Anthony Mann

Réalisateur, Scénariste, Producteur
Winchester 73, l'affiche

Personal Info

  • Nationalité : Américain
  • Date de naissance : 30 juin 1906 à San Diego (Californie, États-Unis)
  • Date de décès : 29 avril 1967 à Londres (Angleterre, RU)
  • Crédit visuel : © 1950 Universal International Pictures / Affiche : René Lefebvre. Tous droits réservés.

Biographie

Note des spectateurs :

Réalisateur, scénariste et producteur américain, Anthony Mann (de son vrai nom Emil Anton Bundsmann) est né en 1906 à San Diego en Californie. Il nait dans une famille d’origine allemande et commence par devenir acteur à la mort de son père en 1923. Le jeune homme prend le pseudonyme d’Anthony Mann et se produit sur les scènes américaines, avant de devenir régisseur de théâtre.

Anthony Mann, un homme de théâtre

En 1934, il fonde une compagnie théâtrale nommée Stock Company qui connaît un certain succès dans l’Amérique de la Grande Dépression. Grâce à cette expérience gratifiante, Anthony Mann est repéré par David O’Selznick pour s’occuper de coacher les acteurs, puis comme assistant-réalisateur. Durant cette période, il travaille notamment sur Les voyages de Sullivan (Preston Sturges, 1941) et se familiarise ainsi avec la technique cinématographique.

Afin de passer le cap de la réalisation, Anthony Mann tourne d’abord deux téléfilms, puis se lance au cinéma avec Le mystérieux Docteur Broadway (1942), petite série B policière qui lui est proposée par la Paramount. N’ayant pas obtenu de contrat d’exclusivité, Anthony Mann passe rapidement d’un studio à l’autre et tourne plus vite que son ombre dans tous les genres possibles. Pour Universal, il réalise la comédie musicale Clair de lune à La Havane (1942), puis continue dans ce genre à la Republic (My Best Gal en 1944).

La grande époque du film noir

Le meilleur film de cette première fournée est assurément La cible vivante (1945) qui profite du charisme d’Erich von Stroheim pour en faire un film noir de bonne tenue. D’ailleurs, c’est cette veine du film noir qui va particulièrement inspirer Anthony Mann, très à l’aise dans la création d’atmosphères sombres et tendues. Parmi ses réussites, on peut notamment compter La brigade du suicide (1947) où il collabore à l’écriture et profite du talent du directeur de la photographie John Alton pour livrer une œuvre forte qui a reçu une nomination aux Oscars. Mann enchaîne avec l’excellent Marché de brutes (1948) qui s’avère encore supérieur et qui connaît un très beau succès dans les salles au point de révéler aux producteurs le talent en herbe du cinéaste.

La brigade du suicide, l'affiche

© 1947 Edward Small Productions. All Rights Reserved.

La même année, le cinéaste collabore à la réalisation d’Il marchait la nuit (Alfred L. Werker, 1948) sans être crédité. La contribution du cinéaste est pour beaucoup dans la grande réussite de ce nouveau film noir parfaitement maîtrisé. Enfin, pour Walter Wanger, Anthony Mann aborde le film historique à tendance horrifique avec le très bon Le livre noir (1949) qui confirme le talent du réalisateur dans la création d’ambiances sombres.

Ces belles réussites artistiques – et souvent commerciales à leur petite échelle – ont permis à Anthony Mann de décrocher un contrat avec la MGM. Toujours avec son directeur de la photo John Alton, il met en boite Incident de frontière (1949) avec Ricardo Montalban. Après une dernière réussite dans le film noir avec La rue de la mort (1949), mené par Farley Granger, Anthony Mann se lance dans un nouveau genre qui va particulièrement lui réussir, à savoir le western. Le corpus qui s’ouvre constitue le sommet de la carrière du réalisateur.

Les magnifiques westerns des années 50

Cela débute plutôt bien avec La porte du diable (1950) qui est porté par la star Robert Taylor. Le film est l’un des premiers à décrire le peuple indien de façon nuancée. Mais la même année, Mann signe également l’excellent Winchester 73 (1950) qui est assurément son premier chef d’œuvre tourné avec James Stewart. Ce long-métrage est non seulement splendide, mais il rencontre aussi un gros succès public. Ainsi, en France, le western glane 917 393 entrées, ce qui en fait son plus gros score de cette époque. Encore en 1950, Mann livre un troisième western avec Les furies (1950) qui met en avant le talent de la star Barbara Stanwyck. L’écho est moins favorable, même si le film est encore une réussite.

Si Anthony Mann revient au polar avec Le grand attentat (1951) et contribue à la réalisation de Quo Vadis (Mervyn LeRoy, 1951) sans être crédité, il faut attendre 1952 pour qu’il reforme son duo avec James Stewart pour Les affameurs (1952). Désormais en couleurs, ses films vont profiter des magnifiques paysages américains pour devenir des grands classiques du genre. Ce dernier est un très gros succès et dépasse même le million de spectateurs en France (1 190 727 entrées).

L'appât, l'affiche

© 1953 Metro-Goldwyn-Mayer (MGM) / Affiche : Roger Soubie. Tous droits réservés.

Dès lors, le cinéaste et son acteur fétiche ne se lâchent plus et ils collaborent à nouveau sur L’appât (1953) qui suit un chasseur de primes lors de sa traque d’un dangereux hors-la-loi au milieu des paysages grandioses du Colorado. Ensemble, ils abordent aussi le film d’aventures avec Le port des passions (1953) et même le biopic avec Romance inachevée (1954) sur Glenn Miller. Ce dernier film obtient l’Oscar du meilleur son.

