50% cruche, 50% piche, cette suite d’un carton télévisuel a su plaire à son public qui y a trouvé davantage de rythme et de répliques cocasses, voire culte. Les Tuche 2, le rêve américain est devenu le plus gros succès de l’année 2016 au box-office français.
Synopsis : À l’occasion de l’anniversaire de « coin-coin », le benjamin de la fratrie, la famille Tuche part le retrouver aux États-Unis : les choses ne vont pas se passer comme prévu, mais alors pas du tout.
Critique : Voilà donc les Tuche de retour pour la toute première fois, en mode blockbuster du rire. Ces personnages beaufs d’une comédie bof revisitent nos écrans de façon presque surprenante, puisque le premier épisode avait été distribué par Pathé en 2011, avec un score initial, 1.6 million de spectateurs en salle, ce qui ne justifiait nullement ce retour. En fait, ce sequel apparaîtrait comme un acte totalement inespéré et improbable, si l’on ne prenait pas en compte la diffusion miraculeuse sur TF1, qui lui a garanti en 2014 plus de 8 millions de spectateurs, c’est-à-dire l’un des plus beaux scores annuels de la première chaîne en matière de cinéma. L’aventure Tuche était donc relancée, avec un budget conséquent à la clé : 15.1M d’euros autant qu’un Camping 3.
On ne change pas des Tuche qui gagnent, on a donc repris les mêmes, de Nanty à Rouve, en passant par Claire Nadeau, et le casting juvénile qui n’a que peu évolué. Formule qui a fait ses preuves, le scénariste et réalisateur Olivier Baroux les a exportés au cœur d’un décor américain kitsch- L.A., Las Vegas, quelques paysages de western ou issus de la Petite Maison dans la prairie, -qui prennent tout leur sens populaire à l’arrivée d’une famille de gentils benêts qui ne comprend rien, si ce n’est qu’elle veut célébrer l’anniversaire de leur jeune fils/frère de 16 ans, expatrié pour quelques mois en Californie, à ses côtés. Cela tombe bien, leur fortune personnelle (ils avaient gagné au loto et étaient devenus milliardaires dans le premier volet) n’a pas (encore) été dilapidée.
Pas de bol, le fiston surdoué (une exception familiale) convoite une jeune bourgeoise locale et a eu vite fait d’enjoliver le portrait familial pour se faire accepter auprès de sa future belle-famille. Les Tuche, de Monsieur à Madame, vont donc devoir s’intégrer, feindre une classe qui ne leur sied pas, puisqu’avant toute chose, ils transpirent la cruche et la piche attitude. On citera la grand-mère “Suze” qui ne suce pas que des glaçons, le garnement rappeur efféminé, bad boy des campagnes qui aurait été fan de Benny B et Menelik s’il avait connu les années 90, et la beauté cagole de la grande sœur qui aspire à être actrice malgré son QI de bulot, sans faire injure à l’animal trognon, car elle est vraiment sotte (et femme de footballeur, au passage).
Bref, tous les ingrédients sont réunis pour un carton populaire, à la télévision et dans les salles de multiplexe, où l’on a érigé Les Nouvelles Aventures d’Aladin en succès français de l’année 2015. Après tout, ce second volet ne manquant ni de rythme, ni de gags, ni même de bonne volonté, Les Tuche 2 le rêve américain ne pouvait que triompher au box-office. Avec 4 622 000 entrées, ce segment bien plus calibré que le premier morceau, est devenu le plus gros succès pour une production française en 2016, ce qui lui permettra de générer trois suites de plus entre 2018 et 2025. Le troisième segment ira d’ailleurs jusqu’à franchir le seuil des 5 600 000 entrées.
Les sorties de la semaine du 3 février 2016
Franchise: Les Tuche
Création originale JEFF / © Photos Eskwad – Pathé / © 2016 Eskwad – Pathé Production – TF1 Films Production – Prod par 4 Ciné Jouror Films
Biographies +
Olivier Baroux, Isabelle Nanty, Jean-Paul Rouve, Claire Nadeau, Sarah Stern, Olivier Baroux, Pierre Lottin, Maurice Barthélémy, Théo Fernandez
