Réalisateur, scénariste et producteur français, Florent-Emilio Siri est né en 1965 à Freyming-Merlebach en Moselle. Son père était d’origine italienne et mineur, ce qui n’a pas empêché le jeune homme d’étudier à la Sorbonne et de se lancer parallèlement dans des études de cinéma. Florent-Emilio Siri se fait la main en devenant un clippeur très apprécié puisqu’il en tourne une trentaine durant la décennie 90, essentiellement pour des artistes de rap. Il parvient à signer un premier long de fiction en 1998 qui s’intitule Une minute de silence où il rend hommage aux mineurs du Nord de la France. Malheureusement, en dépit de critiques positives, ce premier essai dépasse à peine les 5 000 entrées sur toute la France.
L’espoir des années 2000 et l’expérience hollywoodienne
Ce faux départ ne l’empêche pas de se retrouver à la tête du film d’action Nid de guêpes (2002) porté par Samy Naceri et encore Benoît Magimel, déjà héros de son premier long. Avec 362 876 entrées à son compteur, le long métrage au budget assez conséquent déçoit les attentes, mais demeure une référence en matière d’action à la française. Cet essai pétaradant a séduit Bruce Willis qui invite Florent-Emilio Siri à tourner pour lui Otage (2005). Le film au budget de 52 millions de dollars se vautre aux Etats-Unis et ne trouve que 723 881 clients en France, pays où la star alignait souvent le million de spectateurs.
© 2002 Cinémane Films – Carrere Group D.A. – Pathé Image Production – France 2 Cinéma – Embellie Productions – Pendrake Films / Affiche : Florence Dugowson (photographe) – F.K.G.B. – Arguments (agence) – Les Quatre Lunes (Paris) (agence). Tous droits réservés.
Finalement, cette déception ramène Florent Emilio-Siri en France où il s’empare d’un sujet délicat, puisqu’il s’agit de la guerre d’Algérie. Il retrouve une fois de plus Benoît Magimel et lui adjoint Albert Dupontel. L’ennemi intime (2007) est une indéniable réussite artistique et historique, mais le grand public ne s’est pas précipité en masse avec 461 958 entrées, insuffisantes pour compenser le budget de près de 10 millions d’euros. Le métrage n’a eu droit qu’à trois nominations aux César.
Une décennie 2010 plus contrastée
Il lui faut plusieurs années pour pouvoir monter un biopic consacré au chanteur populaire Claude François. Cloclo (2012) est une nouvelle réussite dans un genre souvent galvaudé car le réalisateur n’a pas essayé de gommer les aspérités du personnage. Le budget de près de 20 millions d’euros est astronomique et le pari est tout juste gagné avec 1 791 770 entrées. En termes de chiffres bruts, il s’agit du plus beau succès du cinéaste et il obtient cinq nominations aux César pour une seule statuette technique pour le son.
Cela lui offre la possibilité de tourner une grosse production sur la bande à Bonnot pour laquelle il travaille durant deux années, sans que le projet n’aboutisse puisque Pathé se retire du financement. Afin de survivre, Florent-Emilio Siri revient en 2015 avec le film le moins intéressant de sa filmographie, à savoir la comédie Pension complète (2015) avec Franck Dubosc et Gérard Lanvin qui n’est autre qu’un remake de La cuisine au beurre (Gilles Grangier, 1963). Le film de commande est un échec mérité à 270 158 entrées.
Finalement, Florent-Emilio Siri développe une série télévisée centrées sur Marseille (2016-2019) où il retrouve Benoît Magimel et collabore avec Gérard Depardieu. Si la série est quelque peu caricaturale, elle n’est pas dénuée de qualités.
Après une nouvelle période d’incertitude, Florent-Emilio Siri est de retour en 2024 avec un thriller d’action intitulé Elyas (2024) où il transforme Roschdy Zem en véritable machine à tuer. Le film est efficace, mais semble décevoir les attentes au box-office malgré des qualités évidentes.