour l’encourager. Nico, homme charismatique et apprécié de tous, aura fort à faire pour la persuader de rester et l’imposer aux habitants. Mais ici Nico fait office de héros moderne. Passionné par son travail, il est disponible à toutes les heures du jour et de la nuit au point de mettre en péril son équilibre familial. Au grand dam de son comptable, il lui arrive aussi d’accepter quelque menu présent en guise de paiement. Tous les ingrédients sont ainsi réunis pour composer une histoire cousue de fil blanc qui frôle souvent un manichéisme que l’on s’efforcera d’oublier au profit de la justesse de l’interprétation.
Jovialité, humanité et bon casting pour contrebalancer les clichés
La force tranquille et la virilité assumée du talentueux Clovis Cornillac, pivot essentiel de ces péripéties agricoles, se mettent sans peine au service de ce personnage de vétérinaire « bien sous tous rapports ». Tel le chevalier blanc, il se fait le protecteur de la frêle (malgré un caractère bien trempé) jeune femme en butte aux esprits les plus obtus de cette contrée reculée à qui Noémie Schmidt (que l’on a déjà pu apprécier dans L’étudiante et Mr Henri d’Ivan Calbérac) communique une authenticité brute teintée d’une spontanéité adolescente. La touche humoristique est apportée par la toute jeune mais néanmoins épatante Juliane Lepoureau, craquante dans son obstination sans bornes à occuper le poste de stagiaire, tandis que Carole Franck, trop peu exploitée par le cinéma, campe une assistante dont la personnalité toute en nuance tranche agréablement avec le reste du casting.
Malgré quelques clichés faciles, la jovialité et l’humanité qui se dégagent de cette virée animalière en font le divertissement familial par excellence de ce début d’année.
Critique : Claudine Levanneur
Sorties de la semaine du mercredi 1er janvier 2020
Sorties VOD de la semaine du 4 mai 2020
Sélectionné au Festival d’Arras 2019