Réalisateur et scénariste italien, Luigi Bazzoni est le frère aîné du réalisateur Camillo Bazzoni et le cousin de Vittorio Storaro, le grand directeur de la photographie. Luigi a commencé sa carrière en tant qu’assistant-réalisateur pour des cinéastes comme Sergio Grieco et surtout Mauro Bolognini avec qui il a travaillé sur Le bel Antonio (1961) ou encore Agostino (1962). En 1963, Bazzoni signe un premier court-métrage intitulé Di Domenica qui obtient une mention spéciale au Festival de Cannes.
Cela lui ouvre les portes du long avec son premier essai coréalisé avec Franco Rossellini : La femme du lac / La possédée du lac (1965) qui est un film policier à la lisière de l’expérimental. L’œuvre très étrange se situe ainsi au confluent entre le cinéma populaire et le film d’art. Toutefois, si les critiques sont favorables, le public ne suit pas. Luigi Bazzoni se lance alors dans la création d’un étrange western basé sur l’intrigue de Carmen, à savoir L’homme, l’orgueil et la vengeance (1968) mené par Franco Nero. Puis, le cinéaste s’oriente vers le giallo avec Le jour maléfique / Journée noire pour un bélier (1971) qui est toujours interprété par Franco Nero. Le résultat est assez moyen, mais demeure d’une bonne tenue générale, malgré un certain manque de rythme.
Le réalisateur tourne ensuite un western assez curieux intitulé Courte et heureuse vie des frères Blue / Le gang des frères Blue (1973), mais on préférera retenir le très étrange film Le Orme (1975) qui n’a pas eu les honneurs d’une sortie en salles en France, mais qui a récemment intégré la collection de l’éditeur Le Chat qui Fume. Alors qu’il semble avoir abandonné le cinéma après ce long-métrage, on le retrouve à la tête d’un long documentaire télévisé intitulé Roma Imago Urbis entre 1994 et 1995.
Luigi Bazzoni rejoint finalement Giulio Questi parmi les réalisateurs étranges qui ont malheureusement peu tourné alors que leur univers est singulier. Le cinéaste est décédé en 2012 à l’âge respectable de 82 ans.