Légende de l’âge d’or hollywoodien, Gary Cooper est l’incarnation de l’honnête homme américain. Il est lauréat de trois Oscars et a tourné avec les plus grands, de Sternberg à Wilder en passant par Lubitsch, Capra, DeMille et Mann.
Gary Cooper, une star majeure de Hollywood
Gary Cooper débute à Hollywood en 1923. Il y tient d’abord des emplois de figurant et cascadeur, témoignant d’une maîtrise dans les scènes avec des chevaux, lui qui fut élevé dans un ranch. Simple garde romain dans Ben-Hur (1925) de Fred Niblo, il obtient des rôles de plus en plus importants et se fait remarquer dans Les ailes (1927) de William A. Wellman, au côté de Clara Bow. Le parlant intronise Gary Cooper grande star hollywoodienne. Ce beau garçon, grand, blond aux yeux clairs, devient, à l’instar de James Stewart et Henry Fonda, l’archétype de l’Américain moyen, honnête et charismatique. Il subjugue dans le film d’action autant que la comédie, et la sobriété de son jeu détone en comparaison à la théâtralité d’autres vedettes américaines de l’époque.
Gary Cooper excelle en légionnaire dans Cœurs brûlés (1930) de Josef von Sternberg, où il a Marlene Dietrich pour partenaire. Il se meut avec aisance dans la Lubisch’s touch avec Sérénade à trois (1933), avant d’endosser à nouveau l’habit militaire dans Les trois lanciers du Bengale (1935) de Henry Hathaway, réalisateur qui l’emploie également pour le surréaliste Peter Ibbetson, la même année. Il obtient une première nomination à l’Oscar avec L’extravagant Mr. Deeds (1936) de Frank Capra, puis séduit à nouveau Dietrich dans Désir de Frank Borzage, et Jean Arthur dans Une aventure de Buffalo Bill de Cecil B. DeMille. Les rôles mythiques s’enchaînent pour clore la décennie, millionnaire sept fois divorcé dans La huitième femme de Barbe-Bleue (1938) d’Ernst Lubitsch, ou cow-boy devenu shérif dans Le cavalier du désert (1940) de William Wyler.
L’acteur aux trois Oscars
Dans les années 40, Gary Cooper voit sa popularité et son prestige se consolider. Il reçoit l’Oscar du meilleur acteur pour le biopic de guerre Sergent York (1941) de Howard Hawks, et se voit nommé dans cette catégorie pour un autre biopic, Vainqueur du destin (1942) de Sam Wood, et Pour qui sonne le glas (1943), du même réalisateur, d’après le roman d’Ernest Hemingway. Gary Cooper est également apprécié dans le film d’aventures L’odyssée du docteur Wassell (1944) et le western Les conquérants du nouveau monde (1947) de Cecil B. DeMille, le thriller Cape et poignard (1946) de Fritz Lang, et surtout le drame Le rebelle (1949) de King Vidor, dans le rôle d’un architecte idéaliste. Les années 50 confirment sa place de premier plan dans le cinéma hollywoodien.
Gary Cooper interprète le modeste fermier devenant Le roi du tabac (1950) pour Michael Curtiz, avant d’être le protagoniste de quatre westerns importants : il gagne son second Oscar du meilleur acteur pour Le train sifflera trois fois (1952) de Fred Zinnemann, puis est à l’affiche de Vera Cruz (1954) de Robert Aldrich, La loi du seigneur (1956) de William Wyler, et L’homme de l’Ouest (1958) d’Anthony Mann. Il n’en néglige pas pour autant la comédie et se risque encore à la romance avec Ariane (1957) de Billy Wilder. Gary Cooper, qui a également tourné avec Lewis Milestone, Leo McCarey et Delmer Daves, décède au moment de la sortie du film anglo-américain La lame nue (1961) de Michael Anderson. L’acteur est lauréat d’un Oscar d’honneur décerné à titre posthume.