Le cinéma culte mérite des éditions à la hauteur de sa réputation. Jack Burton peut donc retrouver le sourire. Son collector est superbe !
Synopsis : Jack Burton, aventurier des temps modernes, a roulé sa bosse à travers toute l’Amérique. Il s’est battu dans les quartiers les plus mal famés et croit connaître tous les dangers de la Terre. Pourtant, lorsqu’il part à la recherche de la belle Miao Yin, la fiancée de son ami Wang, il se retrouve au beau milieu d’une lutte surnaturelle au cœur de Chinatown. Les puissances orientales du Bien et du Mal vont commencer à s’affronter…
L’édition 2018 : Sorti en blu-ray en 2010 par la Twentieth Century Fox, Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin, revient enfin dans une version HD digne de ce nom : visuel du boitier (steelbook) absolument superbe, signé par le graphiste génia Paul Shipper, master 2K plus que satisfaisant, et surtout grand déballage en bonus sur plusieurs heures déployées pour les cinéphiles avertis… Tout est à prendre.
Comme l’on parle ici du cinéma de John Carpenter, cela a son importance ! Beaucoup d’interviews inédites sont proposées par l’éditeur L’Atelier de l’images qui a fait un travail remarquable pour proposer une édition physique aux airs d’ultimate, ou du moins de collector impératif. Ce n’est que justice pour ce film, livré au paroxysme de la carrière de Carpenter, après l’excellence de New York 1997, The Thing, et Christine, mais aussi, succédant à la romance S.F. Starman, film de studio qui le remit en scelle aux yeux des grandes compagnies hollywoodiennes qui avaient besoin de gages après l’échec public de The Thing.
Jack Burton est donc une production cossue, distribuée en salle par la Fox, et donc l’échec en 1986 refléta la postproduction houleuse avec le studio de la Twentieth Century Fox, et une campagne marketing peu convaincante, ce qui précipita Carpenter dans le cinéma 100% indépendant, avec Prince des ténèbres et Invasion Los Angeles.
Jack Burton est une pure comédie d’aventures dans l’esprit fou des années 80, mélange insensé entre Indiana Jones pour les fanfaronnades viriles, Ghostbusters, pour ses effets spéciaux délirants, et Gremlins, pour le background d’un Chinatown habité par la magie. Et évidemment, ce qui fait la force du film, c’est l’intégration d’action seventies, avec du kung fu à tous les étages.
Cette production de 25M$ offrait par ailleurs l’occasion d’une 4e collaboration entre Kurt Russell et John Carpenter, et un premier rôle féminin important à Kim Cattrall, extradée de Police Academy et vue en France dans un blockbuster avec Belmondo, Hold up.
Edition à sérieusement envisager pour les dingues de la décade pop, les amateurs de cinéma d’aventures et de kung-fu, les jeunes fans de Carpenter qui ne connaissent pas encore cette oeuvre devenue culte avec le temps, et pour les collectionneurs avisés de beaux objets en blu-ray.
Compléments : 5/5
De très nombreux suppléments inédits ponctuent cette édition proposée 32 ans ans après la sortie salle du film.
Retour à Little China : interview de John Carpenter (12mn). L’auteur évoque notamment la difficulté de post-production d’un film dont il n’avait pas écrit le script. Musicien fou, forcément il évoque la musique qu’il composa, le clip qu’il filma dans l’esprit très MTV, la réception difficile du film, notamment les critiques acerbes à l’égard de l’acteur Kurt Russell.
Dans la peau de Jack Burton : interview de Kurt Russell (20mn). Retour sur la collaboration de quatre films, le tournage délirant de Jack Burton, et la sortie foirée du film, dont il dénonce l’absence de campagne de marketing, et notamment un visuel peint peu inspiré à son goût, pourtant signé par le désormais mythique Drew Stuzan (La guerre des étoiles, Blade Runner, Dark Crystal, E.T., Retour vers le futur, Les Goonies, Le Retour du Jedi, Star Wars 1 & 7…)
Carpenter et moi : interview de Dean Cundey (15mn), le directeur de la photo de jack Burton revient sur sa collaboration avec Carpenter depuis La Nuit des masques et ses suites. Fidèle au cinéaste de l’épouvante, il a surtout, après Jack Burton, connu une réorientation de son oeuvre sur des superproductions de Spielberg mythiques (les Retour vers le futur, Roger Rabbit, Jurassic Park…
Produire Les aventures de Jack Burton : interview de Larry Franco (20mn). Un autre collaborateur de Carpenter, et accessoirement ancien beau-frère du cinéaste, évoque leur collaboration jusqu’à Invasion Los Angeles.
Mettre en scène Les aventures de Jack Burton : interview de Jeff Imada (12mn). Cascades et arts-martiaux sont au centre de cet entretien qui passionnera les amateurs de kung-fu.
Le reste des suppléments nous renvoie à l’intégralité des bonus du blu-ray initial, avec 30 minutes de scènes coupées, la fin alternative, une featurette vintage, le clip vidéo, le commentaire audio du cinéaste et de l’acteur…
Image : 4.5/5
Très beau master qui explore magnifiquement le potentiel visuel de Jack Burton, transcendé par le rendu 2K.
La finesse du grain eighties, la mise en lumières des décors et le soin apporté à l’épiderme rendent le visionnage contemporain absolument délicieux. La copie est extrêmement propre, le contraste impeccable qui creuse les noirs. Vraiment superbe.
Son : 4.5
Très belle piste DTS HD Master Audio en VOSTF. Les voix limpides profitent d’une clarté qui sait aussi mettre en avant un score dynamisé par les arrières et bien spatialisé.
La VF d’origine a été indubitablement bien travaillée, malgré un léger contre-poids dans les effets sonores. Profitant également d’un 5.1 DTS HD, la piste française est très convaincante.
Critique et test vidéo par Frédéric Mignard