Halloween Kills : la critique du film (2021)

Epouvante-horreur, Slasher | 1h45min
Note de la rédaction :
4/10
4
Halloween Kills, l'affiche

  • Réalisateur : David Gordon Green
  • Acteurs : Jamie Lee Curtis, Dylan Arnold, Bob Odenkirk, Andi Matichak, Will Patton, Judy Greer
  • Date de sortie: 20 Oct 2021
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : Halloween Kills
  • Titres alternatifs : Halloween tue (Québec) / Halloween Mata (Portugal) / Halloween zabija (Pologne) / Halloween Kills. La Noche Aún No Termina (Mexique) / Gyilkos Halloween (Hongrie) / Halloween Kills: O Terror Continua (Brésil)
  • Année de production : 2021
  • Scénaristes : David Gordon Green, Danny McBride et Scott Teems
  • Directeur de la photographie : Michael Simmonds
  • Compositeurs : John Carpenter, Cody Carpenter et Daniel Davies
  • Société(s) de production : Universal Pictures, Miramax, Blumhouse Productions, Trancas International Films, Home Again Productions, Rough House Pictures
  • Distributeur : Universal
  • Éditeur(s) vidéo : Universal Pictures France (DVD, blu-ray et 4K UHD, 2022)
  • Date de sortie vidéo : 24 mars 2022
  • Box-office France / Paris-périphérie : 391 897 entrées / 91 888 entrées
  • Box-office nord-américain / Monde : 92 M$ / 133,4 M$
  • Budget : 20 M$
  • Rentabilité : -
  • Classification : Interdiction aux mineurs -12ans avec avertissement. La commission propose une interdiction aux mineurs de moins de douze ans assortie de l'avertissement suivant: "Le climat angoissant et les nombreuses scènes de violence sanglante peuvent heurter un public sensible".
  • Formats : 2.39 : 1 / Couleurs / Son : Dolby Digital, Dolby Atmos
  • Festivals et récompenses : Fangoria Chainsaw Awards 2022 : Prix de la meilleure bande originale et Prix des meilleurs effets spéciaux de maquillage
  • Illustrateur / Création graphique : Affiche : LA.
  • Crédits : Universal Pictures, Miramax, Blumhouse Productions, Trancas International Films, Home Again Productions, Rough House Pictures
  • Franchise : 12ème film de la franchise Halloween. 2ème segment de la trilogie reboot.
Note des spectateurs :

Suite ratée du reboot de 2018, Halloween Kills échoue à créer des personnages intéressants et se contente d’aligner les meurtres sans inspiration. On en reste de marbre.

Synopsis : Laurie Strode, sa fille Karen et sa petite fille Allyson viennent d’abandonner le monstre au célèbre masque, enfermé dans le sous-sol de la maison dévorée par les flammes. Grièvement blessée, Laurie est transportée en urgence à l’Hôpital, avec la certitude qu’elle vient enfin de se débarrasser de celui qui la harcèle depuis toujours. Mais Michael Myers parvient à s’extirper du piège où Laurie l’avait enfermé et son bain de sang rituel recommence.

Halloween Kills, la suite d’un reboot à succès

Critique : En 2018, le deuxième reboot de la franchise Halloween par David Gordon Green dépasse largement les attentes de Blumhouse Productions car il glane près de 160 M$ en Amérique du Nord et pas moins de 253 M$ dans le monde (dont un joli score de 843 769 entrées en France) pour un budget initial de 10 M$. A peine ce premier opus était-il sorti que la maison de production a annoncé la mise en chantier de deux films supplémentaires qui formeront ainsi une trilogie. Aussitôt, le réalisateur David Gordon Green est embauché, ce qui permet de s’assurer la participation de Jamie Lee Curtis et du reste du casting.

Les scénaristes Scott Teems et Danny McBride se mettent donc au travail pour livrer deux scripts en un temps record puisque les deux films dénommés Halloween Kills et Halloween Ends doivent être tournés à la suite l’un de l’autre, avec un budget nettement supérieur établi à 20 M$ pour chaque segment. Malheureusement, l’inspiration semble globalement en berne pour ces deux suites qui ne parviennent jamais au niveau du reboot de 2018, plutôt efficace bien qu’inégal.

Un segment central qui ne justifie jamais son existence

En fait, Halloween Kills (2021) s’impose très rapidement comme le segment le plus faible de cette trilogie, par l’absence de réels enjeux narratifs. Il s’agit ici de faire à nouveau surgir le monstre des flammes, puis de recommencer à tuer tout le monde jusqu’à ce que l’on découvre son immortalité. Le tout doit préparer le spectateur à un dernier quart d’heure plus sanglant qui contient surtout l’élimination d’un personnage important de la nouvelle trilogie – nous laissons la surprise à ceux qui apprécient la trilogie. Entre-temps, David Gordon Green tente de nous expliquer que la confrontation avec le monstre pousse la population d’Haddonfield à devenir elle-même monstrueuse. Certes, le cinéaste ose un parallèle politique et démontre que toute forme de justice expéditive est vouée à l’échec, mais pour cela, il nous impose des personnages caricaturaux qui n’ont aucune once de psychologie.

