Amanda : la critique du film (2018)

Drame | 1h47min
Note de la rédaction :
10/10
10
Amanda, l'affiche avec Isaure Multrier

  • Réalisateur : Mikhael Hers
  • Acteurs : Stacy Martin, Vincent Lacoste, Marianne Basler, Isaure Multrier, Jonathan Cohen
  • Date de sortie: 21 Nov 2018
  • Nationalité : Français
  • Scénario : Mikhaël Hers et Maud Ameline
  • Musique : Anton Sanko
  • Distributeur : Pyramide Distribution
  • Éditeur vidéo : Pyramide Vidéo
  • Sortie vidéo : Le 2 avril 2019
  • Budget : 3,5 M d'euros
  • Box-office France / Paris-périphérie : 260 715 entrées / 75 285 entrées
  • Crédits affiche : Arwork : F&A - © Nord-Ouest Films, Arte Cinéma
Note des spectateurs :

Avec son écriture ciselée et son interprétation de premier ordre, Amanda est un choc cinématographique inattendu qui risque de vous bouleverser pour longtemps. Un petit bijou.

Synopsis : Paris, de nos jours. David, 24 ans, vit au présent. Il jongle entre différents petits boulots et recule, pour un temps encore, l’heure des choix plus engageants. Le cours tranquille des choses vole en éclats quand sa sœur aînée meurt brutalement. Il se retrouve alors en charge de sa nièce de 7 ans, Amanda.

Un choc cinématographique que l’on n’a pas vu venir

Critique : Déjà repéré grâce au très réussi Ce sentiment de l’été (2015), le cinéaste Mikhaël Hers fait mieux que confirmer les espoirs placés en lui avec Amanda qui a débarqué de manière très discrète dans les salles au mois de novembre 2018. Comme beaucoup de spectateurs, nous sommes clairement passés à côté de ce petit film qui ne laissait absolument pas deviner sa puissance de frappe, à travers notamment une affiche passe-partout. D’ailleurs, le long-métrage n’a pas fait beaucoup d’éclat au box-office, ce qui, rétrospectivement, est une terrible injustice au vu de la qualité d’écriture de ce petit bijou d’émotion brute.

Amanda : vincent lacoste bouleversant

Arwork : F&A – © Nord-Ouest Films, Arte Cinéma

Effectivement, le film se pare tout d’abord d’une jolie ambiance parisienne lors d’une présentation plutôt classique des différents personnages. Rien de transcendant, même si l’on apprécie déjà la bienveillance du regard sur des protagonistes que le cinéaste aime visiblement beaucoup.

Un magnifique film sur la résilience des êtres

Et puis au bout de vingt minutes, c’est le choc absolu à travers un élément essentiel de l’intrigue que nous ne révélerons toutefois pas afin de préserver cette même surprise qui nous a saisie. Le métrage glisse alors inexorablement dans le drame le plus absolu en nous confrontant à des êtres totalement brisés qui devront apprendre à se reconstruire. Désormais contraint par les terribles événements à s’occuper de sa nièce de sept ans, le jeune David doit non seulement gérer son propre deuil personnel, mais aussi celui de la gamine dont il devient tuteur à seulement 24 ans.

Dès lors, Amanda pouvait légitimement sombrer dans le pathos le plus plombant, ou bien tenter de s’en sortir par le haut en nous contant l’histoire d’une résilience. Heureusement, par une extrême intelligence, les auteurs ont opté pour la deuxième solution qui nous permet de suivre pas à pas la reconstruction nécessaire des personnages après le terrible drame qui les touche de plein fouet. Sans faire de concession, Mikhaël Hers montre chaque étape du deuil, dans ses moments d’accalmie, comme dans ses rechutes aussi imprévisibles que troublantes.

Deux acteurs en parfaite alchimie pour un sommet d’émotion

Dire que l’on est bouleversé par cette histoire est un euphémisme, d’autant que le cinéaste ne cherche pas à tirer l’ensemble vers le mélodrame, mais préfère se tenir à juste distance des protagonistes. Il s’appuie pour cela sur deux acteurs absolument remarquables de justesse. Vincent Lacoste prouve ici de manière définitive à quel point il peut être un grand acteur. Il rend bouleversant ce jeune homme dépassé par les événements, peu à peu obligé de grandir et de faire face à ses nouvelles responsabilités, tout en essayant de se réconcilier avec un passé douloureux. Face à lui, la jeune Isaure Multrier impose immédiatement une formidable présence qui explose totalement lors d’une scène finale à la fois solaire et libératrice.

Au petit jeu des comparaisons, on pourrait aisément rapprocher Amanda de l’œuvre du cinéaste danois Joachim Trier, et notamment de son crépusculaire Oslo, 31 août (2011) auquel on pense à de nombreuses reprises durant la projection. On retrouve chez Mikhaël Hers cette même capacité à saisir les errements intérieurs de personnages brisés, tout en filmant l’environnement urbain immédiat avec un goût pour les atmosphères éthérées. L’utilisation de la musique post-rock du groupe japonais Mono confirme cette volonté de créer une ambiance ouatée autour de personnages victimes de la violence du monde moderne.

Au final, Amanda peut être aisément considéré comme l’un des meilleurs films français de l’année 2018. On aurait vraiment aimé que Vincent Lacoste obtienne le César du meilleur acteur pour lequel il était nommé. Il le méritait amplement.

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Critique du film :  Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 21 novembre 2018

Amanda, l'affiche avec Isaure Multrier

Arwork : F&A – © Nord-Ouest Films, Arte Cinéma

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Amanda, l'affiche avec Isaure Multrier

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