Les animaux fantastiques : la critique du film (2016)

Merveilleux, Fantastique | 2h12min
Note de la rédaction :
5/10
5
Les animaux fantastiques, cover vod

  • Réalisateur : David Yates
  • Acteurs : Colin Farrell, Jon Voight, Eddie Redmayne, Ezra Miller, Carmen Ejogo, Katherine Waterston, Dan Fogler, Samantha Morton, Ron Perlman, Gemma Chan
  • Date de sortie: 16 Nov 2016
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : Fantastic Beasts and Where to Find Them
  • Titres alternatifs :
  • Année de production : 2016
  • Scénariste(s) : J.K. Rowling
  • Directeur de la photographie : Philippe Rousselot
  • Compositeur : James Newton Howard
  • Société(s) de production : Heyday Films, Warner Bros.
  • Distributeur (1ère sortie) : Warner Bros
  • Éditeur(s) vidéo : Warner Bros
  • Date de sortie vidéo :
  • Box-office France / Paris-périphérie : 4 000 807 entrées / 917 178 entrées
  • Box-office nord-américain / international 234 037 575$ / 814,043,616$
  • Budget : 180 000 000$
  • Rentabilité :
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 2.39 : 1 / Couleurs / Son : DTS / Dolby Digital / Dolby Atmos / Dolby Surround 7.1
  • Festivals et récompenses : Oscar des meilleurs costumes, 5 nominations aux BAFTA
  • Illustrateur / Création graphique : WORKS ADV
  • Crédits : © Warner Bros Ent, Tous droits réservés. - Design : WORKS ADV
  • Franchise : Les animaux fantastiques, Harry Potter
Note des spectateurs :

Dans Les animaux fantastiques, le bestiaire est merveilleux, mais le casting laborieux : l’univers de J.K. Rowling a rompu ses charmes.

Synopsis : New York, 1926. Le monde des sorciers est en grand danger. Une force mystérieuse sème le chaos dans les rues de la ville : la communauté des sorciers risque désormais d’être à la merci des Non-Maj’ (version américaine du “Moldu”) notamment de la Nouvelle Société Philanthropique de Salem, groupuscule fanatique déterminé à les anéantir. Quant au redoutable sorcier Gellert Grindelwald, après avoir fait des ravages en Europe, il a disparu… et demeure introuvable. Ignorant tout de ce conflit qui couve, Norbert Dragonneau débarque à New York au terme d’un périple à travers le monde : il a répertorié un bestiaire extraordinaire de créatures fantastiques dont certaines sont dissimulées dans les recoins magiques de sa sacoche en cuir – en apparence – banale. Mais quand Jacob Kowalski, Non-Maj’ qui ne se doute de rien, libère accidentellement quelques créatures dans les rues de la ville, la catastrophe est imminente. Il s’agit d’une violation manifeste du Code International du Secret Magique dont se saisit l’ancienne Auror Tina Goldstein pour récupérer son poste d’enquêtrice. Et la situation s’aggrave encore lorsque Percival Graves, énigmatique directeur de la Sécurité du MACUSA (Congrès Magique des États-Unis d’Amérique), se met à soupçonner Norbert… et Tina. Norbert, Tina et sa sœur Queenie, accompagnés de leur nouvel ami Non-Maj’ Jacob, unissent leurs forces pour retrouver les créatures disséminées dans la nature avant qu’il ne leur arrive malheur. Mais nos quatre héros involontaires, dorénavant considérés comme fugitifs, doivent surmonter des obstacles bien plus importants qu’ils ont jamais imaginé. Car ils s’apprêtent à affronter des forces des ténèbres qui risquent bien de déclencher une guerre entre les Non-Maj’ et le monde des sorciers.

