In a Violent Nature : la critique du film (2024)

Epouvante-horreur, Slasher, Gore | 1h34min
Note de la rédaction :
8/10
8
In a Violent Nature, affiche 1

  • Réalisateur : Chris Nash
  • Acteurs : Ry Barrett, Andrea Pavlovic
  • Date de sortie: 31 Mai 2024
  • Année de production : 2024
  • Nationalité : Canadien
  • Titre original : In a Violent Nature
  • Titres alternatifs : De naturaleza violenta (Espagne) / Natureza Violenta (Portugal) / Asesino por naturaleza (Pérou) / Uma Natureza Violenta (Brésil)
  • Autres acteurs : Cameron Love, Reece Presley, Liam Leone, Charlotte Creaghan, Léa Rose Sebastianis, Sam Roulston, Alexandre Olivier, Lauren Taylor
  • Scénariste : Chris Nash
  • Monteur : Alex Jacobs
  • Directeur de la photographie : Pierce Derks
  • Compositeur : -
  • Chef maquilleur : Steven Kostanski
  • Chef décorateur : -
  • Directeur artistique : -
  • Producteurs : Shannon Hanmer, Peter Kuplowsky
  • Producteur exécutif : Casey Walker
  • Sociétés de production : Zygote Pictures, Low Sky Productions
  • Distributeur : IFC Films (USA). Film inédit en salles en France. La date de sortie ci-dessus est celle en Amérique du Nord.
  • Distributeur reprise :
  • Date de sortie reprise :
  • Editeur vidéo :
  • Date de sortie vidéo :
  • Budget : Moins de 500 000 $
  • Box-office France / Paris-Périphérie :
  • Box-office nord-américain : 4 229 999 $
  • Rentabilité :
  • Classification :
  • Formats : 1.33 : 1 / Couleurs / Son : 5.1
  • Festivals : Festival de Sundance 2024 : séance de minuit / Festival de Gérardmer 2025 : en compétition
  • Nominations : Saturn Awards 2025 : Meilleur film d'horreur / Fangoria Chainsaw Awards 2024 : Meilleure photographie ; Meilleurs effets spéciaux
  • Récompenses : Fangoria Chainsaw Awards 2024 : Meilleure scène de meurtre (scène du yoga) / Festival de Gérardmer 2025 : Grand Prix
  • Illustrateur/Création graphique : © The Boland Design Company ; Photography by Matthew Karas (affiches). Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © Zygote Pictures. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Attachés de presse :
  • Tagline : Nature is Unforgiving (affiche USA)
  • Franchise : Premier volet de la franchise In a Violent Nature.
Note des spectateurs :

Slasher puissant, In a Violent Nature opère une synthèse originale entre pur film d’auteur à la lenteur étudiée et flot de violence ravageur. Le tout est une œuvre radicale à découvrir d’urgence.

Synopsis : Lorsqu’un médaillon est retiré d’une tour d’incendie effondrée dans les bois, le cadavre pourrissant de Johnny, un esprit vengeur stimulé par un crime horrible vieux de 60 ans, est ressuscité et s’acharne à le récupérer. Le golem mort-vivant se concentre sur le groupe d’adolescents en vacances responsables du vol et entreprend de les massacrer méthodiquement un par un dans sa mission pour le récupérer – ainsi que tous ceux qui se trouvent sur son chemin…

Un hommage sincère au slasher

Critique : Grand fan de slashers, le cinéaste canadien Chris Nash, une grosse dizaine de courts à son actif depuis 2005 et une participation remarquée au film omnibus The ABCs of Death 2 (2014), souhaitait porter le genre vers les sommets avec In a Violent Nature (2024) qui constitue son véritable premier long métrage. Ainsi, il ne cherche aucunement à révolutionner le genre par le script qui reprend à peu près tous les ingrédients habituels – et peut même être vu comme un remake déguisé de Vendredi 13 (Sean S. Cunningham, 1980) – mais il applique un traitement stylistique qui en modifie profondément l’impact.

Effectivement, si le réalisateur adore le slasher depuis son enfance, il voue également un culte à des auteurs plus radicaux dans leurs choix esthétiques comme Gus Van Sant ou encore Terrence Malick. Aussi, In a violent Nature se trouve être une étonnante synthèse entre pur film de genre dans ce qu’il raconte et vraie œuvre auteurisante dans son rapport au rythme et à l’image.

In a Violent Nature, l’art de la lenteur pour sublimer les éclairs de violence

Dès son introduction en plan fixe sur un détail du cadre qui empêche de suivre l’action, le postulat esthétique de Chris Nash est posé : nous ne verrons rien en dehors de ce que peut discerner le personnage de zombi qui surgit de terre quelques minutes plus tard. Lorsque celui-ci arpente les sentiers de la forêt locale, la caméra le suit en filmant son dos, évidente réminiscence du travail effectué par Gus Van Sant sur Elephant (2003) et Last Days (2005). Si l’on repère des coupes, le cinéaste ne nous épargne aucune longueur dans les évolutions lentes du personnage, ce qui peut éconduire les spectateurs les moins endurants.

