Fille de célèbres chanteurs d’opéra russes émigrés à Paris en 1922, Lila Kedrova intègre le cours Dullin et débute au cinéma en 1938, dans des petits rôles. Le théâtre de l’après-guerre la fait connaître, et elle y suit une belle carrière, des Frères Karamazov mis en scène par André Barsacq au Théâtre de l’Atelier (1945), aux Parents terribles que monte Jean Marais au Théâtre Antoine (1977).
Le cinéma français des années 50 la voue aux emplois déviants : prostituée dans Le Grand jeu (1953) de Robert Siodmak, toxicomane dans Razzia sur la chnouf (1955) de Henri Decoin, maquerelle dans Des gens sans importance (1955) de Henri Verneuil. On la croise aussi en mère de Brigitte Bardot dans Futures vedettes (1955) de Marc Allégret, ou en modèle de Modigliani avec Montparnasse 19 (1959) de Jacques Becker.
Une carrière internationale débutée avec Grande rue (1956) de Juan Antonio Bardem accroît sa notoriété, et la chance lui est donnée lorsque Simone Signoret refuse de jouer dans Zorba le Grec (1964) de Michael Cacoyannis : Lila Kedrova décroche le contrat et par la même l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle. Elle enchaîne alors en patronne de bar dans le film britannique Cyclone à la Jamaïque (1965) d’Alexander Mackendrick, et en comtesse dans Le Rideau déchiré (1966) d’Alfred Hitchcock, puis à nouveau en tenancière de bordel dans La Lettre du Kremlin (1970) de John Huston.
Lila Kedrova continue de tourner jusqu’en 1996. On l’apprécie particulièrement dans Le Locataire (1976) de Roman Polanski, où elle campe une mystérieuse voisine flanquée d’une fille estropiée (Eva Ionesco), et dans Le Cavaleur (1978) de Philippe de Broca, où elle joue l’une des multiples conquêtes de Jean Rochefort.
Titres
Notes
Drame psychologique, Thriller