Aborder Les animaux fantastiques avec les yeux de la nostalgie

Critique : L’univers de Harry Potter revient au cinéma, sans son apprenti sorcier, qui n’est même pas à l’état d’embryon dans ce que l’on pourrait qualifier de prequel ou spinoff. Ce retour d’un univers bien connu de millions de fans de par le monde corrobore l’intérêt de Warner et de J.K. Rowling pour ce trésor du fantastique enfantin.
Harry Potter était une merveille d’imagination, une litanie de réussites littéraires et cinématographiques que l’on peut aisément qualifier de plus grande franchise de l’ère moderne, celle qui aura le plus façonné la littérature pour la jeunesse ainsi que l’industrie hollywoodienne dans sa manière d’envisager le blockbuster sur le long terme, imposant même à Marvel le goût de la déclinaison.

Les animaux fantastiques s’aborde donc avec les yeux de la nostalgie, comme un cousin lointain qui pourrait raviver les euphories et les frissons passés, d’autant que David Yates, qui a soigné les quatre derniers films revient à la tâche, après avoir, entre-temps, tâté de la liane de nanar avec Tarzan.

Un cadre new-yorkais moins merveilleux que prévu

Rompu à la tâche, le cinéaste recrée un succédané de la saga passée dans un décor new-yorkais de l’entre-deux guerres, qui sent un peu le carton-pâte et laisse la désagréable impression que Hollywood a entièrement récupéré ce mythe au caractère si délicieusement british. En effet, si Poudlard et le cadre écossais servaient de microcosme à la magie intarissable de la première série, on reste moins ensorcelé par la reconstruction lisse de ce New York de la prohibition qui n’est pas sans évoquer celui de Peter Jackson dans King Kong.

Katherine Waterson dans Les Animaux Fantastiques

© Warner Bros Ent, Tous droits réservés.

Yates, qui a au moins le talent de sa réalisation, combative, fluide, semble peu passionné par le script original signé J.K. Rowling, qui ne manque pas de poser des pièces concrètes au nouvel édifice monumental de sa carrière. Un bestiaire fantastique de créatures fabuleuses sert en effet de point de départ à une histoire qui s’amorce comme rocambolesque, sombre et palpitante, mais dont les développements s’avèreront au fur et à mesure plutôt frustrants, comme si le spectateur cherchait déjà l’excellence dramatique des derniers épisodes de Harry Potter aux enjeux qui dépassaient l’âge du jeune héros.

Prometteur d’un devenir plus complexe, le script est diminué par le peu d’enjeux personnels proposés, comme si l’auteure gardait les meilleures pièces du puzzle pour la suite (Warner envisagerait quatre autres films).

Une féerie limitée

Bien qu’omniprésente, la féérie est limitée dans ce qu’elle a de plus merveilleux, à l’exception d’intenses séquences au cœur d’une valise, celle du zoologue magicien qui sert de héros au film, et dans laquelle on pénètre pour découvrir des univers parallèles où se déploient les créatures divines qu’il protège. Dans ces morceaux de bravoure, on se remet à rêver et à retrouver l’imagination créative d’une romancière foncièrement acquise à une saga tentaculaire dont elle seule connaît tous les tenants et aboutissants.

Un casting ahurissant de fadeur

Si le film promet des lendemains meilleurs, la plus grosse déception revient au casting, entièrement fade. Ce n’est pas le caméo de Johnny Depp, préfigurant le second épisode, qui nous fera changer d’avis. Le choix d’Eddie Redmayne pour incarner le rôle principal est problématique : le comédien, au talent énorme, paraît ici désarticulé dans son jeu et manque de charisme, quand la petite bouille de Daniel Radcliffe faisait des merveilles dès le premier numéro.

En essayant de recréer la magie des films passés, Les animaux fantastiques se nourrit surtout d’illusions, notamment celle de pouvoir faire aussi bien voire mieux avec des brindilles de baguette magique. Du réchauffé en mode ersatz, ce nouvel épisode de Harry Potter sans Harry Potter devient un poil gênant pour J.K. Rowling qui s’est autant investie dans le projet.

Frédéric Mignard

Sorties de la semaine du 16 novembre 2016

Les animaux fantastiques, affiche du premier film

© Warner Bros Ent, Tous droits réservés.

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