En grande partie décalqué du Sabata de Parolini, Bonnes funérailles, amis, Sartana paiera est un pur divertissement fort sympathique, par-delà ses incohérences manifestes.
Synopsis : Sartana assiste à l’assassinat de Benson, un prospecteur. Il se rend aussitôt à Indian Creek, rencontrer la nièce du défunt, Abigail, afin de lui proposer d’acheter le terrain qu’elle vient d’hériter. Mais ce terrain intéresse plusieurs personnes, car il dispose d’une mine d’or : Lee Tse Tung, tenant d’une maison de jeux, et Hoffman, un banquier malhonnête. Sartana va devoir mener une lutte sans mercis et ainsi démasquer les meurtriers de l’oncle d’Abigail.
Un épisode de Sartana qui évolue vers le western-gadget
Critique : Troisième épisode des aventures officielles de Sartana (on ne compte pas Les colts de la violence (1966) où Gianni Garko s’appelle déjà Sartana, mais dans un rôle totalement différent), Bonnes funérailles, amis, Sartana paiera (1971) accentue de plus en plus la dimension ludique du personnage, délaissant le drame et le sérieux pour un divertissement bondissant fort sympathique.
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Tout d’abord, les auteurs insistent sur le don d’ubiquité d’un personnage qui semble capable de se téléporter toujours au bon endroit et au bon moment, faisant fi de toute vraisemblance narrative. Visiblement au courant des projets de ses adversaires, Sartana anticipe tous les coups à venir tel un scénariste devenu démiurge. Pratique quand on ne parvient pas à livrer un script cohérent dans les temps impartis. On notera également la présence de plus en plus fréquente de gadgets qui donnent un petit côté James Bond au héros (les cartes à jouer bien tranchantes, le pistolet qui sort d’un livre de comptes).
Un script qui louche fortement sur celui de Sabata
Le plus étonnant avec ce troisième volet des aventures de Sartana, c’est l’étrange proximité de certains points du scénario avec le Sabata de Parolini. Ainsi, la structure de l’histoire est similaire avec une volonté de la part du héros de faire « chanter » un potentat local qui cherche par tous les moyens à l’éliminer. A chaque rencontre entre le pistolero et le magnat, le tarif augmente un peu plus pour atteindre la somme de 100 000 dollars.
Encore plus troublant, des pans entiers de l’intrigue sont repris de Sabata comme l’intrusion du héros dans l’hacienda du méchant. Non seulement les décors sont similaires, mais la façon dont Sartana pénètre dans l’antre du mal est exactement la même. La liste est longue de ces rapprochements qui sentent bon la copie à peine voilée, d’autant que le scénariste est différent.
Un divertissement plaisant grâce à une belle maîtrise technique et une excellente partition musicale
Ne retrouvant pas vraiment la saveur de Sabata, ce troisième Sartana n’en demeure pas moins un pur divertissement agréable à suivre grâce à l’interprétation solide de Gianni Garko et quelques belles trouvailles de mise en scène.
Sublimé par les cadrages audacieux et la belle photographie de Stelvio Massi, le long-métrage fait preuve d’une constante ingéniosité afin de faire avaler des couleuvres au spectateur. L’excellente partition de Bruno Nicolai emballe le tout avec un savoir-faire indéniable à tel point que Bonnes funérailles n’a de cesse de divertir, à défaut de profondément marquer la mémoire du cinéphile.
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Critique du film : Virgile Dumez
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