Eiffel : la critique du film (2021)

Biopic, Historique, Drame, Romance | 1h48min
Note de la rédaction :
6,5/10
6,5
Eiffel, l'affiche

  • Réalisateur : Martin Bourboulon
  • Acteurs : Pierre Deladonchamps, Romain Duris, Alexandre Steiger, Emma Mackey, Armande Boulanger
  • Date de sortie: 13 Oct 2021
  • Nationalité : Français, Allemand
  • Titre original : Eiffel
  • Titres alternatifs : Eiffel in Love (Allemagne)
  • Année de production : 2021
  • Scénariste(s) : Caroline Bongrand, Thomas Bidegain, Martin Bourboulon, Martin Brossollet, avec Natalie Carter et Tatiana De Rosnay
  • Directeur de la photographie : Matias Boucard
  • Compositeur : Alexandre Desplat
  • Société(s) de production : VVZ Production ; Pathé
  • Distributeur (1ère sortie) : Pathé Distribution
  • Distributeur (reprise) : -
  • Date de reprise : -
  • Éditeur(s) vidéo : -
  • Date de sortie vidéo : -
  • Box-office France / Paris-périphérie : -
  • Box-office nord-américain : -
  • Budget : 23,4 M d'euros
  • Rentabilité : -
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 2.39 : 1 / Couleurs / Son : Dolby Atmos
  • Festivals et récompenses : Festival du film francophone d'Angoulême 2021 : présentation en avant-première
  • Illustrateur / Création graphique : Affiche : Rysk, photographie : Patrick Swirc. Tous droits réservés.
  • Crédits : © 2021 VVZ Production - Pathé Films. Tous droits réservés.
Note des spectateurs :

Porté par une réalisation dynamique, Eiffel est un biopic romanesque qui convainc davantage sur son aspect historique que romantique. À découvrir.

Synopsis : Venant tout juste de terminer sa collaboration sur la Statue de la Liberté, Gustave Eiffel est au sommet de sa carrière. Le gouvernement français veut qu’il crée quelque chose de spectaculaire pour l’Exposition Universelle de 1889 à Paris, mais Eiffel ne s’intéresse qu’au projet de métropolitain. Tout bascule lorsqu’il recroise son amour de jeunesse. Leur relation interdite l’inspire à changer l’horizon de Paris pour toujours.

Un projet coûteux qui a mis vingt ans à se monter

Critique : Cela fait plus d’une quinzaine d’années que la scénariste Caroline Bongrand cherchait désespérément à faire produire son script simplement intitulé Eiffel. Autant de temps pour y parvenir peut paraître étonnant quand on connaît le goût des producteurs pour les biopics centrés sur des noms célèbres. Toutefois, si le projet est bien passé de main en main, la question du budget a été au centre des questionnements. Comment amortir un coût que l’on suppose astronomique sur un sujet apparemment uniquement destiné au public français ?

Eiffel, photo d'exploitation 1

© 2021 VVZ Production – Pathé Films / Photographie : Antonin Menichetti. Tous droits réservés.

Après plusieurs tentatives avortées, Caroline Bongrand a fini par convaincre la productrice Vanessa van Zuylen qui s’est passionnée pour le sujet et est parvenue à réunir un lourd budget de plus de 23 millions d’euros, soit l’un des plus importants de l’année, avec l’aide de la société Pathé. Entre-temps, la pandémie mondiale s’en est mêlée, obligeant notamment à interrompre le tournage pendant plusieurs semaines et aggravant les chances de succès du long-métrage à une époque où le public semble encore réticent à se rendre en salles.

Une forte dimension romanesque

Afin de rendre l’histoire de la création de la tour Eiffel plus passionnante, les auteurs ont ajouté une dimension romanesque en faisant revenir dans la vie de l’ingénieur un amour de jeunesse, lui qui a été veuf à l’âge de 45 ans et ne s’est jamais remarié jusqu’à son décès à l’âge de 91 ans. Avare quant à sa vie privée, le génie créateur semble avoir consacré l’essentiel de son existence à son entreprise et ses créations novatrices, ce qui pouvait effectivement manquer de piquant pour le public. Aussi, les auteurs ont décidé d’insister sur la dimension romantique de l’histoire en ayant notamment recours aux flashback afin que l’histoire d’amour s’intègre de manière plus harmonieuse à celle de la construction de la tour Eiffel.

Et de fait, si le film ne parvient pas pleinement à émouvoir par l’artificialité trop évidente de cette histoire d’amour absolue, dont on sent trop l’aspect romancé, il ne démérite pas pour autant. Ainsi, la qualité du long-métrage est de parvenir à expliquer de manière simple à tous les spectateurs la petite révolution d’ingénierie qui permet à une tour telle que celle-ci de s’élever sans pour autant que ses fondations ne soient noyées par la proximité de la Seine. A chaque étape, les scénaristes ont trouvé des subterfuges très scolaires qui permettent à tout un chacun de comprendre les mécanismes complexes à l’œuvre – l’auteur de ces lignes n’y entend par exemple absolument rien en la matière et ne s’est jamais senti perdu.

Retour sur une France moderne qui table sur l’avenir

Ayant travaillé notamment pour les frères Pereire, modèles de réussite capitaliste du Second Empire, puis de la Troisième République, Eiffel est bien présenté comme une figure importante de la haute société entrepreneuriale de la fin du 19ème siècle. Toutefois, le métrage insiste aussi sur ses prises de risque sur le plan financier, sur le courage d’un homme qui n’a jamais hésité à retrousser ses manches pour prêter main-forte à ses ouvriers et assurer au maximum leur sécurité. Il peut ainsi apparaître comme un modèle du patron dans ce qu’il peut avoir de plus vertueux, l’audace en plus.

Eiffel, Romain Duris photo

© 2021 VVZ Production – Pathé Films / Photographie : Antonin Menichetti. Tous droits réservés.

On peut d’ailleurs regretter que le scénario ne présente que les aspects uniquement positifs du constructeur et que le reste soit effectivement noyé dans un triangle amoureux assez classique. Heureusement, le couple formé par Romain Duris et Emma Mackey fonctionne parfaitement à l’écran, même si l’on peut regretter que l’actrice ne soit pas davantage vieillie lors des scènes abordant l’époque de la construction de la tour Eiffel, par rapport à celles situées une vingtaine d’années auparavant. Elle est d’ailleurs le seul personnage à paraître hors du temps, ce qui retire un peu de crédibilité à l’ensemble.

Martin Bourboulon a soigné sa réalisation

Très classique dans sa facture, Eiffel échappe pourtant à l’académisme grâce à une très bonne réalisation de Martin Bourboulon. Adepte depuis son premier film (Papa ou maman) des longs plans séquences où la caméra suit les acteurs à travers plusieurs pièces, Bourboulon réitère cet exploit à plusieurs reprises au sein d’une production de grande ampleur, nécessitant pourtant de tenir compte des costumes, décors et effets numériques. C’est cette réalisation dynamique et plutôt inspirée qui vient sauver l’entreprise Eiffel du pompiérisme ronflant qui menaçait l’édifice entier. Le spectateur n’en ressortira sans doute pas bouche bée, mais aura toutefois le sentiment de ne pas avoir été floué sur la marchandise, d’autant que les acteurs assurent vraiment et que l’ensemble se tient plutôt bien.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 13 octobre 2021

Eiffel, l'affiche

© 2021 VVZ Production – Pathé Films / Affiche : Rysk, photographie : Patrick Swirc. Tous droits réservés.

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Eiffel, l'affiche

Bande-annonce de Eiffel

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