16 ans : la critique du film (2023)

Drame, Romance | 1h34min
Note de la rédaction :
7/10
7
16 ans, l'affiche du film

  • Réalisateur : Philippe Lioret
  • Acteurs : Jean-Pierre Lorit, Myriem Akheddiou, Nassim Lyes (Nassim Si Ahmed), Teïlo Azaïs, Sabrina Levoye
  • Date de sortie: 04 Jan 2023
  • Année de production : 2022
  • Nationalité : Français, Belge
  • Titre original : 16 ans
  • Titres alternatifs : Sixteen (titre international)
  • Autres acteurs : Lamia Bouamor, Marie Dompnier, Arsène Mosca, Fejria Deliba
  • Scénaristes : Philippe Lioret, Xabi Molia
  • Monteuse : Andréa Sedlackova
  • Directeur de la photographie : Gilles Henry
  • Compositeur : Flemming Nordkrog
  • Cheffe Maquilleuse : Véronique Nguyen
  • Chef décorateur : Thierry Rouxel
  • Directeur artistique : Jacky Hardouin
  • Producteurs : Marielle Duigou, Philippe Lioret
  • Producteurs exécutifs : -
  • Sociétés de production : Fin Août Productions, Orange Studio, France 3 Cinéma, Gapbusters
  • Distributeur : Paname Distribution
  • Distributeur reprise : -
  • Date de sortie reprise : -
  • Editeur vidéo : Orange Studio (DVD, 2023)
  • Date de sortie vidéo : 10 mai 2023
  • Budget : 5 260 000 euros
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 64 701 entrées / 15 180 entrées
  • Box-office nord-américain / monde : -
  • Rentabilité : -
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 2.35 : 1 / Couleurs / Son : 5.1
  • Festivals : Festival du film francophone d'Angoulême 2022
  • Nominations : Magritte Awards 2024 : Meilleure actrice dans un second rôle pour Myriem Akheddiou
  • Récompenses :
  • Illustrateur/Création graphique : © Le Cercle Noir pour Fidelio. Photographie Guy Ferrandis. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © Fin Août Productions, Orange Studio, France 3 Cinéma, Gapbusters. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Attachée de presse : Florence Narozny
  • Tagline : -
Note des spectateurs :

Joli film social, 16 ans adapte Roméo et Juliette à la France contemporaine avec une belle acuité d’écriture. Il s’agit pourtant in fine du plus gros échec commercial de la carrière du réalisateur Philippe Lioret.

Synopsis : Nora et Léo se rencontrent le jour de la rentrée en classe de Seconde. Leurs regards s’enchâssent et tout est dit. Le frère de Nora, manutentionnaire à l’hypermarché local, est accusé de vol et viré sur-le-champ. Le directeur de l’hypermarché c’est Franck, le père de Léo. Les deux familles s’affrontent, les différences s’exacerbent et le chaos s’installe. Les vies de Nora et Léo s’embrasent.

Roméo et Juliette 2.0

Critique : Le point de départ de 16 ans vient de l’envie du réalisateur Philippe Lioret d’adapter le Roméo et Juliette de Shakespeare en le transposant dans un environnement contemporain. Initialement persuadé que cela avait déjà été tenté par d’autres réalisateurs, Philippe Lioret s’est aperçu que cette idée n’a finalement rien de commun et qu’une possibilité s’ouvrait à lui.

En écrivant le scénario, le cinéaste a eu l’intelligence de ne pas faire des deux familles des jeunes amoureux des antagonistes immédiats, mais deux milieux totalement opposés socialement. Ainsi, la jeune fille est issue d’un quartier populaire sensible et d’une famille d’origine maghrébine, alors que le garçon baigne dans un milieu bourgeois. Leur rencontre se fait naturellement au lycée public, là où la mixité sociale permet de s’affranchir de son milieu et de rencontrer l’altérité.

Un couple de cinéma attachant

Comme dans la célèbre pièce de Shakespeare, les deux tourtereaux tombent amoureux le plus naturellement du monde, sans jamais se poser la question de leur origine. On notera d’ailleurs que le cinéaste Philippe Lioret est parvenu à créer un couple totalement crédible grâce à deux jeunes acteurs formidables (Sabrina Levoye et Teïlo Azaïs) auquel on s’attache instantanément. Ainsi, le garçon apparaît immédiatement comme un être sensible et prévenant, tandis que l’adolescente possède un caractère bien trempé qui la rend aussitôt sympathique dans sa liberté de ton et d’esprit.

