Box-office de Blanche Neige : probabilité d’accident industriel élevé.
[mis à jour le 30/03/2025]
Blanche Neige 2025, énième version live du conte de Grimm, après l’adaptation d’Universal en 2012 (Blanche Neige et le chasseur de Rupert Sanders, avec Kristen Stewart) et celle de Tarsem Singh avec Julia Roberts et Lily Collins en 2012, est probablement l’un des projets les plus improbables de cette décennie.
Vision progressiste de l’œuvre fondatrice de Disney, le film a attiré les sourires des uns par ses maladresses, les foudres des autres par sa volonté de maltraiter le matériau original, pour finalement sortir en salle penaud, après des années de tempêtes virales, au moment où l’Amérique a sombré dans le fascisme, le racisme et la haine décomplexée.
Son taux d’appréciation sur IMDB est éloquent, le film du revenant Marc Webb essuie un pitoyable 1.5/10 sur IMDB, avec des notes qui, comme toujours pour ce type de spectacle clivant, relève du procès d’intention et du défouloir numérique pitoyable. Les gens sont méchants et derrière leur écran, ils le sont encore plus.
Pour un programme naïf et bêta comme Snow White, l’effet de loupe est cataclysmique. Engoncé dans la repentance face aux attaques de Ron De Santis (gouverneur de Californie), du président autoritaire Donald Trump, et celle de ses actionnaires, Disney est mal à l’aise. La major est prise dans l’étau des dissensions politiques de ses propres actrices, tantôt pro Palestinienne (la jeune Rachel Zegler, vue dans Hunger Games : la ballade du serpent et de l’oiseau chanteur et dans pas grand-chose de solide au cinéma), tantôt pro Israélienne (Gal Gadot, gloire éphémère de Wonder Woman).
Avec des casseroles comme cela, Blanche Neige aurait mieux fait de rester dans sa cuisine avant de se remettre au charbon. Le box-office ne lui a laissé aucune chance en première semaine, avec des critiques par ailleurs unanimement négatives qui n’ont rien à voir avec la guéguerre culturelle des frustrés du clavier. La nouvelle version de Snow White est juste un fiasco qualitatif rare. Et pour un budget de 250 millions de dollars, c’est difficilement pardonnable.
Initialement budgété à 183M$, le live-action flick a finalement vu ses dépenses à la hausse en raison des scènes qui ont dû être retournées et d’un travail de post-production. Selon le magazine financier Forbes, ce sont 300 millions de dollars qui auraient finalement été dépensés pour mettre le film en marche. Mais selon l’article de Forbes, Disney aurait tout de fois bénéficié d’incitations fiscales de la part du gouvernement britanniques, soit un remboursement de 55.5 millions de dollars. Le magazine professionnel table donc sur des dépenses de 213M$ hors frais de marketing.
Box-office de Blanche Neige en France
Avec 544 377 entrées, Blanche Neige atteint la première place du box-office. Distribué dans 527 cinémas, la production Disney obtient la meilleure moyenne par écran du top 40, avec 1 033 spectateurs par écran.
A Paris, avec 65 salles, le reboot live doit se contenter d’une deuxième place (108 014 entrées), derrière Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan (112 813 entrées) qui crée la surprise.
Blanche Neige ne se situe pas très loin des premiers chiffres de La petite sirène (582 814 entrées, 578 entrées) qui avait échoué à atteindre les deux millions d’entrées en fin de parcours.
La version woke de Snow White tiendra-t-elle sur la durée ? Les vacances à venir donneront une réponse définitive.
Box-office de Blanche Neige aux USA
Aux USA, l’échec de Blanche Neige a été impitoyable dès la première semaine, avec 42 000 000$ dans 4 200 salles. Léger pour un budget supérieur à 250M$, hors marketing. La Petite Sirène ouvrait dans des eaux à 95M$ le plongeon pour son premier week-end, en mai 2024. Il n’avait guère enthousiasmé au-delà de la fanbase Disney.
Pour son second week-end, les chiffres sont épouvantables, avec des perspectives en nette baisse (on parle de 65%). D’après les réservations, les spécialistes placent ses recettes entre 14 et 16M$, derrière Jason Statham dans A Working Man de David Ayer.
Box-office de Blanche Neige à l’international
A l’international, ce n’est pas mieux. Blanche Neige déçoit partout. Derrière les USA, l’on trouve dans l’ordre…
- Le Royaume-Uni (4 974 000$)
- Le Mexique (3 955 000$)
- L’Italie (4 114 054$)
- La France (3 243 000$)
- Le Brésil (2 400 000$)
- L’Espagne (2 378 000$)
- L’Allemagne (1 935 000$)
- Le Japon (2 153 000$)
- L’Australie (1 874 000$)
- L’Argentine (1 201 000$)
Quel avenir pour Snow White ?
Comme toujours avec les blockbusters pour enfants, les chiffres de première semaine ne peuvent déterminer la carrière globale d’un divertissement puisque faute de concurrence, les parents ont besoin de pellicule à jeter aux yeux de leur progéniture pour des sorties en famille
En France, Blanche Neige n’aura pas de concurrence avant la sortie de Dog Man (Dreamworks) le 9 avril. Mais la réelle faiblesse artistique de Blanche Neige devrait être le frein que le wokisme prégnant de l’œuvre ne sera jamais. Car woke ou pas woke, les familles en quête de bienveillance pour les enfants veulent avant tout des spectacles qualitatifs.
Néanmoins, une chose est certaine, avec un budget de plus de 220 millions de dollars et des exploitants qui vont conserver près de la moitié des recettes, seul un miracle pourrait permettre au film d’arriver au 450M$ pour couvrir les frais de production.
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