Cyst : la critique du film (2021)

Comédie horrifique, Gore | 1h09min
Note de la rédaction :
5,5/10
5,5
Cyst, l'affiche

  • Réalisateur : Tyler Russell
  • Acteurs : George Hardy, Eva Habermann, Greg Sestero
  • Date de sortie: 06 Oct 2021
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : Cyst
  • Titres alternatifs : Mordercza cysta (Pologne)
  • Année de production : 2020
  • Scénariste(s) : Tyler Russell, Andy Silverman
  • Directeur de la photographie : Nick Gardner
  • Compositeur : Sam Lipman
  • Société(s) de production : Fantomfilm, Narrative-Films TX
  • Distributeur (1ère sortie) : Film inédit en salles en France. La date ci-dessus est celle de la sortie vidéo
  • Éditeur(s) vidéo : Factoris Films
  • Date de sortie vidéo : 6 octobre 2021 (DVD)
  • Box-office France / Paris-périphérie : -
  • Box-office nord-américain : -
  • Budget : -
  • Rentabilité : -
  • Classification : Déconseillé aux moins de 16 ans (recommandation de l'éditeur)
  • Formats : 2.39 : 1 / Couleurs
  • Festivals et récompenses : Festival de Gérardmer 2021 (en virtuel) : Présentation hors compétition lors de la Nuit décalée.
  • Illustrateur / Création graphique : -
  • Crédits : Fantomfilm, Narrative-Films TX
Note des spectateurs :

A la fois hommage et parodie des films gore des années 80, Cyst pratique l’outrance et le mauvais goût avec une certaine efficacité, liée à une courte durée salvatrice. A réserver à un public de bisseux, bien entendu.

Synopsis : Début des années 60. Un médecin de campagne a mis au point une machine utilisant un laser pour éliminer les tumeurs de la peau. Il veut à tout prix faire approuver son invention révolutionnaire et propose une démonstration aux autorités compétentes. Mais la machine transforme par inadvertance la tumeur d’un patient en un kyste monstrueux qui va répandre la mort dans le cabinet médical…

Tyler Russell, fan des années 80

Critique : Touche-à-tout du cinéma bis des années 2010, Tyler Russell a été tour à tour chef opérateur, acteur, scénariste, producteur de courts-métrages, mais aussi de quelques longs confinés à la sphère du cinéma indépendant. Grand fan du cinéma bis des années 60-80, le réalisateur a ainsi voulu rendre un hommage sincère à tout un pan de la culture américaine pour son troisième film. Après la comédie Here Comes Rusty (2016) et le polar Texas Cotton (2018), il change donc radicalement de registre et se lance dans une comédie horrifique volontairement parodique avec Cyst (2020).

Pour l’occasion, il travaille en collaboration avec son scénariste habituel Andy Silverman et retrouve plusieurs comédiens avec lesquels il entretient de bons rapports. Ainsi, il dirige à nouveau George Hardy qu’il a fait tourner dans Texas Cotton (2018), cette fois-ci dans le rôle d’un médecin fou. Pour mémoire, Hardy est surtout connu des fans de cinéma Z pour sa prestation dans le désopilant Troll 2 (Fragasso, 1990). L’extrême nullité de sa prestation dans le film des années 90 l’a renvoyé à son cabinet dentaire durant deux décennies puisque le Monsieur est bien médecin dans la vraie vie.

Des acteurs issus de monuments du cinéma bis

Grâce au culte qui s’est développé autour de Troll 2, George Hardy a pu retrouver les plateaux depuis quelques années, multipliant les prestations hallucinées. Dans Cyst, il en fait d’ailleurs toujours des tonnes, mais cela s’accorde plutôt bien avec le style volontairement outrancier du film.

Autre valeur sûre du cinéma Z, Greg Sestero incarne ici un agent d’entretien de la clinique servant de cadre au film. Rappelons que celui-ci fut impliqué dans le naufrage artistique total de The Room (Wiseau, 2003), considéré par beaucoup comme l’un des pires films de la décennie 2000. Comme pour Hardy, Sistero bénéficie aujourd’hui d’un regain d’intérêt grâce au culte qui entoure l’infâme série Z de 2003. Pour compléter ce casting très référentiel, Tyler Russell a employé également Jason Douglas, surtout connu aux États-Unis pour avoir effectué des milliers de doublages de dessins animés japonais.

Au milieu de ces acteurs qui ont tendance à surjouer, l’actrice allemande Eva Habermann semble la plus juste dans le rôle de l’infirmière qui va tenter par tous les moyens d’échapper au monstre issu de l’expérimentation du savant fou.

Du latex, et beaucoup de fluides

Partant d’un postulat assez dingue qui ferait un excellent court-métrage, Tyler Russell semble avoir eu du mal à écrire un script qui permette d’arriver à la durée réglementaire d’un long-métrage. Toutefois, il a eu l’intelligence de limiter au maximum la durée afin de ne pas trop lasser. Situé volontairement dans les années 60, le film se veut donc à la fois une parodie et un hommage aux films de science-fiction de cette époque, avec leurs savants fous, machines infernales et monstres en caoutchouc.

Volontairement humoristique, comme le suggère bien une première demi-heure où les acteurs semblent en roue libre, Cyst prend son temps pour présenter les enjeux – pourtant très limités et prévisibles – de son script. En réalité, l’intérêt ne réside pas dans le scénario, mais bien dans l’idée initiale proposant de donner vie à un énorme kyste à la suite d’une expérience qui tourne à la catastrophe. Si certains passages sont déjà bien gratinés dans la première partie (avec une prédilection pour les fluides corporels et les plaies purulentes), il faut vraiment patienter jusqu’à l’apparition du fameux kyste pour que le long-métrage se lance dans un petit délire gore fort appréciable.

Du gore comme dans les glorieuses années 80

Dès lors, les références n’appartiennent plus aux années 60, mais bien aux années 80 avec des clins d’œil évidents à l’œuvre de Stuart Gordon (Re-Animator, From Beyond), mais aussi à celles de Peter Jackson (Bad Taste) et Frank Henenlotter (Basket Case). Conscient de la minceur de son budget, le cinéaste organise donc un huis clos où le personnel enfermé dans une clinique est confronté à un monstre inattendu. Cela donne lieu à des images parfois dégoûtantes, du gore décomplexé et donc de francs éclats de rire pour peu que l’on apprécie ces délires à la lisière du cartoon.

On peut sans doute regretter le manque de charme général de la photographie et l’absence évidente de réels moyens pour pleinement concrétiser les idées à l’écran, mais Cyst a le mérite de proposer un cinéma de la transgression complètement idiot, et fier de l’être. Il ne faut donc surtout pas y chercher le moindre frisson de peur, mais bien des rires complices pour peu que l’on aime baigner dans les fluides corporels de toute nature.

Cyst s’incruste chez vous en DVD ou VOD

Parfait film de festival, Cyst a notamment été programmé hors compétition au Festival de Gérardmer 2021 pour une Nuit décalée. Notons que le Festival a eu lieu en ligne à cause des restrictions sanitaires liées à la Covid. Le film est désormais disponible en DVD depuis début octobre 2021 chez l’éditeur Factoris Films. Il est bien entendu réservé à un public de purs bisseux amateurs de bizarreries gore des années 80.

Critique de Virgile Dumez

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