Les Passagers de la nuit : la critique du film (2022)

Drame | 1h51min
Note de la rédaction :
9/10
9
Les passagers de la nuit, affiche du film

  • Réalisateur : Mikhael Hers
  • Acteurs : Emmanuelle Béart, Charlotte Gainsbourg, Noée Abita, Quito Rayon Richter, Megan Northam
  • Date de sortie: 04 Mai 2022
  • Année de production : 2022
  • Nationalité : Français
  • Titre original : Les passagers de la nuit
  • Titres alternatifs : The Passengers of the Night (international)
  • Scénaristes : Maud Ameline, Mariette Désert, Mikhaël Hers
  • Directeur de la photographie : Sébastien Buchmann
  • Monteur : Marion Monnier
  • Compositeur : Anton Sanko
  • Producteur : Pierre Guyard
  • Sociétés de production : Nord-Ouest Films
  • Distributeur : Pyramide Distribution
  • Editeur vidéo : Pyramide Vidéo
  • Date de sortie vidéo : 2022
  • Box-office France / Paris-Périphérie : -
  • Box-office nord américain / monde : -
  • Budget : 4 300 000 €
  • Rentabilité : -
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 1.85 : 1 / Couleur (numérique) / 5.1
  • Festivals et récompenses : Sélection Officielle Berlin 2022
  • Illustrateur / Création graphique : © Couramiaud. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © 2021 Nord-Ouest Films, Arte France Cinema. Tous droits réservés / All rights reserved
Note des spectateurs :

Les passagers de la nuit nous transporte avec délicatesse au cœur des années 80 et nous propose un voyage intemporel plein d’espoir et de fraternité.

Synopsis : Paris, années 80. Elisabeth vient d’être quittée par son mari et doit assurer le quotidien de ses deux adolescents, Matthias et Judith. Elle trouve un emploi dans une émission de radio de nuit, où elle fait la connaissance de Talulah, jeune fille désœuvrée qu’elle prend sous son aile.

L’après Amanda de Mikhael Hers

Critique : Avec Amanda en 2018 et Le sentiment de l’été quelques années plus tôt, Mikhaël Hers utilisait l’épreuve du deuil comme tremplin à l’élaboration d’une nouvelle vie et réussissait, sans artifice ni pathos, rien qu’en restituant les tourments de la vie dans leur plus extrême simplicité, à nous toucher droit au cœur. Cette fois le thème du deuil est écarté pour ne se consacrer qu’à l’observation bienveillante d’une douloureuse reconstruction. Une nouvelle occasion de découvrir le talent du réalisateur à manier l’ellipse et la pudeur pour happer le spectateur dans une histoire infiniment humaine.

Quand engagement rimait avec enchantement

Le film s’ouvre sur les images d’un événement marquant de cette décennie 80 : l’accession au pouvoir de François Mitterrand. Pourtant, il n’est ici nullement question de revendication politique. Il s’agit plutôt de fixer l’action au sein d’une époque où engagement rimait avec enchantement, générosité avec solidarité. Dans ce quartier tout juste construit de Beaugrenelle dans le 15e arrondissement de Paris, Elisabeth (Charlotte Gainsbourg) et ses enfants Judith (Megan Northam) et Matthias (Quito Rayon-Richter) occupent un appartement spacieux aux baies vitrées largement ouvertes vers l’extérieur. L’horizon d’Elisabeth vient néanmoins de brusquement s’obscurcir puisque son mari l’a récemment quittée.

Les passagers de la nuit dans le Paris foisonnant des années 80

En manque de repères affectifs et matériels, elle doit réinventer son quotidien. Sa curiosité et ses insomnies lui font rencontrer Vanda Dorval (formidable Emmanuelle Béart qui fait revivre pour les plus âgés d’entre nous l’inoubliable Macha Béranger, prêtresse radiophonique qui, toutes les nuits, offrait son oreille compatissante et sa voix grave aux cœurs esseulés) qui, à travers une forme de solidarité inattendue, réparera sa vie, celle de ses enfants et même celle de la jeune SDF (Noée Abita) qu’elle prendra sous son aile.

L’une des meilleures productions françaises du printemps 2022

Entre les chaudes tonalités du Paris foisonnant des années 80 et le cocon douillet du studio radiophonique se croisent sans jamais se heurter tous les contrastes d’une existence. Fin observateur des sentiments contenus, le cinéaste pose un regard sensible mais lucide sur la famille, la solitude, mais aussi sur le courage et la force du partage et de l’entraide qui nourrit autant ceux qui donnent que ceux qui reçoivent. Ses personnages, Charlotte Gainsbourg en tête, s’enveloppent d’une tendre douceur, préservée de toute mièvrerie grâce à l’extrême justesse de ton de chacun des interprètes. Enfin, la musique électrisante d’Anton Sanko (déjà présent pour Amanda) et la reconstitution détaillée d’une époque révolue, associées à la beauté pudique qui le caractérise, permet à ce film harmonieux de se hisser parmi les meilleures productions du printemps 2022.

Claudine Levanneur

Sorties de la semaine du 4 mai 2022

Les passagers de la nuit, affiche du film de Mikhaël Hers

Couramiaud – © 2021 Nord-Ouest Films, Arte France Cinema. Tous droits réservés / All rights reserved

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Les passagers de la nuit, affiche du film

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