Amour et bla bla bla / Amour et commérages : critique du film (1961)

Comédie | 1h35min
Note de la rédaction :
6,5/10
6,5
Amour et commérages, jaquette DVD

  • Réalisateur : Alessandro Blasetti
  • Acteurs : Gino Cervi, Vittorio De Sica, Umberto Lenzi, Franco Cobianchi, Furio Meniconi, Carla Gravina, Riccardo Garrone, Geronimo Meynier
  • Date de sortie: 28 Juil 1961
  • Nationalité : Italien, Français, Espagnol
  • Titre original : Amore e chiacchiere (Salviamo il panorama)
  • Titres alternatifs : Amour et bla bla bla (titre français cinéma) / Amour et commérages (titre français vidéo) / Love and Chatter (titre international) / Liebe und Geschwätz (Allemagne) / Hablemos de amor (Salvemos el paisaje) (Espagne) / Amor e Conversa (Portugal) / Szerelem és fecsegés (Hongrie) / Ljubav i cavrljanje (Croatie)
  • Année de production : 1957
  • Scénaristes : Isa Bartalini, Alessandro Blasetti, José María Otero, Cesare Zavattini
  • Directeur de la photographie : Gábor Pogány
  • Compositeur : Mario Nascimbene
  • Société(s) de production : Electra Compagnia Cinematografica, Producciones Cinematográficas Ariel, La Société Française de Cinematographie
  • Distributeur : Inconnu
  • Éditeur(s) vidéo : M6 Vidéo (DVD, 2008 et 2018)
  • Dates de sortie vidéo : 26 novembre 2008 (DVD) / 5 septembre 2018 (DVD)
  • Box-office France / Paris-périphérie : -
  • Box-office nord-américain : -
  • Budget : -
  • Rentabilité : -
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 1.37 : 1 / Couleurs / Son : Mono
  • Festivals et récompenses : Festival de Locarno 1958 : Prix de la meilleure actrice pour Carla Gravina
  • Illustrateur / Création graphique : -
  • Crédits : SND (Groupe M6)
Note des spectateurs :

Comédie à l’italienne drôle et enlevée, Amour et commérages permet à Vittorio de Sica et Gino Cervi de faire leur numéro, tout en proposant une critique politique amusante. A découvrir.

Synopsis : L’avocat Bonelli ne recule devant rien pour flatter ses électeurs et conserver son fauteuil de maire. Mais de là à admettre le mariage de son fils avec la fille d’un employé municipal. Il va donc tout mettre en œuvre pour empêcher cette union, au risque de perdre son poste de maire, et l’affection de son fils…

Blasetti et Zavattini se moquent gentiment des élites provinciales

Critique : Cinéaste controversé qui a obtenu ses plus grands succès du temps du fascisme, Alessandro Blasetti a opéré une importante mue artistique au cours des années 50. Lui qui fut un temps spécialisé dans les fresques historiques à gros budget (on songe ici à Fabiola en 1949) trouve une échappatoire avec des comédies sentimentales qui triomphent en Italie. Il a ainsi formé pour la première fois le couple Marcello Mastroianni Sophia Loren à l’écran avec Dommage que tu sois une canaille (1954), puis La chance d’être femme (1956). Le succès ne s’est pas fait attendre et Alessandro Blasetti a poursuivi dans ce genre avec Amour et bla bla bla (titre cinéma lors de sa sortie provinciale en 1961) qui est devenu en vidéo Amour et commérages.

Sur un scénario du grand Cesare Zavattini (Le voleur de bicyclette, Miracle à Milan, Bellissima, Le manteau et tant d’autres bijoux), Alessandro Blasetti nous raconte les aventures sentimentales d’un petit couple d’adolescents séparés par leurs origines sociales. L’occasion pour les auteurs de se moquer des travers de la société italienne de l’époque par le biais d’allusions ironiques. Ainsi, le nouveau maire progressiste incarné par Vittorio de Sica est une parodie d’homme de gauche qui se gargarise de beaux discours, mais qui peine à appliquer ses principes dans sa vie quotidienne.

Blasetti égratigne les travers de l’Italie des années 50

Présenté par son adolescent de fils (excellent Geronimo Meynier) comme un homme droit, incorruptible et soucieux d’égalité entre les classes sociales, le maire va devoir faire face à deux défis. D’une part son rejeton veut épouser la fille d’un simple balayeur de rues, et d’autre part, un ponte régional lui offre l’occasion de mener une carrière politique nationale pour peu qu’il renonce à construire un hospice pour vieux devant ses fenêtres. Dès lors, le maire va être confronté à ses propres contradictions, puisqu’il ne souhaite pas que son garçon se rabaisse sur le plan social et il est fortement tenté par les manœuvres de corruption initiées par l’excellent Gino Cervi.

Ainsi, derrière la petite comédie en apparence inoffensive se cache une gentille dénonciation de la corruption politique, notamment dans la construction immobilière – scandale qui sera plus tard dénoncé plus sérieusement par Francesco Rosi dans Main basse sur la ville (1963). Blasetti en profite également pour régler ses comptes avec une certaine gauche qui ne cesse de professer la bonne parole, mais qui n’est pas capable d’appliquer ses propres principes. Pour autant, Amour et commérages n’en oublie jamais son statut de comédie divertissante.

Les situations sont globalement amusantes et l’on rit de bon cœur grâce à des comédiens qui cabotinent à loisir. Vittorio de Sica se délecte en beau parleur qui joue des bras et des mains pour convaincre son auditoire. Face à lui, Gino Cervi est un peu plus effacé, mais déclenche à plusieurs reprises le rire. Enfin, le petit couple formé par les juvéniles Geronimo Meynier et Carla Gravina est décidément très attendrissant dans sa naïveté typique d’une certaine époque révolue.

Une séduisante comédie à l’italienne

Réalisé avec talent par un Alessandro Blasetti qui maîtrise parfaitement le rythme comique, Amour et commérages (1958) s’impose donc comme une sympathique comédie à l’italienne, avec effets de manche, cris et larmes. Malgré un certain succès rencontré en Italie, le métrage n’a pas eu le droit à une sortie nationale en France, se contentant de quelques salles de province en 1961 sous le titre assez ridicule d’Amour et bla bla bla.

Il a fallu patienter jusqu’en 2008 pour que M6 Vidéo publie un DVD du film sous le titre Amour et commérages, dans une copie très correcte, mais malheureusement dépourvu du moindre bonus. Vu la rareté du film et son faible potentiel commercial, on ne se plaindra pas car sa présence en format physique relève déjà du miracle.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 26 juillet 1961

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Amour et commérages, jaquette DVD

© 1957 SNC (Groupe M6) – Compass Movietime / © 2008 SND / M6 Vidéo. Tous droits réservés.

Biographies +

Alessandro Blasetti, Gino Cervi, Vittorio De Sica, Umberto Lenzi, Franco Cobianchi, Furio Meniconi, Carla Gravina, Riccardo Garrone, Geronimo Meynier

Mots clés

La politique au cinéma, Les relations fils-père au cinéma, Romances adolescentes

Trailers & Vidéos

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