Toutefois, le duo n’est jamais autant inspiré que dans le western et Je suis un aventurier (1954) est une autre grande réussite, même si le succès est moindre sur ce titre. L’homme de la plaine (1955) termine de manière brillante ce cycle impressionnant et le western réunit 1 662 319 spectateurs français.

Toutefois, les deux hommes connaissent encore un énorme succès avec cette fois-ci un film de guerre intitulé Strategic Air Command (1955) qui casse la baraque aux States et réussit à fédérer 1 087 685 spectateurs français. Un peu moins inspiré sur La charge des tuniques bleues (1956), Anthony Mann retrouve le feu sacré avec le film de guerre Côte 465 (1957) qui dépasse à nouveau le million d’entrées. La même année, il revient au western avec Du sang dans le désert (1957) qui est un nouveau succès avec 1 446 153 entrées.

Anthony Mann connaît ensuite un échec sévère avec son étrange comédie dramatique Le Petit Arpent du Bon Dieu (1958). On lui préfère largement L’homme de l’Ouest (1958) qui lui offre l’occasion de collaborer avec Gary Cooper pour un nouveau gros succès (1 711 755 entrées).

Le temps des superproductions des années 60

A partir de la fin des années 50, Anthony Mann change clairement d’échelle et entend se tourner vers des productions de grande envergure, souvent à caractère historique. Cela commence mal avec le tournage de Spartacus (1960) où il ne s’entend pas avec la star Kirk Douglas qui décide de le remplacer très rapidement par Stanley Kubrick. Anthony Mann reconnaît pourtant qu’il n’était pas le bon choix et n’en tient pas rigueur à Kirk Douglas avec qui il a retravaillé par la suite.

Les héros de Télémark, l'affiche

© 1965 Benton Film Productions / Affiche : Jean Mascii. Tous droits réservés.

Après avoir signé un segment de La ruée vers l’Ouest (1960), western omnibus, Anthony Mann accepte la proposition de Samuel Bronston de tourner la superproduction Le Cid (1961) avec Charlton Heston dans le rôle-titre. Tourné en Espagne, le film est un carton international au point de se classer à la 4ème place du box-office américain de l’année et à la 9ème marche du podium français avec tout de même 4 226 723 combattants.

Désormais habitué aux foules de figurants, Anthony Mann récidive avec La chute de l’Empire romain (1964) qui est une énorme déception. Plutôt raté malgré une distribution internationale impressionnante, le péplum échoue à rembourser son coûteux budget. En France, il réunit tout de même 2 468 665 spectateurs, mais il s’agit là encore d’une contre-performance par rapport au budget initial.

Malgré ce gros échec, Anthony Mann rebondit avec le film de guerre version commando intitulé Les héros de Télémark (1965) avec Kirk Douglas. Le résultat est tout à fait convaincant et séduit 1 300 235 Français. Le réalisateur enchaîne avec Maldonne pour un espion (1968), un thriller d’espionnage avec Laurence Harvey. Malheureusement, Anthony Mann décède d’un infarctus durant le tournage du film. Le métrage sera achevé par son acteur principal.

Anthony Mann est donc mort en 1967 à l’âge de 60 ans, alors qu’il avait encore plein de projets en tête. Il fait assurément partie des grands cinéastes de Hollywood.

Virgile Dumez

Ils nous ont quittés en 1967

Filmographie :

Réalisateur (longs-métrages de cinéma uniquement) :

  • 1942 : Le Mystérieux Docteur Broadway (Dr. Broadway)
  • 1942 : Clair de lune à La Havane (Moonlight in Havana)
  • 1943 : Fille d’artistes (Nobody’s Darling)
  • 1944 : My Best Gal
  • 1944 : L’Esprit pervers (Strangers in the Night)
  • 1945 : Two O’Clock Courage
  • 1945 : La Cible vivante (The Great Flamarion)
  • 1945 : Sing Your Way Home
  • 1946 : Strange Impersonation
  • 1946 : The Bamboo Blonde
  • 1947 : Desperate
  • 1947 : L’Engrenage fatal (Railroaded !)
  • 1947 : La Brigade du suicide (T-Men)
  • 1948 : Marché de brutes (Raw Deal)
  • 1948 : Il marchait dans la nuit (He Walked by Night) (non crédité)
  • 1949 : Le Livre noir (Reign of Terror)
  • 1949 : Incident de frontière (Border Incident)
  • 1950 : La Rue de la mort (Side Street)
  • 1950 : Les Furies (The Furies)
  • 1950 : La Porte du diable (Devil’s Doorway)
  • 1950 : Winchester ’73
  • 1951 : Le Grand Attentat (The Tall Target)
  • 1952 : Les Affameurs (Bend of the River)
  • 1953 : L’Appât (The Naked Spur)
  • 1953 : Le Port des passions (Thunder Bay)
  • 1953 : Romance inachevée (The Glenn Miller Story)
  • 1954 : Je suis un aventurier (The Far Country)
  • 1955 : Strategic Air Command
  • 1955 : L’Homme de la plaine (The Man from Laramie)
  • 1955 : La Charge des tuniques bleues (The Last Frontier)
  • 1956 : Sérénade (Serenade)
  • 1957 : Cote 465 (Men in War)
  • 1957 : Du sang dans le désert (The Tin Star)
  • 1958 : Le Petit Arpent du bon Dieu (God’s Little Acre)
  • 1958 : L’Homme de l’Ouest (Man of the West)
  • 1960 : La Ruée vers l’Ouest (Cimarron), film collectif
  • 1961 : Le Cid (El Cid)
  • 1964 : La Chute de l’Empire romain (The Fall of the Roman Empire)
  • 1965 : Les Héros de Télémark (The Heroes of Telemark)
  • 1968 : Maldonne pour un espion (A Dandy in Aspic), terminé par Laurence Harvey
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