L’odeur du vent : la critique du film (2023)

Drame, Film contemplatif | 1h30min
Note de la rédaction :
6,5/10
6,5
L'odeur du vent, l'affiche

  • Réalisateur : Hadi Mohaghegh
  • Acteurs : Hadi Mohaghegh
  • Date de sortie: 24 Mai 2023
  • Nationalité : Iranien
  • Titre original : Derb
  • Titres alternatifs : Scent of Wind (titre internatiinal) / Zapach wiatru (Pologne)
  • Année de production : 2022
  • Autres acteurs non-professionnels : Mohammad Eghbali, Amir Abbas Eskandari, Hamdollah Azizi
  • Scénariste : Hadi Mohaghegh
  • Monteur : Farshad Abbasi
  • Directeur de la photographie : Mansour Abd-Rezaei
  • Compositeur : Mohammad Darabifar
  • Chef maquilleur : -
  • Chef décorateur : -
  • Directeur artistique : -
  • Producteur : Seyed Reza Mohaghegh
  • Producteurs exécutifs : -
  • Sociétés de production : -
  • Distributeur : Bodega Films
  • Distributeur reprise : -
  • Date de sortie reprise : -
  • Editeur vidéo : Bodega Films (DVD, 2024)
  • Date de sortie vidéo : 5 mars 2024
  • Budget : -
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 29 335 entrées / 6 354 entrées
  • Box-office nord-américain / monde : -
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 1.85 : 1 / Couleur / Son : Dolby
  • Festivals : Festival international du film de Busan 2022 / Festival des 3 Continents de Nantes 2022
  • Nominations :
  • Récompenses : Festival international du film de Busan 2022 : grand prix du jury / Festival des 3 Continents de Nantes 2022 : Montgolfière d'argent
  • Illustrateur/Création graphique : © Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © Bodega Films. All Rights Reserved. Tous droits réservés.
  • Attachée de presse : Agnès Chabot
  • Tagline : -
Note des spectateurs :

Conte sur l’entraide et la solidarité en Iran, L’odeur du vent est une œuvre épurée d’une grande exigence qui peut séduire ou rebuter par son extrême lenteur. A découvrir.

Synopsis : Dans une maison isolée au milieu d’une plaine d’Iran, un homme vit seul avec son fils alité. Un jour, le transformateur de la maison tombe en panne. Un électricien vient pour le réparer. Une pièce manque, il part à sa recherche qui sera semée de rencontres et d’obstacles…

L’odeur du vent, un cinéma de l’épure à l’extrême

Critique : Cinéaste iranien exigeant, Hadi Mohaghegh a déjà réalisé trois longs-métrages marqués par une lenteur hypnotique et plusieurs téléfilms avant de se lancer dans la conception de L’odeur du vent (2022). Marqué par des réalisateurs comme Abbas Kiarostami et Andrei Tarkovski, Hadi Mohaghegh se soucie assez peu de raconter une histoire, préférant se laisser guider par les inflexions de la nature qu’il filme dans toute sa majesté. Souvent difficile, son œuvre n’avait pas eu le droit à des sorties françaises, contrairement à L’odeur du vent qui est son film le plus accessible, et ceci malgré une épure constante.

Effectivement, malgré un rythme très lent construit autour de longs plans fixes, L’odeur du vent se dote d’un vague script racontant les efforts de deux hommes pour retrouver de l’électricité à la suite d’une simple panne. Cette intrigue très simple se déroule dans l’une des régions les plus reculées d’Iran, située dans le sud-ouest natal du cinéaste. A l’écart de tous les grands axes, les populations rurales encore illettrées se débattent chaque jour pour survivre. Le réalisateur a choisi de suivre d’abord les évolutions d’un père lourdement handicapé qui s’occupe de son enfant, lui-même cloué au lit par un handicap. Lorsque l’électricité vient à manquer à la suite d’une panne, le père doit trouver un téléphone pour prévenir la compagnie d’électricité. Le spectateur est donc invité à suivre le lent cheminement de cet homme physiquement diminué, le tout au milieu d’une nature splendide, mais désespérément vide.

