Centre Terre : 7ème continent – la critique du film (1977)

Aventures, Fantastique | 1h29min
Note de la rédaction :
5,5/10
5,5
Centre Terre, septième continent, l'affiche

  • Réalisateur : Kevin Connor
  • Acteurs : Peter Cushing, Caroline Munro, Doug McClure, Cy Grant, Keith Barron
  • Date de sortie: 09 Fév 1977
  • Nationalité : Britannique, Américain
  • Titre original : At the Earth's Core
  • Scénariste : Milton Subotsky, d'après le roman Au cœur de la Terre, d'Edgar Rice Burroughs
  • Directeur de la photographie : Alan Hume
  • Compositeur : Michael Vickers
  • Distributeur : Warner Columbia
  • Editeur vidéo : American Vidéo (VHS)
  • Budget : 1,5 M$
  • Box-office France / Paris-périphérie : 510 822 entrées / 115 432 entrées
  • Format : 1.85 : 1 / Son : Mono
  • Crédits affiche : © 1976 Amicus Productions -American International Pictures (AIP) - Burroughs Productions Inc. Tous droits réservés.
Note des spectateurs :

Adaptation libre de l’œuvre de Burroughs, Centre Terre : 7ème continent est un divertissement kitsch et bis qui n’en demeure pas moins sympathique pour peu que l’on aime les monstres en caoutchouc.

Synopsis : C’est à l’aide de sa fabuleuse machine, la Taupe, que le professeur Perry creuse des galeries jusqu’au centre de la Terre. Là se tapit la cité de Pellucidar, dominée par les Mahars, bizarres créatures volantes au regard fulgurant.

Une deuxième adaptation de Burroughs après Le 6ème continent

Critique : En 1974, le réalisateur Kevin Connor et la société de production britannique Amicus connaissent une impressionnant succès international avec Le 6ème continent. Il s’agissait d’une adaptation assez libre d’une œuvre d’Edgar Rice Burroughs, le papa de Tarzan. Le long-métrage a atteint des scores faramineux un peu partout dans le monde (près de deux millions d’entrées en France) pour un budget initial assez modéré d’un million de dollars.

Si une suite n’était pas vraiment envisageable, les producteurs ont tout de même choisi de reproduire la formule gagnante en réunissant à nouveau l’univers de Burroughs, le réalisateur Kevin Connor et son acteur Doug McClure. Cette fois-ci, les scénaristes s’attaquent au roman Au cœur de la Terre (1914) qui inaugure le Cycle de Pellucidar dans l’œuvre foisonnante de Burroughs. Si le point de départ de l’intrigue demeure fidèle au roman, les péripéties qui suivent sont totalement différentes, sans doute plus adaptées au budget encore limité de 1,5 million de dollars.

Une énième exploration des mondes perdus

Pour pouvoir réunir cette somme, la firme britannique Amicus a d’ailleurs passé un accord avec la société indépendante américaine AIP. Le budget est donc revu à la hausse par rapport à celui du précédent film, ce qui est notamment investi dans le cachet octroyé à la star Peter Cushing, et surtout dans la conception de coûteux décors et effets spéciaux. Effectivement, l’œuvre de Burroughs met en scène un certain nombre de créatures préhistoriques gigantesques qui vivraient encore au centre de la Terre (la planète étant selon lui creuse). Ici, Burroughs participe pleinement à cette vaste littérature des mondes perdus qui s’est développée entre la fin du 19ème et le début du 20ème siècle, à la suite des écrits de Jules Verne.

Prisée au cinéma au cours des années 20, la thématique refleurit au cours des années 70, notamment dans le cinéma britannique qui s’en fait une spécialité. Outre les nombreux films tournés par le maître des effets spéciaux Ray Harryhausen, on trouve donc ce corpus inégal initié par la Amicus avec Kevin Connor aux commandes. Le cinéaste bénéficie de décors magnifiques créés dans les studios de Pinewood, mais les effets spéciaux utilisent une autre technique que celle de Harryhausen. En fait, Connor s’inspire surtout du cinéma japonais en se servant d’êtres humains glissés dans des costumes en caoutchouc, à la façon des bons vieux Godzilla.

Des effets cheap non dénués de charme, en dépit de leurs limites

Si les effets pouvaient déjà paraître un peu cheap et kitsch à l’époque – sauf à nos yeux d’enfants qui découvraient ces spectacles émerveillés – ils ont pris également un sacré coup de vieux aujourd’hui. Pour peu que l’on fasse preuve de suffisamment de compréhension vis-à-vis des techniques rudimentaires en vigueur à l’époque, ces effets possèdent toutefois un certain charme vintage qui n’empêche pas d’apprécier le long-métrage. On saluera notamment le superbe travail effectué sur les décors et la photographie. Ainsi, certains plans rendent directement hommage au cinéma des origines, et notamment celui de Méliès. Le plan inaugural reprend par exemple une célèbre composition du Voyage dans la Lune (1902). Et on ne compte plus le nombre de citations plus ou moins directes.

Avec son décor de roches éclairées par des faisceaux de lumière bariolés, on peut également songer au travail effectué par Mario Bava sur Hercule contre les vampires (1961). Esthétiquement, le film de Kevin Connor est donc plutôt solide, mais les péripéties proposées ne sont pas toujours passionnantes et les personnages sont souvent réduits à des archétypes un peu puérils. Ainsi, Peter Cushing écope d’un rôle de vieux savant qui fait surtout songer au professeur Tournesol dans les Tintin. La pauvre Caroline Munro n’est là que pour être belle et exhiber sa poitrine généreuse, tandis que Doug McClure fait un héros un peu falot.

Un film hybride qui a connu une carrière assez décevante

Tout ceci tient donc du cliché le plus éculé, destiné à divertir les enfants à peu de compte. Bizarrement, alors que le script semble surtout appeler un public jeune, l’ambiance globale, assez horrifique, risque bien d’effrayer les gamins. Centre Terre : 7ème continent (1976) paraît donc hésiter quant à son public cible, sans parvenir à trouver sa voie.

Cela explique sans aucun doute le moindre écho obtenu par le long-métrage à l’international. Avec un peu plus de 500 000 spectateurs sur toute la France, le film a accusé une sacrée chute de fréquentation par rapport au 6ème continent. Cela n’a pourtant pas empêché Kevin Connor de continuer ce cycle consacré à des aventures fantastiques avec Le continent oublié (1977) et Les 7 cités d’Atlantis (1978).

Critique du film : Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 9 février 1977

Centre Terre, septième continent, l'affiche

© 1976 Amicus Productions -American International Pictures (AIP) – Burroughs Productions Inc. Tous droits réservés. 

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