Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part : la critique du film (2020)

Comédie dramatique, Chronique familiale | 1h29min
Note de la rédaction :
8/10
8
Je voudrais que qu'un m'attende quelque part : l'affiche du film

Note des spectateurs :

Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part est une œuvre chorale où se mêlent rapports familiaux, rêves inaboutis et réflexion sur le temps qui passe pour nous parler de la vie, tout simplement.

Synopsis : Dans la belle maison familiale, à la fin de l’été, Aurore fête ses 70 ans, entourée de ses 4 enfants, tous venus pour l’occasion. Il y a là Jean-Pierre, l’aîné, qui a endossé le rôle de chef de famille après la mort de son père ; Juliette, enceinte de son premier enfant à 40 ans et qui rêve encore de devenir écrivain ; Margaux, l’artiste radicale de la famille, et Mathieu, 30 ans, angoissé de séduire la jolie Sarah.
Plus tard, un jour, l’un d’eux va prendre une décision qui changera leur vie…

Critique : Après avoir été enthousiasmé par le livre éponyme d’Anna Gavalda, un recueil de nouvelles dans lesquelles il pioche pèle mêle intrigues, situations et personnages qu’il enrobe d’un zeste d’autobiographie et d’une pincée d’imagination, Arnaud Viard confectionne, pour ce troisième long-métrage, une friandise familiale à la saveur douce-amère.

Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part : du livre d’Anna Gavalda au film

La scène d’ouverture met en avant la force d’une relation mère (Aurore Clément toute d’élégance et de dignité) / fils (Jean-Paul Rouve), constituée de soumission et de dévouement, et se fait le point d’ancrage d’un récit qui, plutôt que de s’appesantir sur les difficultés quotidiennes de ses personnages, pour s’orienter vers un drame social, préfère se diriger vers une chronique familiale où solidarité et amour filial servent de paravent aux épreuves de la vie.

 Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part : jean-paul rouve et camille rowe

Photo Céline NIESZAWER © EASY TIGER – UGC IMAGES – FRANCE 2 CINEMA – LES MILLE ET UNE MARCHES

Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part : un drame élégant et romanesque

Jean-Pierre, bon mari et bon père de famille, est représentant chez un négociant en vins. Il semble aimer son métier et se satisfaire de cette vie bien réglée.  Depuis la mort de son père, il s’est fixé comme mission d’assurer le bien-être moral et financier du reste de la fratrie. Et ce n’est guère chose facile. Juliette (Alice Taglioni) est celle dont il se sent le plus proche. Il faut dire qu’elle est un personnage complexe et attachant. A la fois pragmatique et idéaliste, Juliette rêve de quitter son emploi de professeur pour devenir écrivain. Toujours en mouvement, elle est bien moins soumise qu’elle n’y paraît et c’est elle qui nous réserve les moments les plus joyeux. Quand Margaux, (Camille Rowe), sa sœur cadette entame une carrière de photographe, l’aîné de la famille n’hésite pas à mobiliser tous ceux qui sont susceptibles de lui venir en aide. Pour Mathieu, (Benjamin Lavernhe) son jeune frère, timide et maladroit, il déploie des trésors de patience pour lui transmettre virilité et confiance. Cet altruisme débordant, qui ne laisse à Jean-Pierre que peu de temps pour s’interroger sur sa vie, masque une fêlure qui se fissure à l’occasion de retrouvailles avec son premier amour (Elsa Zylberstein). Le constat du décalage entre la vie dont il avait rêvé et son existence actuelle le pousse vers l’irrémédiable, faisant brutalement basculer l’histoire dans un registre dramatique, tout en parvenant à trouver le juste équilibre pour ne pas tomber dans une sensiblerie excessive, grâce à la sobriété de la mise en scène qui entoure cet événement essentiel pour la suite de la cohésion familiale. Entre vaillance et désespoir, la soudaine prise de conscience de la fragilité et de la beauté de la vie s’accompagne de tournures distrayantes ou même poétiques, de manière à couper court à tout risque de morosité et à affirmer, contre vents et marées, que la vie mérite d’être vécue malgré les tourments.

Le scénario s’appuie, avec raison, sur un casting de haut vol qui fait le grand intérêt du film, à commencer par Jean-Paul Rouve qui, après sa délicate récente prestation dans Lola et ses frères, confirme sa capacité à créer une tendre émotion, entre pudeur et simplicité. Dans un décor léché aux couleurs intenses, la caméra filme les visages des comédiens au plus près pour permettre au spectateur de partager le plus intensément possible leurs sentiments.

Trouvant le juste équilibre entre sympathie pour ses personnages et mise en scène distanciée, Arnaud Viard signe un drame romanesque élégant et mélancolique sur les vicissitudes de la vie et évite l’écueil du mélo pleurnichard.

Sorties de la semaine du 22 janvier 2020

Critique : Claudine Levanneur 

Je voudrais que qu'un m'attende quelque part : l'affiche du film

Photo Céline NIESZAWER © EASY TIGER – UGC IMAGES – FRANCE 2 CINEMA – LES MILLE ET UNE MARCHES

Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part : sortie DVD et VOD, à suivre

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