La nuée : la critique du film (2021)

Science-fiction, Epouvante Horreur | 1h41min
Note de la rédaction :
6/10
6
La nuée, affiche du film de Just Philippot (2021)

  • Réalisateur : Just Philippot
  • Acteurs : Suliane Brahim, Sofian Khammes, Marie Narbonne, Raphael Romand, Christian Bouillette, Vincent Deniard
  • Date de sortie: 16 Juin 2021
  • Nationalité : Français
  • Titre original : La nuée
  • Titres alternatifs : The Swarm (international), La nube (Espagne)
  • Année de production : 2019
  • Scénariste(s) : Jérôme Genevray, Franck Victor
  • Directeur de la photographie : Romain Carcanade
  • Compositeur : Vincent Cahay
  • Société(s) de production : Capricci, The Jokers, Arte
  • Distributeur : Capricci, The Jokers
  • Distributeur (reprise) : -
  • Date de reprise : -
  • Éditeur(s) vidéo : -
  • Date de sortie vidéo : -
  • Box-office France / Paris-périphérie : -
  • Box-office nord-américain -
  • Budget : 2 800 000 euros
  • Rentabilité : -
  • Classification : Interdit aux moins de 12 ans ("en raison du climat glaçant et réaliste et des scènes d'épouvante qui touchent et mettent en scène une mère et ses enfants tout au long d'un scénario à suspense éprouvant"; CNC)
  • Formats : : 1 / Couleurs / Son :
  • Festivals et récompenses : Cannes 2020 – Semaine de la critique, Sitges 2020 / Prix spécial du jury, Prix de la meilleure interprétation féminine / Sélection Officielle en compétition Gérardmer 2021
  • Illustrateur / Création graphique : -
  • Crédits : Capricci, The Jokers, Arte, Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma
Note des spectateurs :

La nuée ou quand la portée sociale et humaine prend le dessus sur le fantastique et le thriller désirés par le public. Sans jamais être médiocre, l’approche est juste sans conséquence.

Synopsis : Difficile pour Virginie de concilier sa vie d’agricultrice avec celle de mère célibataire. Pour sauver sa ferme de la faillite, elle se lance à corps perdu dans le business des sauterelles comestibles. Mais peu à peu, ses enfants ne la reconnaissent plus : Virginie semble développer un étrange lien obsessionnel avec ses sauterelles…

Eclosion retardée

Critique : Portée par un écho favorable (une sélection à la Semaine de la critique, à Cannes, deux prix à Sitges, une vraie présence médiatique jusqu’au festival de Gérardmer 2021), La nuée est victime depuis longtemps de la fermeture des salles de cinéma, puisque à la veille de sa sortie, alors que le métro parisien était placardé de ses visuels promotionnels, le second confinement, dû à la crise du coronavirus, a mis au placard ses vedettes, des sauterelles cannibales, pour de longs mois, au désespoir de tous. C’est que l’œuvre a su beaucoup nous faire fantasmer, comme celle qui réconcilierait les spectateurs hexagonaux avec le cinéma de genre horrifique local.

Il n’en sera jamais question une fois le film vu et relativement apprécié pour ce qu’il est, un drame familial sur fond de crise de l’agriculture.

Suliane Brahim et Sofian Khammes dans La nuée de Just Philippot

© Arte France Cinéma, Capricci Films, The Jokers Films – Tous droits réservés

La nuée de bonnes intentions humaines diminue le thriller

La nuée a beaucoup de qualités. Le sens de la mise en scène de son réalisateur, Just Philippot, est manifeste. Son esprit bourdonne d’idées visuelles. La justesse des effets spéciaux et, évidemment, une interprétation sans faille, donnent un cachet réel au métrage qui est intéressant d’un bout à l’autre.

Mais on admettra que l’on recherchait davantage qu’une énième métaphore de notre société et et qu’un état des lieux de nos campagnes saignées de toutes parts par le capitalisme ambiant. Le film ne voulant se justifier qu’au travers d’une symbolique trop évidente, il rejoint une tradition franco-française à l’écriture personnelle trop appuyée, signe triste et convenu d’un cinématographie auteurisante qui ne veut pas affronter la matière première, l’argile de son art.

Moulé pour être un film fantastique, vendu comme tel, La nuée devait susciter la peur, la tension, le malaise… L’héroïne, mère courage surendettée qui trouve moyen de sauver sa propriété en versant sa sueur et son sang à son ouvrage, a beau évoquer les scarifications d’une Marina De Van dans Dans ma peau, le choc n’aura pas lieu. Les scènes de confrontations à l’insecte sont inférieures à l’intelligence d’un Phase IV, et Just Philippot trébuche sur ses bonnes intentions.

Affiche du Festival Gérardmer 2021

© 2021 Festival de Gérardmer. Tous droits réservés.

La nuée vole au-dessus d’un nid de bonnes intentions

Davantage de rythme, une mise en scène dantesque de cette nuée de créatures ailées, et de vrais inserts marquants, auraient vraiment pu légitimer l’ensemble qui se contente d’être beau et agréable à regarder. Car, une chose est sûre, La nuée ne relève pas de la mauvaise blague nanardesque dont nous a affligés le cinéma français durant ces vingt dernières années. Just Philippot n’est pas manchot et ne reproduit pas les erreurs en série des improbables Promenons-nous dans les bois, Aux yeux des vivants, La meute, Humains… Faute de sacraliser le cinéma de genre, il ne l’éclabousse pas de cynisme. L’œuvre est même homogène et fidèle à son concept de science-fiction naturaliste à échelle humaine.

Cela n’en fait pas un film marquant pour autant. Loin de là. La nuée d’illusions vole trop près de la raison… Le réalisateur français doit comprendre que le spectateur lui, appelle parfois à  décrocher du discours signifiant en se laissant happer par la générosité d’un spectacle et la tension anxiogène. Le tout demeure ici si lisse que l’on comprend aisément l’intérêt d’un Netflix pour cet essaim (The Swarm, en anglais), pour les plateformes internationales de son groupe.

Critique de Frédéric Mignard

Sorties de la semaine du 16 juin 2021

La nuée, affiche du film de Just Philippot (2021)

© Capricci Films, The Jokers Films – Tous droits réservés

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