Juin 2010
Depardieu est chez Jean Becker dans La tête en friche. La fille de Fabrice Luchini Emma, s’essaie à la réalisation avec Sweet Valentine dans lequel elle dirige Vincent Elbaz. Anémone et Richard Bohringer sortent Les amours secrètes. Romain Goupil semble encore être de gauche avec Les Mains en l’air. Les meilleurs amis du monde avec Marc Lavoine et Léa Drucker fait mal aux yeux, mais réunit quand même 550 000 curieux grâce à la force de frappe de Gaumont. Michaël Youn sort la seule comédie drôle de toute sa carrière et son personnage culte : Fatal, lui offre un succès en-deçà des triomphes publics de La beuze ou Les 11 commandements, dix ans plus tôt. Pascal Rabaté est une belle révélation avec son premier long, Les petits ruisseaux, interprété par Daniel Prévost, même si la suite sera beaucoup plus compliquée pour lui. Tournée de Mathieu Amalric, fort de sa programmation cannoise et d’un Prix de la mise en scène, est remarqué par le public aussi. Les films français anglophones Dog Pound (drame carcéral de Kim Chapiron) et Le Caméléon de Jean-Paul Salomé passent inaperçus.
Dans l’animation, Sylvain Chomet est loin de réitérer avec L’illusionniste (310 000), le succès des Triplettes de Belleville (870 000). Son hommage à Jacques Tati est d’ailleurs une œuvre quelque peu sortie de nos souvenirs. Shrek 4, il était une fin est un beau navet, mais réalise une performance convenable, aidé par la fête du cinéma (4 600 000).
Les Américains déploient le strass de Sex and the City 2 qui sera l’ultime opus de l’adaptation de la série télé. Dans le même genre, adaptation de matériau télévisuel sur le format large, L’agence tous risques est une déception de taille au box-office, malgré la présence de Liam Neeson et Bradley Cooper. A peine le million d’entrées. Au mois le réalisateur Joe Carnahan nous livrera deux ans plus tard un Territoire des loups plus mémorable. Dwayne Johnson n’est pas encore la super-star bankable que l’on connaît et sort des comédies peu fréquentables pour les adultes (Fée malgré lui, avec Ashley Judd). Richard Gere est le héros humain de Hatchi, adaptation d’un manga qui a du chien. Top cops de Kevin Smith, avec Bruce Willis est une mauvaise plaisanterie et la comédie Kiss & Kill de Robert Luketic, spécialiste de la romcom dans les années 2000, est l’ultime film du cinéaste à sortir en France. Avec 700 000 entrées, ce divertissement fade n’est qu’un mauvais souvenir, tout comme ses deux vedettes, Katherine Heigl et Ashton Kutcher qui semblent avoir arrêté d’irriter les écrans français depuis 2013. La comédie Trop belle avec Jay Baruchel ne parle pas aux adolescents français.
L’horreur est bien représentée avec le remake de La nuit des fous vivants de George A. Romero, par Breck Eisner. The Crazies a du caractère. Splice de Vincenzo Natali est séduisant. Cela sera l’un des derniers films de l’actrice réalisatrice canadienne Sarah Polley. Tristesse. Elle a depuis pris une retraite familiale, mais demeure présente dans l’activisme féministe. Le thriller suédois de Daniel Alfredson, Millenium 2 fait moins sens sensation que le premier et se contente de 275 000 lecteurs. En juillet 2010, le 3e épisode échouera à 147 000 tickets. Fin de la trilogie dans sa forme européenne. Noomi Rapace a été révélée par ces trois films avant de développer une carrière intéressante à l’étranger (Prometheus, Quand vient la nuit…). Le thriller La disparition d’Alice Creed (Beaune 2010) n’aura pas de veine (38 000), mais la production britannique avec Gemma Arterton ne manquait pas de hargne et mérite d’être rappelée à nos souvenirs.
When you’re strange, un documentaire sur les Doors par Tom DiCillo réalise un bon score au box-office, tout comme Bébés sorti par StudioCanal, tribut aux quatre pattes de la planète, coproduit par Alain Chabat.
Les amateurs de mangas peuvent découvrir l’exaltant Summer Wars de Mamoru Hosoda. Kore-Eda a beau être sélectionné à cannes, son histoire d’amour avec le public français est balbutiante : Air doll ne réitère pas les succès de Nobody knows et Still Walking. La Caméra d’or Année bissextile sera le seul succès de Michael Rowe en France, et encore…. Danis Tanovic n’est plus que l’ombre de lui-même. Malgré la présence de Colin Farrel, Eyes of war touche 40 000 spectateurs contre 482 000 pour No man’s land en 2001. Sa carrière ne cessera de décliner par la suite pour finir à 1 550 entrées en 2017, avec Mort à Sarajevo.
Film du mois : Tournée de Mathieu Amalric
Janvier 2010 / Février 2010 / Mars 2010 / Avril 2010 / Mai 2010 / Juin 2010 / Juillet 2010 / Août 2010 / Septembre 2010 / Octobre 2010 / Novembre 2010 / Décembre 2010