Bingo Bongo est une énième comédie italienne avec la méga star locale, le chanteur acteur Adriano Celentano qui retrouvait Carole Bouquet.
Synopsis : Des scientifiques découvrent un homme-singe dans une forêt africaine. et le ramènent à Milan. Dans le laboratoire où il est sous observation, Bingo Bongo tombe amoureux d’une jolie scientifique.
Notre avis : Jusqu’au milieu des années 80, Adriano Celentano, chanteur de variété populaire depuis les années 50, était encore en tête d’affiche de comédies à succès. Et pour cause, alors qu’il aborde la quarantaine en 1978, les années 80 sied bien à ce fanfaron festif qui va jouer dans des productions toujours moins sérieuses chez des cinéastes avec lesquels il s’entend particulièrement : le duo Castellano et Picolo, ainsi que Pasquale Festa Campanile. Moins d’un an après le succès d’Amoureux fou, où il roucoulait auprès d’Ornella Muti, le voici à singer le succès auprès de la James Bond girl, Carole Bouquet, dans l’un des films les plus affligeants de sa carrière.
Classe, élégante, glamour, Carole Bouquet s’impose un rôle de façade face au quadra agité qui interprète un homme singe déniché au fond de la jungle. Dégingandé et hirsute, le bon sauvage joué par Adriano Celentano, très physique dans ses pitreries, affiche sa naïveté de benêt des bois dans la grande ville. Il y enchaîne les turpitudes misogynes (téter les seins généreux d’une jeune maman) et les gags craignos typiques d’une comédie italienne potache qu’au fond de nous, nous apprécions pour la madeleine de Proust qu’elle représente pour nous, amateurs d’Italo disco que nous sommes tous. D’ailleurs, le rockeur un peu ringard des années 60 va s’encanailler en discothèque lors d’une séquence ad hoc, totalement gratuite, pour vendre du 45 tours, avec une bande-originale inhérente de l’époque.
Box-office de Bingo Bongo
Bingo Bongo, comédie crétine d’un rigolo en passe d’être trop âgé pour jouer l’immaturité, est curieusement sorti en salle en France, et même à Paris où ce type de crétinerie était généralement persona non-grata. La Columbia, qui détenait les droits à l’étranger, associée à Warner à la distribution, le propose dans 12 salles sur la capitale et sa périphérie, à partir du 4 juillet 1984. On peut trouver la sortie tardive, puisque Bingo Bongo apparaît un an et demi après sa sortie italienne. Toutes les grosses comédies avec Celentano étaient proposées en Italie à Noël, période qui lui réussissait bien. Mais en France, au début de l’été 84, ce type de comédie locale pataude n’a pas de raison d’être. Les USA proposent la même semaine A la poursuite du diamant vert, triomphe avec Michael Douglas et Kathleen Turner, qui sacrifiait un peu plus le marché européen aux majors américaines.
Par ailleurs, au niveau de la concurrence, Cannon Ball 2 avec Burt Reynolds ajoutait un peu plus de difficulté au divertissement italien. Avec 657 spectateurs dans 12 salles, le mercredi de sa sortie, Bingo Bongo est 9e alors qu’il bénéficiait de la 6e meilleure combinaison. A Paris et dans sa périphérie, le divertissement très léger ne restera qu’une seule semaine à l’affiche tant ses résultats sont anémiques : à l’UGC Ermitage, au Rex, à l’UGC Rotonde, à l’UGC Convention, à l’UGC Gare de Lyon et aux 3 Secrétan, Bingo Bongo ne trouve même pas 1 000 spectateurs par site, malgré la présence de la comédienne française Carole Bouquet qu’on imagine être la seule raison de cette sortie anachronique en France.
Sorties de la semaine du 3 juillet 1984
Copyright 1984 Warner Bros Columbia. Affiche : Casaro. All Rights Reserved.