Acteur, réalisateur, metteur en scène de théâtre et scénariste polonais, Jerzy Stuhr est né en 1947 à Cracovie. Il commence par effectuer des études de littérature polonaise dont il est diplômé en 1970, avant de se consacrer durant deux ans à la comédie en entrant dans l’école d’art dramatique de Cracovie. Parallèlement, Jerzy Stuhr se fait la main sur les scènes polonaises et débute également au cinéma où on peut l’apercevoir furtivement dans La troisième partie de la nuit (Andrzej Zulawski, 1971).
La rencontre avec Krzysztof Kieślowski
Toutefois, sa véritable chance intervient lorsqu’il fait la rencontre du réalisateur Krzysztof Kieślowski qui le dirige dans La cicatrice (1976) et le révèle dans le rôle principal de L’amateur (1979). Entre-temps, l’acteur a aussi joué dans Sans anesthésie (Andrzej Wajda, 1979) et Acteurs provinciaux (Agnieszka Holland, 1979).
Ainsi, Jerzy Stuhr participe à l’essor du grand cinéma polonais des années 70 et 80. On le retrouve dans Le hasard (Krzysztof Kieślowski, 1981), La guerre des mondes (Piotr Szulkin, 1981), L’année du soleil calme (Krzysztof Zanussi, 1984) et il triomphe la même année dans Sexmission (Juliusz Machulski, 1984), une comédie déjantée totalement culte dans les pays de l’Est. C’est d’ailleurs ce rôle qui lui apporte une énorme notoriété dans son propre pays. Ensuite, il joue dans le film culte O-Bi, O-Ba: The End of Civilization (Piotr Szulkin, 1985). En 1989, il est visible dans le dixième épisode du Décalogue (Kieslowski, 1989) où il donne la réplique à Zbigniew Zamachowski, un duo que le cinéaste a reconstitué dans Trois Couleurs : Blanc (1994).
Le passage à la réalisation
On notera que durant les années 80, Jerzy Stuhr devient également metteur en scène de théâtre et que cette activité éclipse quelque peu son activité cinématographique. De plus, Jerzy Stuhr se lance à partir de 1994 dans la réalisation avec un téléfilm qui lui donne le goût de la direction. Ainsi, en 1997, il signe sa première comédie romantique avec Historie milosne (1997) dont il interprète le rôle principal. Ensuite, il continue de mener ses deux activités en parallèle avec des films comme Le temps pour demain (2003).
En tant qu’acteur seulement, on peut à nouveau l’apprécier dans Le caïman (Nanni Moretti, 2006), une satire politique du berlusconisme. Visiblement satisfait de son travail, Nanni Moretti l’a repris pour Habemus Papam (2011) qui a connu un gros succès. Pourtant, les bonnes nouvelles cessent lorsqu’il apprend qu’il est atteint d’un cancer du larynx contre lequel il a lutté durant des années et est sorti victorieux. Durant ces années, il a été moins présent, mais Jerzy Stuhr a retrouvé son fidèle Nanni Moretti pour Vers un avenir radieux (2023).
Jerzy Stuhr est décédé le 9 juillet 2024 à l’âge de 77 ans.