Acteur, réalisateur et producteur britannique d’origine lituanienne, Laurence Harvey (de son vrai nom Zvi Mosheh Skikne) est né en Lituanie. Il a suivi ses parents qui ont émigré en Afrique du Sud. C’est là qu’il obtient la nationalité britannique et qu’il s’engage à 14 ans dans la marine sud-africaine en mentant sur son âge. Toutefois, le mensonge est découvert et il est renvoyé. Finalement, il parvient à s’engager à nouveau et combat en Afrique du Nord durant la Seconde Guerre mondiale.
Un jeune espoir du cinéma britannique
Après la guerre, il fait le choix de partir en Angleterre pour devenir acteur et il entre à la Royal Academy of Dramatic Art. Cela lui permet d’arpenter les scènes britanniques avant d’obtenir son premier rôle au cinéma dans un petit film d’horreur intitulé House of Darkness (Mitchell, 1948). Il devient assez rapidement prisé des cinéastes britanniques qui lui offrent des premiers rôles dans des films comme Scarlet Thread (Gilbert, 1951), I Believe in You (Dearden, 1952) ou encore Les bons meurent jeunes (Gilbert, 1954) durant le tournage duquel il rencontre l’actrice Margaret Leighton qu’il a ensuite épousé.
L’année 1954 est celle de la révélation grâce à deux productions internationales : Richard Cœur de Lion (Butler, 1954) et Roméo et Juliette (Castellani, 1954). Pourtant son interprétation est marquée par une certaine raideur qui ne le quittera jamais vraiment. Laurence Harvey est sollicité pour la production d’envergure Les 4 plumes blanches (Korda, Young, 1955), puis Trois hommes dans un bateau (Annakin, 1956).
La consécration avec Les chemins de la haute ville et l’arrivée à Hollywood
Toutefois, son plus beau rôle, il l’obtient dans Les chemins de la haute ville (Clayton, 1958) où il donne la réplique à Simone Signoret. Ainsi, il est nominé à l’Oscar du meilleur acteur et peut désormais envisager sereinement une carrière à Hollywood. Là, il est choisi par John Wayne pour jouer à ses côtés dans sa fresque Alamo (Wayne, 1960). Il enchaîne avec Vénus au vison (Mann, 1960) où il donne la réplique à Elizabeth Taylor et Eté et fumées (Glanville, 1961), une adaptation de Tennessee Williams.
Laurence Harvey est toujours aussi monolithique dans le rôle du héros romantique de La rue chaude (Dmytryk, 1962), tandis que le thriller paranoïaque Un crime dans la tête (Frankenheimer, 1962) lui convient bien mieux. L’acteur décide alors de passer derrière la caméra avec La cérémonie (1963) qui ne connaît pas le succès.
Retour en Angleterre et les ravages de la maladie
Il joue encore dans Le deuxième homme (Reed, 1963), L’ange pervers (Hughes, 1964) et L’outrage (Ritt, 1964), avant de retourner en Angleterre où il participe à Darling chérie (Schlesinger, 1965). Là, il est de nouveau à sa place dans des rôles plus cyniques. Il retrouve son rôle phare de Joe Lampton dans Les chemins de la puissance (Kotcheff, 1965), suite des Chemins de la haute ville.
Laurence Harvey revient à la réalisation en finissant le film Maldonne pour un espion (Mann, 1968) et signe également Welcome to Arrow Beach (1973), alors qu’il se sait déjà malade. En tant qu’acteur, on le revoit dans WUSA (Rosenberg, 1970) et surtout plusieurs séries télé dont un épisode de Columbo en 1973.
Laurence Harvey meurt en 1973 d’un cancer de l’estomac. Il avait 45 ans.
