Get Duked!, burlesque des Highlands, est un teen délire badass à la verve britannique qui mélange classes sociales, générations et genres.
Synopsis : Trois amis participent à un programme d’orientation dans la campagne écossaise. Décidés à s’échapper pour prendre du bon temps, ils se retrouvent associés à un quatrième campeur, totalement engagé dans la démarche du programme.
Boys in the wood
Critique : Réalisé par un génie des arts graphiques, dont le talent s’est pleinement exprimé dans le vidéo-clip et la pub, Get Duked!, est à peu près ce qu’il y a de mieux dans la comédie noire britannique contemporaine. Un trait d’union entre l’humour décalé et trash des Monty Python avec le côté badass et hip hop d’une jeunesse en hoodie qui a pris d’assaut le cinéma de genre britannique avec des séries B comme Attack the Block ou Tower Block.
Avant d’être acheté par Amazon Studios, pour une diffusion en simultanée sur sa plateforme Prime Vidéo, et ainsi répondre à la crise du coronavirus qui bloquait toute exploitation, Get Duked! a été proposé avec grand succès dans différents festivals des deux côtés de l’Atlantique en 2019, alors qu’il s’intitulait encore de son titre original, Boys in the Wood (jeu de mot détournant le Boyz’n in the Hood de Singleton). Il a ainsi pu se faire avec la contribution à la production de Tobey – Spider-Man – Maguire, qui a adhéré à ce projet qui confronte les stéréotypes générationnels et les confronte dans ce que l’on pourrait qualifier de survival dans la tourbe écossaise.
La bande-annonce en version originale
Get Duked!, survival dans la tourbe hallucinogène
Trois potes losers, dont un pseudo DJ Beatroot qui va devenir l’idole de highlanders qui tripent en se défonçant aux crottes hallucinogènes des lapins du terroir, et un premier de la classe, doivent s’associer pour un parcours initiatique à travers les splendeurs sauvages et gothiques de l’Ecosse profonde, pour obtenir le Prix du duc d’Edimbourg. Une récompense qui se fait dans la peur, les coups, la drogue hallucinogène, et le mauvais goût assumé d’un burlesque revisité par le flow contemporain d’une jeunesse qu’une poignée d’autochtones locaux va essayer de décimer avec des armes ancestrales.
La réalisation pop, les inserts graphiques, les bonnes idées visuelles fourmillent et le casting confine à la jubilation. La vilaine graine adolescente, à la fraîcheur et vivacité (connerie ?) innée doit affronter un casting de vieux routiers jubilatoires. Eddie Izzard, roi du travestissement et du stand-up britannique se travestit en Duke spectral cruel ; Jonathan Aris, l’homme lézard de Vivarium revêt un accoutrement de beauf à mourir de rire, quand ce vieux briscard de James Cosmo se détend du gland dans une communauté d’oubliés de la civilisation, complètement foncedé des méninges.
Un teen movie extatique
Délirant dans l’absurde et ses running gags d’humour noir assumés, Get Duked ! réconcilie les générations dans la boue et le sang, au sein d’un bordel parfaitement contrôlé par Ninian Doff, cinéaste qui maîtrise son premier long avec un talent d’artisan dans le montage numérique. Ce petit génie du graphisme ne dédaigne pas, à travers cette farce horrifique, à rendre un bel hommage à une tradition du cinéma fantastique local, celui de la Hammer, et à l’imposante beauté des paysages de sa contrée.
Get Duked ! est dans son mauvais genre un teen movie extatique.