16 ans, photo d'exploitation

© 2022 Fin Août Productions – Orange Studio – France 3 Cinéma – Gapbusters / Photographie de Guy Ferrandis. Tous droits réservés.

Malheureusement, face à eux va se dresser le mur de l’incompréhension sociale. L’occasion pour le cinéaste de mettre le doigt sur des thématiques actuelles qui font mal. A l’occasion de cette histoire tragique d’affrontement entre deux familles antagonistes, il dénonce le racisme ordinaire, la défiance entre classes sociales opposées et l’assignation des êtres humains par leur milieu. Tout part d’une erreur de jugement au cœur de la supérette locale où le gérant (très bon Jean-Pierre Lorit) accuse un employé d’origine arabe (flippant Nassim Lyes) de vol et le licencie.

Deux classes sociales renvoyées dos à dos

Il se trouve que l’accusé à tort est le grand frère de la jeune fille amoureuse et que le gérant est le père de son nouveau petit copain. Dès lors, l’opposition de classe va faire le reste, aidé par l’inévitable fossé culturel. Rapidement, l’adolescente est prise dans une terrible spirale qui en fait le vilain petit canard de sa famille et du quartier entier à cause de l’a priori négatif attaché aux jeunes filles maghrébines aux mœurs jugées légères.

Pour autant, Philippe Lioret n’accuse personne en particulier puisque la famille bourgeoise est également contaminée par des préjugés racistes. D’ailleurs, le cinéaste a construit les personnages du gérant et du frère violent en miroir l’un de l’autre. Sous ses dehors respectueux des codes, le gérant est un homme autoritaire qui domine sa famille, mais qui insulte ses supérieurs et peut tabasser celui qui se met en travers de sa route. Son comportement n’est donc pas si éloigné de celui de la petite frappe jouée par Nassim Lyes.

De la fracture sociale française

Sur le modèle de la tragédie shakespearienne, 16 ans resserre progressivement l’étau autour des deux amoureux et le long métrage ne peut se terminer que de manière douloureuse pour tout le monde. Il fustige donc une société française où le dialogue n’est plus possible, ce qui débouche nécessairement sur des tensions, des incompréhensions et des drames dont personne ne sort grandi.

Réalisé avec talent, monté de façon à ne jamais laisser de temps mort dans la narration, 16 ans est assurément un joli film social qui peut séduire par la qualité de son écriture et sa volonté de s’attacher aux pas des jeunes amoureux en butte à l’intolérance d’une société française profondément fracturée.

Le plus gros échec commercial de la carrière de Philippe Lioret

Lors du mercredi de sa sortie (le 4 janvier 2023), 16 ans n’a attiré que 311 spectateurs dans 16 cinémas franciliens pour une moyenne médiocre de 19 par écran. En réalité, dès sa première semaine sur la France, la tragédie était morte avec seulement 41 119 tickets vendus sur un total de 254 salles la diffusant. Autant dire que les exploitants n’ont pas rempli leurs complexes avec ce film.

Dès la semaine suivante, les cinémas se sont débarrassés du drame qui chute dangereusement à 14 178 retardataires. Durant sa troisième semaine, le métrage est déjà mort avec seulement 3 411 amoureux supplémentaires. Après seulement six semaines d’exploitation, 16 ans est définitivement retiré de l’affiche avec 64 701 entrées à son compteur. Il s’agit tout bonnement du plus mauvais résultat de toute la carrière du réalisateur. Le drame adolescent ne méritait pourtant pas une telle déroute commerciale.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 4 janvier 2023

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16 ans, l'affiche du film

© 2022 Fin Août Productions – Orange Studio – France 3 Cinéma – Gapbusters / Affiche : Le Cercle Noir pour Fidelio. Photographie Guy Ferrandis. Tous droits réservés.

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Philippe Lioret, Jean-Pierre Lorit, Myriem Akheddiou, Nassim Lyes (Nassim Si Ahmed), Teïlo Azaïs, Sabrina Levoye

Mots clés

Les drames de l’adolescence, Romances adolescentes, Les histoires d’amour malheureuses au cinéma, Les flops de 2023

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