In a Violent Nature, affiche 2

© 2024 Zygote Pictures / Affiche : The Boland Design Company. All Rights Reserved.

Ceux qui feront l’effort de supporter ces passages très lents – et dépourvus de la moindre musique dans une économie de moyens typique du cinéma d’auteur à la Jessica Hausner (Hôtel, en 2004) – seront récompensés par des meurtres particulièrement sanglants et gore qui poussent les curseurs très loin dans l’abjection. Bien entendu, la lenteur précédente donne encore plus d’ampleur à ces meurtres gratinés où le boogeyman joue de la hache, de crochets de boucher et de tout ce qui lui tombe sous la main pour tronçonner, charcuter, démembrer les jeunes venus passer un week-end au bord du lac. Parmi les moments forts, on citera volontiers une scène déjà culte où le meurtrier s’en prend à une pratiquante de yoga à qui il fait prendre une posture qui a du coffre.

Johnny, un nouveau boogeyman iconique!

On notera d’ailleurs que le cinéaste ne s’embarrasse jamais de la moindre caractérisation des personnages qui n’apparaissent à l’écran que comme de la chair sacrificielle pour l’assassin revenu des enfers. Parmi les victimes, la seule véritablement identifiable est l’inévitable survivante interprétée par Andrea Pavlovic. Celle-ci est d’ailleurs secourue par une dame âgée incarnée par l’actrice Lauren-Marie Taylor qui était présente dans Le tueur du vendredi (Steve Miner, 1981), le deuxième opus de la saga Vendredi 13. Un joli clin d’œil !

En ce qui concerne son assassin, Chris Nash se débrouille pour en faire une icone digne d’un Jason ou d’un Michael Myers. Pour cela, il l’affuble d’un masque de soudeur plutôt effrayant, tandis qu’il insiste sur l’aspect implacable du bonhomme en soignant sa démarche. Le cinéaste a pu compter sur le comédien Ry Barrett qui a remplacé au pied levé Richard Capotosto, malheureusement cloué au lit par une maladie après quelques semaines de tournage.

Un deuxième tournage pour rattraper les erreurs commises

Signalons d’ailleurs que le film visible aujourd’hui a été refait à 70 % car Chris Nash n’était pas satisfait du résultat. D’abord tourné au centre de l’Ontario, In a Violent Nature a finalement été relocalisé dans la région d’enfance du cinéaste au nord-est du Canada. Au passage, des membres du casting ont été remplacés. Tout ceci a contribué à renforcer l’efficacité du film puisque le poids de la nature est ici particulièrement important.

Les slashers sur CinéDweller

Dépourvu de la moindre musique extradiégétique, le film possède tout de même une bande-son travaillée qui met en avant les bruits inquiétants de la nature sauvage. Cela participe grandement à la peur qui s’insinue durant le dernier tiers, notamment lorsque l’actrice principale se perd dans la forêt en pleine nuit et qu’elle perd à la fois ses repères géographiques et sensoriels.

Un succès américain qui devrait déboucher sur une suite déjà annoncée

D’une implacable violence, In a Violent Nature pousse donc les curseurs du slasher à leur maximum et s’impose comme une grande réussite formelle. Présenté avec succès au Festival de Sundance, le slasher d’auteur produit par Shudder pour moins de 500 000 dollars a été distribué dans les salles américaines par IFC Films. Le métrage est entré 8ème du classement hebdomadaire avec 2,1 millions de dollars de recettes. La suite de sa carrière l’a mené à glaner 4 229 999 $, ce qui en fait un joli succès au vu de son budget très limité. D’ailleurs, Chris Nash a annoncé travailler actuellement à une suite.

En France, le métrage a été présenté avec succès au Festival de Gérardmer 2025 présidé par Vimala Pons, obtenant le Grand Prix. Cela n’a pourtant pas permis au shocker de sortir sur les grands écrans français, preuve une fois de plus de la frilosité des distributeurs dès qu’il s’agit de proposer des films d’horreur radicaux, à mille lieues des inepties produites à la chaîne par Blumhouse depuis quelques années. Pour découvrir In a Violent Nature en France, il vous faudra donc passer par la case VOD ou posséder la chaîne Insomnia proposée par Paramount + et donc Canal +.

Critique de Virgile Dumez

Voir le film en VOD

In a Violent Nature, affiche 1

© 2024 Zygote Pictures / Affiche : The Boland Design Company – Photography by Matthew Karas. All Rights Reserved.

Biographies +

Chris Nash, Ry Barrett, Andrea Pavlovic

Mots clés

Cinéma canadien, Slasher, Les productions Shudder, La forêt au cinéma, La violence gratuite au cinéma

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In a Violent Nature, affiche 1

Bande-annonce d'In a Violent Nature (VO)

Epouvante-horreur, Slasher, Gore

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