Découvert par Eddie Murphy quand il avait vingt ans et se produisait dans le milieu du stand-up, Chris Rock a eu deux rôles auprès de son idole, l’un en 1987 dans Le flic de Beverly Hills 2 (1987) et, en 1992, dans le très drôle Boomerang (1992) qui obtiendra un succès moindre.
Grâce à l’influence d’Eddie Murphy, Chris Rock est propulsé sur la scène du Saturday Night Live où il se produit une soixantaine de fois en trois ans, entre 1990 et 1993. De quoi lancer une fois pour toute sa carrière en Amérique du Nord.
Chris Rock cartonne aux USA dans les années 90
Présent sur scène et à la télévision aux USA tout au long des années 90, il n’est découvert par les Français que plus tard, dans le quatrième épisode de L’arme fatale de Richard Donner (1998). Toutefois, au cinéma, on le voit chez Mario Van Peebles dans New Jack City, film de gangs à la mode, en 1991, puis dans des sorties techniques sans grand intérêt pour le public français (Sergent Bilko, Le ninja de Beverly Hills). Dans Dogma, film pour les mecs cools de la fin des années 90 (le Kevin Smith de la grande époque était à la réalisation), il se fait une belle place au générique ; il retrouvera le cinéaste dans Jay et Bob contre-attaquent au début des années 2000.
Amateur de productions indépendantes, il est du casting de Nurse Betty, un succès de Neil La Bute, avec Morgan Freeman, Renée Zellweger et Greg Kinnear.
Un fan d’Eddie Murphy qui ne deviendra jamais aussi bankable que son idole
© Fox Searchlight Pictures
Alors que la popularité d’Eddie Murphy se fane au cinéma, Chris Rock ne parvient pas à prendre réellement sa place. Alors que la concurrence de Chris Tucker (Rush Hours), Martin Lawrence (Bad Boys, Big Mamma), et Kevin Hart (Mise à l’épreuve, Agents presque secrets), mettent à mal son succès personnel au cinéma, il tourne néanmoins en 2001 dans Bad Company de Joel Schumacher, blockbuster produit par Jerry Bruckheimer, mais le film ne réalise que 30M$ au box-office. Il trouve également un rôle au générique de A.I. de Steven Spielberg, qui est un échec cinglant, avec moins de 80M$ de recettes nord-américaines.
Si l’on écarte son travail vocal sur la série animée Dreamworks, Madagascar, qui lui vaut une belle reconnaissance, la suite au cinéma n’est pas toujours à la hauteur des attentes de ses fans, avec les comédies Président par accident qu’il réalise avec Spielberg à la production, et Bernie Mac à ses côtés en tant qu’acteur ; et Je crois que j’aime ma femme, remake de L’amour l’après-midi (Eric Rohmer, 1972), destiné à la communauté afro-américaine, et deuxième réalisation de sa carrière. Si le premier réalise 37M$ et semble encourageant, le second s’arrête seulement à 12M$ de recettes.
Les années Adam Sandler
Il démarre une collaboration fructueuse avec Adam Sandler (Mi-temps au mitard, Rien que pour vos cheveux, et surtout Copains pour toujours et sa suite). Les castings choraux tendent néanmoins à diminuer sa présence en tant que vedette, mais au moins, aux USA, il jouit de son nom au générique de films qui réalisent à chaque fois plus de cent millions de dollars de recettes.
Création : Silenzio
Des années 2010 qui vont dans tous les sens
En 2011, il trouve l’un de ses meilleurs rôles dans 2 Days in New York de Julie Delpy. Ce film indépendant frais tranche avec la comédie romantique à personnages multiples, Ce qui vous attend si vous attendez un enfant, où son nom se perd au milieu d’autres vedettes (Jennifer Lopez, Cameron Diaz…).
En 2014, il réalise Top Five, avec Rosario Dawson. Le film est destiné une fois de plus à la communauté afro-américaine et ne sort pas en salle en France.
Chris Rock déserte peu à peu les cinémas. Il apparaît en caméo dans le clip de Madonna, Bitch I’m Madonna, puis dans des direct-to-Netflix (Sandy Wexler et Mariage à Long Island avec Adam Sandler, et Dolemite is My Name avec Eddie Murphy, tous trois diffusés sur Netflix en 2017, 2018 et 2019).
Il fait aussi une apparition discrète chez Tyler Perry dans Pas si folle (2018). Pas le divertissement plus populaire du roi du cinéma afro-américain, mais au moins réalise-t-il 31M$ au box-office local.
La résurrection de Saw pour rallumer le feu ?
En 2020, les choses s’accélèrent pour Chris Rock. Il tient dix épisodes dans la série Fargo (Hulu), et enchaîne avec un projet personnel : la résurrection de la franchise Saw dont il est grand fan, et qu’il remettra au goût du public en 2021, après la crise de la Covid. Son rôle dans Spirale l’héritage de Saw est le plus surprenant de sa filmographie, à vrai dire. Il y incarne un inspecteur de police chargé de découvrir l’identité du successeur de Jigsaw, dans une série de meurtres monstrueux qui secouent la ville. Il a coécrit le scénario.
En 2021, on devrait le revoir chez David O. Russell dans un film au casting fleuve (Bale, Rami Malek, Margot Robbie, De Niro, Mike Myers, Michael Shannon, Matthias Schoenaerts, Anya Talor-Joy, Andrea Riseborough, Taylor Swift…). Canterbury Glass étant initialement prévu par la 20th Century Fox, il ne tient plus qu’à Disney de lui trouver une place sur le grand écran.
© 2021 Metropolitan FilmExport, Twisted Pictures, Lions Gate Ent, Inc. All Rights Reserved
