Les Envoûtés : la critique du film (2019)

Surnaturel, Drame, Fantastique, Comédie dramatique | 1h41min
Note de la rédaction :
5/10
5
Les Envoutés affiche du film de Pascal Bonitzer

Note des spectateurs :

Les envoûtés d’après Henry James, est une histoire fantomatique d’un genre indéfini, heureusement illuminée par un casting de haut niveau.

Synopsis : Pour le “récit du mois”, Coline, pigiste pour un magazine féminin, est envoyée au fin fond des Pyrénées interviewer Simon, un artiste un peu sauvage qui aurait vu lui apparaître le fantôme de sa mère à l’instant de la mort de celle-ci… Interview qu’elle est d’autant plus curieuse de faire que sa voisine la belle Azar prétend, elle, avoir vu le fantôme de son père ! Simon, au cours de la nuit de leur rencontre, tente de séduire Coline, qui lui résiste mais tombe amoureuse…

Pascal Bonitzer revient au cinéma fantastique

Critique : Pascal Bonitzer, spécialiste des comédies gentiment intellos s’est déjà essayé au fantastique avec Petites coupures en 2003 et Je pense à vous en 2006. Regrettant que le cinéma français ne s’intéresse pas davantage à ce genre, il adapte, avec Les Envoûtés, la nouvelle de Henry James Les amis d’amis, pour nous propulser dans une aventure aussi étrange que théorique, où le flou perpétuellement entretenu gomme la frontière entre une réalité inexplicable et l’éventuelle folie d’une jeune femme dévorée par l’amour et la jalousie. Passion ambiguë et évocation de fantômes s’empêtrent autour d’une œuvre romanesque qui, traitée sous la seule forme de thriller psychologique, aurait gagné en intensité.

Un incident survenu dans le métro parisien contraint une jeune femme (Sara Giraudeau) à interrompre son trajet et à descendre à la station La Fourche. Pour qui a l’habitude d’emprunter cette chaotique ligne 13 du réseau ferré de Paris, cette entrée en matière pourrait bien constituer le gage d’une réalité pure et dure. Et pourtant, pas si simple ! Le hasard lui fait ensuite croiser la route de Simon (Nicolas Duvauchelle), un ex-compagnon, rencontre qui semble la gêner au point qu’elle ressente la nécessité de se réfugier dans un café voisin. L’évidence vacille. Tout cela est-il bien réel ou le fruit de l’imagination fébrile d’une jeune femme en proie à des troubles du comportement ? Une question à laquelle la narration s’échinera à répondre sans vraiment y parvenir, s’égarant dans une multitude de sujets inaboutis.

 

Le magazine qui l’emploie propose à Coline d’enquêter sur un sujet peu banal : le potentiel retour de nos chers disparus. Si, dans un premier temps, elle en rit, elle s’interroge quand même sur les raisons, peut-être pas si anodines qui poussent son employeur à lui proposer à elle, jeune journaliste, un tel sujet incongru. Car si Coline se décrit comme sans mystère, ni personnalité, elle peut être aussi retorse et menteuse et révèle peu à peu la fêlure d’un personnage à double visage.

Les envoûtés, éventuellement pour son casting

Malgré son scepticisme, Coline part à la rencontre de Simon, un jeune peintre misanthrope qui vit dans un coin isolé des Pyrénées. Il prétend avoir vu le fantôme de sa mère au moment où celle-ci est décédée. Au même moment, son amie Azar lui apprend qu’elle vient de perdre son père et qu’elle a connu le même phénomène. Ébranlée par ces coïncidences, Coline imagine alors une coalition entre Azar et Simon. Car, contre toute attente, Coline l’introvertie, charmée par ce décor de montagne du pays basque nimbé de brume, est tombée amoureuse de Simon l’ermite. Elle aimerait présenter Azar à Simon mais craint qu’elle ne tombe sous le charme du beau ténébreux.

C’est autour de ce mystère pesant et alambiqué, plein d’inutiles divagations que s’enroule ce drame sentimental, heureusement porté haut et fort par un couple de comédiens parfaitement assortis qui, en s’emparant avec force de toute la substance de leurs personnages, les font vibrer d’un authentique éclat (Sara Giraudeau trouve là l’occasion de révéler toute la puissance de son jeu tandis que Nicolas Duvauchelle, loin des rôles de voyou auxquels il est abonné, s’abandonne à un jeu plein de nuances, entre virilité et romantisme). La pétillante Anabel Lopez apporte à Azar une générosité bienvenue, pendant que Josiane Balasko et Nicolas Maury assurent humour et légèreté.

Un excellent casting et des paysages impressionnants n’auront pas suffi à nous envoûter.

Critique : Claudine Levanneur 

Sorties du 11 décembre 2019

Les Envoutés affiche du film de Pascal Bonitzer

© Guy Ferrandis/SBS Productions

Le site du distributeur

Trailers & Vidéos

trailers
x
Les Envoutés affiche du film de Pascal Bonitzer

Bande-annonce des Envoûtés

Surnaturel, Drame, Fantastique, Comédie dramatique

x