Annabelle 3, la maison du mal : la critique du film (2019)

Epouvante, Fantastique | 1h46min
Note de la rédaction :
5/10
5
Affiche française Annabelle 3

  • Réalisateur : Gary Dauberman
  • Acteurs : Patrick Wilson, Vera Farmiga, Emily Brobst, McKenna Grace, Madison Iseman, Katie Sarife, Steve Coulter
  • Date de sortie: 10 Juil 2019
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : Annabelle Comes Home
  • Scénariste : Gary Dauberman
  • Producteur exécutif : James Wan, Peter Safran
  • Éditeur vidéo : Warner Bros Entertainment
  • Date de sortie DVD / blu-ray : 15 novembre 2019
  • Box-office USA : 74 152 591$
  • Box-office France / Paris-périphérie : 955 883 entrées / 200 396 entrées
  • Franchise : Annabelle, spinoff de Conjuring
  • Classification : Interdit aux moins de 12 ans
  • Budget : 30 000 000$
Note des spectateurs :
Annabelle : la trilogie malégique

Copyrights Warner Bros.

Episode girlie pour les jeunes filles qui jouent encore à la poupée, Annabelle 3 la maison du mal, n’est pas un mauvais bougre, le film n’a juste aucune forme d’intérêt pour le public adulte, et autres amateurs de frissons et de spectacles horrifiques mâtures. 

Synopsis : Résolus à empêcher Annabelle de causer davantage de dégâts, les démonologues Ed et Lorraine Warren rangent la poupée possédée dans la pièce verrouillée de leur maison réservée aux artefacts, la plaçant ainsi « en sécurité » derrière un verre sacré qui a reçu la sainte bénédiction d’un prêtre. Mais une nuit d’horreurs se profile alors qu’Annabelle réveille les esprits maléfiques de la salle, qui dirigent leur attention vers une nouvelle cible : la fille de 10 ans des Warrens, Judy et ses amis.

Annabelle 3 la maison du mal à tous les étages

Critique : Trois films, trois humeurs. Le spinoff d’Annabelle a démarré la saga sur les chapeaux de roue au box-office américain, avec des recettes colossales. 257M$ dans le monde entier. Le film démoniaque était pourtant une insipide série B, filmée et jouée comme les pieds. Le second volet, enfin vécu comme une vision de cinéma, avec une réalisation et de bonnes scènes de frousse, convolait à 300 bâtons, pour un budget de 6.5M$. On était dans le phénomène hyper rentable qui, dans les investissements, s’avèrait aussi rentable qu’un film de super-héros. Le cinéma de blockbuster réalise, certes, bien plus au B.O., mais avec des budgets monstrueux souvent supérieurs aux 170M$, et une pub au moins aussi coûteuse parfois que les frais de production. On comprend donc l’attachement de Warner à cette petite poupée Annabelle dont le design n’est pourtant pas bien effrayant.

Forcément le troisième volet était inévitable. Et tous les scénarios étaient possible quant à sa possible qualité. Alors, film bouffon ou production étendard? Disons, ni l’un ni l’autre. Annabelle 3 n’est ni le miroir d’incompétences avérées, ni le reflet d’un vrai talent qui sauve la mise au produit. Exit donc le don de l’angoisse inhérent au cinéma de l’espace-peur de David Sandberg. Celui-ci, comme Peter Jackson ou Sam Raimi en leur temps, est parti chercher la gloire sur un projet héroïque plus important (Shazam!).  Donc, Warner s’est rabattu sur le scénariste Gary Dauberman (La nonne, le diptyque Ca, les deux autres Annabelle) pour gérer la mise en boîte. Dauberman, qui n’a de féroce que son nom de famille, n’est pas un imposteur, mais un réel amateur du genre pour lequel il a signé beaucoup de scripts depuis 2007. Sa présence derrière la caméra est donc méritée. Il ne fait d’ailleurs pas un pire travail qu’un réalisateur avéré. Le film est soigné, avec un piqué de divertissement de grand écran qui justifie sa présence dans les salles estivales.

Le girlie show

Là où le bât blesse, c’est dans la faiblesse du script qui manifeste paresse à tous les étages de cette Maison du mal. Le film pose son intrigue chez les époux Warren des deux Conjuring qui, après une séquence d’ouverture parfaitement ratée sur l’origine de la poupée dans leur cabinet des curiosités, filent vite pour résoudre un cas ailleurs, laissant leur fille à  la surveillance d’une babysitter aux amies un peu trop curieuses, surtout quand l’une d’entre elles souffre du deuil de son père et souhaiterait donc entrer en contact avec le paternel parti trop tôt.

La partie de chat et de la souris entre le mauvais esprit qui hante la poupée libérée par accident et les jeunes filles (plus un petit ami timide qui a sonné à la porte de la mauvaise maison !) devient vite un jeu girlie entre jeunes filles pas désagréables mais lisses, où l’émotion des sursauts n’effraiera que les moins de 16 ans, puisque l’on sait pertinemment que la mort ne pourra frapper ces petites bouilles trognons de jeunes Américaines de cinéma.

Jamais mauvais, mais toujours inutile au-delà de son public cible restreint quelque part entre les 12-16 ans, Annabelle la maison du mal est tellement simpliste qu’on ne souhaite pas trop en dire du mal, car l’esprit malin habite les adultes qui sauront occuper d’autres salles plus intègres. Midsommar par exemple sort trois semaines plus tard.

Critique : Frédéric Mignard

 

Sorties du 10 juillet 2019

La franchise Conjuring

Les poupées maléfiques au cinéma

 

Affiche française Annabelle 3

Crédits : Warner Bros Entertainment

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