Pire, les personnages principaux qui pourraient nous intéresser, comme celui de Jamie Lee Curtis, de sa fille Judy Greer et de sa petite-fille Andi Matichak sont totalement sacrifiés au profit d’un nombre conséquent de protagonistes secondaires sans charisme, voire irritants. Ainsi, cela faisait longtemps que le cinéma américain n’avait pas dépeint un couple homosexuel aussi caricatural que celui entrevu dans le film. Mais que dire également du couple de Noirs qui sont profondément ridicules, ou encore du personnage de Tommy joué de manière totalement outrancière par un Anthony Michael Hall en roue libre.

Un script qui sacrifie tous les personnages sur l’autel d’une efficacité supposée

Avec ses flashbacks reconstitués de la Halloween 1978, David Gordon Green semble vouloir donner plus de profondeur au personnage joué par Will Patton, mais là encore cela ne sert finalement à rien du tout dans la suite du film. Le spectateur a donc la désagréable impression d’assister à une suite de scènes de transition inutiles permettant d’aligner un maximum de meurtres atroces. Sur ce plan au moins, Halloween Kills ne ment pas et livre un bodycount conséquent, avec des passages très sanglants, voire carrément gore, ce qui était absent de la franchise initiale.

Mais cela suffira-t-il à combler les fans de la saga quand le script prend des libertés avec les personnages d’origine et se révèle incapable de créer la moindre tension ? Cela est d’autant plus impardonnable que le métrage bénéficie toujours d’une excellente partition musicale de John Carpenter, Cody Carpenter et Daniel A. Davies, avec d’ailleurs des accents plus rock, comme l’atteste le choix de la chanson Hunter’s Moon du groupe de metal Ghost lors du générique final.

Des séquences absurdes et incohérentes

En réalité, rien n’y fait vraiment car rien ne fonctionne dans cette suite directe située durant la même nuit que le film de 2018. On ne croit pas aux différents retournements de situation, tandis que la séquence de la méprise de la populace est carrément ratée. Les gens poursuivent un individu étrange qu’ils prennent pour Michael Myers, mais la différence de carrure entre ce protagoniste et le tueur masqué vient ruiner tout suspense et toute crédibilité.

Ces multiples bévues associées à un script mal écrit finissent d’enterrer ce segment central qui ne sert absolument à rien et peine donc à justifier son existence, si ce n’est l’appât du gain. La conception de l’ensemble a bien évidemment souffert des conséquences de la crise sanitaire de la Covid-19, notamment dans sa phase de post-production.

Halloween Kills battu par la Covid-19

Initialement prévu pour une sortie en octobre 2020, Halloween Kills a ainsi été repoussé d’un an à octobre 2021 afin de permettre une sortie en salles. Pour autant, le long-métrage est en même temps proposé en salles et sur la plateforme Peacock. Cela ne l’empêche aucunement de glaner près de 50 M$ lors de son week-end d’investiture en octobre 2021, soit en pleine pandémie aux Etats-Unis. Bien évidemment, cela reste inférieur au précédent volet, mais le contexte est très différent. Finalement, le métrage a terminé sa carrière avec 92 M$ de recettes en Amérique du Nord, preuve de l’effondrement du film par la faute d’un bouche à oreille médiocre.

Et en France ?

En France, la suite tant attendue a plutôt bien commencé avec une première semaine à 128 699 entrées pour un nombre de salles assez réduit, ce qui a octroyé au slasher une excellente moyenne par site. Pour autant, cela représente une chute par rapport au précédent volet qui ouvrait à 413 854 entrées en 2018. Grâce à un nombre de salles accru pour la fête d’Halloween, la suite a encore progressé en deuxième semaine avec 168 230 adolescents supplémentaires.

Toutefois, les mauvais échos ont fini par avoir raison de cet épisode avec en troisième semaine une chute spectaculaire à 56 310 retardataires. Au bout de quelques semaines, la messe est dite pour Halloween Kills qui termine exsangue à 391 897 fans sur toute la France. Halloween Ends, supérieur sur le plan qualitatif sans être pour autant une référence, fera mieux en 2022 avec 481 995 ados dans les salles. Enfin, signalons que lors de la sortie du film en vidéo, le réalisateur a proposé une fin alternative plus longue. Les amateurs apprécieront.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 20 octobre 2021

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Halloween Kills, l'affiche

© 2021 Universal Pictures – Miramax – Blumhouse Productions – Trancas International Films – Home Again Productions – Rough House Pictures / Affiche : LA. All Rights Reserved.

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