Les trois sergents de Fort Madras : la critique du film (1965)

Aventures, Action | 1h37min
Note de la rédaction :
5,5/10
5,5
Les trois sergents de fort Madras, l'affiche

  • Réalisateur : Umberto Lenzi
  • Acteurs : Aldo Sambrell, Richard Harrison, Andrea Bosic, Wandisa Guida, Ugo Sasso, Nazzareno Zamperla
  • Date de sortie: 05 Nov 1965
  • Nationalité : Italien, Espagnol
  • Titre original : I tre sergenti del Bengala
  • Titre alternatif (VHS) : Les trois sergents du Bengale
  • Année de production : 1964
  • Scénaristes : Fulvio Gicca Palli, Victor Andrès Catena d'après une histoire d'Umberto Lenzi
  • Directeurs de la photographie : Frederico G. Larraya, Angelo Lotti
  • Compositeur : Giovanni Fusco
  • Distributeur : Rank
  • Editeur vidéo : Socai Films (VHS)
  • Box-office Paris-périphérie : 10 756 entrées (1ère semaine uniquement)
  • Format : 2.35 : 1 / Son : Mono
Note des spectateurs :

Film d’aventures mineur, mais éminemment sympathique jusque dans ses dérapages bis, Les trois sergents de Fort Madras est un divertissement gentiment désuet.

Synopsis : En Inde, trois sergents sont emprisonnés et voient la possibilité de retrouver la liberté à la condition qu’ils combattent le chef hindou Sikidama qui veut s’emparer des forts Victoria et Madras.

Lenzi en plein cycle d’aventures exotiques

Critique : Au début des années 60, le film d’aventures exotiques est de nouveau à la mode en Europe, notamment grâce au succès remporté par le diptyque de Fritz Lang Le Tigre du Bengale / Le tombeau hindoue (1959). Dès lors, on ne compte plus les déclinaisons qui envahissent les grands écrans européens. Toujours soucieux d’exploiter les grandes modes du moment, les producteurs italiens comme Thomas Sagone et Solly V. Bianco décident d’adapter librement les romans d’Emilio Salgari racontant les aventures de Sandokan. Ils confient la réalisation de ces péripéties à Umberto Lenzi qui tourne coup sur coup Sandokan, le tigre de Bornéo (1963) et Les pirates de Malaisie (1964).

Toutefois, Lenzi ne s’arrête pas à ces deux titres interprétés par Steve Reeves et livre un corpus exotique bien plus riche avec trois autres titres : Le temple de l’éléphant blanc (1964), Les trois sergents de Fort Madras (1964) et L’homme du Bengale (1965), ces deux derniers menés par Richard Harrison.

Un scénario qui recycle consciencieusement tous les clichés du genre

A la différence des deux Sandokan et de L’homme du Bengale, Les trois sergents de Fort Madras n’est aucunement une adaptation d’un quelconque roman, mais bien une création personnelle de Lenzi qui profite des moyens mis à sa disposition pour signer un film d’aventures parfois proche du western, notamment dans sa dernière partie qui relate la défense d’un fort assiégé. Il suffit ici de remplacer les Indiens par des brigands hindous et le tour est joué.

Le script est d’ailleurs l’un des points faibles du long-métrage puisque Lenzi ne fait que recycler des situations déjà vues à de multiples reprises, ainsi que des personnages qui sont tous des archétypes habituels du genre. Nous faisons donc connaissance avec trois sergents de l’armée britannique en poste aux Indes : deux sont des coureurs de jupons, tandis que le troisième est un ancien médecin devenu alcoolique. Punis par leur hiérarchie, les trois hommes doivent aller défendre un fort menacé par des brigands locaux qui ont la mauvaise idée de vouloir leur indépendance par rapport à l’empire britannique.

Des péripéties surtout destinées à un jeune public

Dès le début, le spectateur nage dans des eaux bien connues, avec ces trois sergents indisciplinés, mais plutôt amusants il faut bien l’avouer, qui vont finir par devenir des héros. Les différentes péripéties n’ont également rien d’original, mais Umberto Lenzi demeure un solide artisan qui parvient à multiplier les scènes d’action de façon à ne jamais ennuyer le grand public. En réalité, pour pouvoir apprécier ce genre de films, il est impératif de retrouver son âme d’enfant et sa capacité d’émerveillement.

Tourné avec un budget de série B, mais suffisant pour donner le change, Les trois sergents de Fort Madras bénéficie de paysages chatoyants, de costumes colorés et de nombreux figurants. Le réalisateur n’a pas non plus recours à des stock-shots, preuve d’une certaine aisance financière.

Quelques dérapages bis plairont aux fans de Lenzi

Les amateurs du cinéaste pourront s’amuser de la présence d’une tribu d’indigènes qui anticipe d’une grosse décennie les délires anthropophages de ses films de cannibales. Rien de bien méchant ici puisque la tribu est clairement constituée de figurants caucasiens qui ont été peints pour l’occasion. La plupart de ces indigènes d’opérette font davantage sourire que peur et rappellent que nous sommes bien ici en territoire bis.

Pour animer cette aventure bourrée de clichés, Lenzi a eu recours à une bande d’acteurs plutôt corrects. Richard Harrison, toujours aussi monolithique, ne s’en sort pas si mal dans ce rôle d’officier coureur de jupons, mais ce sont surtout Ugo Sasso et la jolie Wandisa Guida qui tirent le mieux leur épingle du jeu. Enfin, signalons la bonne tenue d’Aldo Sambrell, toujours parfait en méchant de service, rôle qu’il continuera à interpréter plus tard dans des westerns.

Un indéniable charme old school

Spectacle mineur, mais finalement plutôt sympathique pour qui aime le cinéma populaire old school, Les trois sergents de Fort Madras fait passer un petit moment divertissant, aussi inconséquent et léger que le voulait ce type de films du samedi soir.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 5 novembre 1965

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Les trois sergents de Fort Madras

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