De l’entraide et de la solidarité

Une fois que l’électricien arrive jusqu’au village – il s’agit du réalisateur, seul comédien professionnel du film – il prend le relai narratif et doit désormais tout faire pour réparer la panne. Pas évident dans une région dépourvue de ressources. Au passage, le technicien va tout faire pour améliorer l’ordinaire du père handicapé et de son fils, par pure bonté d’âme. Il faut préciser que tout ceci se passe dans un silence quasiment intégral puisqu’il doit y avoir seulement une quinzaine de phrases prononcées durant l’intégralité du film.

L'odeur du vent, photo d'exploitation

© 2022 Bodega Films. Tous droits réservés.

Au spectateur de faire le lien entre les séquences afin de reconstruire cette histoire d’entraide au sein d’une région aride et isolée de tout. Ainsi, le cinéma d’Hadi Mohaghegh n’entretient aucun rapport avec celui très contestataire et politique d’un Jafar Panahi. Dans L’odeur du vent, le cinéaste montre au contraire un pays où les gens sont naturellement solidaires les uns des autres. Le cinéaste affirme qu’il n’invente rien et que cette histoire s’inspire de ses souvenirs d’enfance lorsqu’un électricien venait ainsi gratuitement en aide aux plus démunis. On veut bien le croire, même si cette absence totale de méchanceté ou d’avidité peut légitimement interroger. Ainsi, L’odeur du vent est une œuvre entièrement portée par une bienveillance décidément très tendance actuellement. Assurément, Hadi Mohaghegh ne risque pas de subir les foudres des autorités de son pays, tant il livre une vision idéalisée de son peuple.

L’odeur du vent, un beau poème visuel qui se mérite

Heureusement, le long-métrage est magnifié par des paysages grandioses et des plans magnifiquement composés. La photographie de Mansour Abd-Rezaei s’avère tout bonnement splendide et permet ainsi de composer de vrais plans de cinéma, par-delà l’immobilité totale de la caméra. Enfin, le réalisateur a eu l’intelligence de faire retentir un beau thème musical de Mohammad Darabifar lors de deux moments clés du film. Ainsi, l’aspect poétique est privilégié et offre un bel écrin à une œuvre qui serait trop aride sans ces quelques échappées.

Primé au Festival de Busan, mais aussi lors du Festival des 3 continents de Nantes, L’odeur du vent est un joli conte persan qui doit toutefois être vu pour ce qu’il est : un film au rythme très lent qui ne se donne pas facilement. Selon l’humeur, il peut déclencher des émotions subtiles, ou au contraire laisser de marbre par son intransigeance stylistique.

Un cinéma d’art et essai peu plébiscité par le public

Sorti sur nos écrans dans une combinaison élargie au fil des semaines, L’odeur du vent a d’abord suscité l’intérêt de 8 528 aventuriers du septième art en première semaine fin mai 2023. Malgré une hausse du nombre de copies, le métrage a perdu 50% de ses entrées la semaine suivante et s’est maintenu en troisième septaine. Toutefois, le résultat encore inférieur à 20 000 entrées n’a guère convenu aux exploitants dont les salles furent désespérément vides. Finalement, le métrage a prolongé sa carrière jusqu’à l’été et a cumulé 29 335 cinéphiles exigeants. A noter que la sortie d’un DVD est prévue pour le mois de mars 2024, ce qui devrait ravir les spectateurs qui ont été séduits par la proposition radicale de Hadi Mohaghegh.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 24 mai 2023

Acheter le film en DVD

Voir le film en VOD

L'odeur du vent, l'affiche

© 2022 Bodega Films. Tous droits réservés.

Biographies +

Hadi Mohaghegh

Mots clés

Cinéma iranien, Le monde paysan au cinéma, Les handicapés au cinéma

Trailers & Vidéos

trailers
x
L'odeur du vent, l'affiche

Bande annonce de L'odeur du vent (VOstf)

Drame, Film contemplatif

x