Le saint : la critique du film (1997)

Action, Aventure, Romance | 1h56mn
Note de la rédaction :
5/10
5
Le saint, l'affiche française du film

  • Réalisateur : Phillip Noyce
  • Acteurs : Val Kilmer, Elisabeth Shue, Rade Serbedzija, Valery Nikolaev, Barbara Jefford
  • Date de sortie: 18 Juin 1997
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : The Saint
  • Musique : Graeme Revell
  • Distributeur : United International Pictures (UIP)
  • Éditeur vidéo (DVD) : Paramount Pictures
  • Sortie vidéo (DVD) : 7 décembre 2000
  • Box-office France / Paris-périphérie : 926 901 entrées / 253 559 entrées
  • Box-office USA : 61,3 M$
  • Box-office mondial (USA inclus) : 108 M$
  • Budget : 70 M$ (hors coût de promotion)
Note des spectateurs :

Porté par un duo d’acteur bien assorti, Le Saint est un film d’action sympathique, mais qui pâtit d’un script anémique et de péripéties hautement improbables.

Synopsis : Où l’on retrouve Simon Templar, Robin des Bois moderne, au surnom universellement célèbre, le Saint, dans sa dernière aventure alors qu’il s’apprête à décrocher, ayant amassé suffisamment d’argent pour une retraite dorée. Son objectif : Ivan Tretiak, l’homme d’affaires le plus influent et le plus crapuleux de ce nouvel eldorado du crime organisé qu’est devenue Moscou.

Plusieurs années de Development hell

Critique : Le personnage du Saint a été créé dans les années 30 par le romancier britannique d’origine chinoise Leslie Chartéris. Mais le grand public l’a surtout connu grâce à la très populaire série télévisée avec Roger Moore, diffusée entre 1962 et 1969. Depuis les années 70, plusieurs tentatives de transcription sur grand écran ont émergé, mais aucune n’a réussi à voir le jour. Il faut donc attendre les années 90 pour que le projet resurgisse, alors qu’Hollywood est en pleine mode du revival de leurs séries culte. Ainsi, on se souvient de La famille Addams (Sonnenfeld, 1991), du Fugitif (Andrew Davis) dégoupillé en 1993, mais aussi de Maverick (Richard Donner, 1994) et surtout de Mission : impossible de Brian de Palma en 1996.

Pour cette première et unique adaptation de l’œuvre de Chartéris, Sydney Pollack est tout d’abord envisagé à la réalisation, de nombreuses stars étant sur les rangs pour interpréter le rôle si délicat de Simon Templar. Finalement, après de nombreux bouleversements, c’est le réalisateur australien Phillip Noyce qui se retrouve à la tête du film, avec pour star Val Kilmer. Le cinéaste sort tout juste d’une expérience positive dans le domaine de l’action avec son diptyque consacré au personnage de Jack Ryan avec Harrison Ford (Jeux de guerre et Danger immédiat). Il est alors considéré comme un homme de confiance par les studios, capable de livrer des bons produits sans faire de vagues.

Un casting séduisant, mais en léger déficit de notoriété

Dans le rôle principal, Val Kilmer est encore au sommet de sa carrière puisqu’il vient de connaître un beau succès en incarnant Batman dans le Batman Forever de Joel Schumacher. Toutefois, rétrospectivement, on peut considérer Le Saint comme son dernier grand rôle en qualité de star à part entière. La suite de sa carrière ne semble jamais s’être remise de l’échec commercial cinglant de ce long-métrage.

Face à lui, on est heureux de retrouver la sympathique Elisabeth Shue. Révélée en 1986 dans le stressant Link, l’actrice, vue également dans Cocktail (Roger Donaldson, 1988) venait de nous bouleverser dans le magnifique Leaving Las Vegas (Mike Figgis, 1995) face à un Nicolas Cage qui possédait encore une crédibilité artistique. Enfin, pour compléter cette distribution plutôt correcte, le yougoslave Rade Serbedzija entamait une carrière hollywoodienne où il n’allait cesser d’incarner le méchant venu des pays de l’Est. Son jeu sobre et solide en fait un atout non négligeable, même si on préfère l’acteur dans des petits films d’auteur sensibles comme La petite Venise (Andrea Segre, 2011).

Une avalanche de poncifs, tout juste compensée par une jolie romance

Heureusement que le casting est plutôt réussi, car le script, lui, est bien plus problématique. Certes, cette histoire de vol d’une formule chimique qui pourrait régler le problème de l’énergie mondiale en vaut une autre, mais elle est amenée par des détours pour le moins sinueux. Les différents personnages tiennent davantage du cliché, voire du poncif et l’on a bien du mal à croire en leurs aventures. Au milieu de péripéties pas nécessairement très crédibles vient heureusement se nicher une jolie romance entre le voleur et la scientifique qui a mis au point la formule magique. Le courant passe plutôt bien entre Val Kilmer et Elisabeth Shue, ce qui crédibilise leur relation.

Toutefois, la réalisation assez sèche de Phillip Noyce, apôtre de la froideur à l’écran et d’une esthétique de papier glacé, ne relève que rarement le niveau d’un script trop scolaire. On prévoit tout vingt minutes à l’avance et le spectateur finit par trouver le temps long.

A film moyen, scores au box-office décevants

Signalons également une bande originale omniprésente de Graeme Revell. Sa musique n’est pas forcément mauvaise, mais elle est utilisée de manière systématique, jusqu’au point de rupture (il ne doit pas y avoir cinq minutes de film sans fond musical). Ajoutons à cela des chansons de groupes à la mode de l’époque, c’est-à-dire majoritairement de l’electro-jungle et de l’indus. Si on aime ces deux genres, ils ont la particularité d’avoir assez mal vieilli et par conséquent de dater immédiatement l’oeuvre.

Avec ses scènes d’action banales, Le saint pâtit également d’un rythme assez languissant et échoue à émouvoir. Le divertissement, jamais mauvais, n’a finalement que très peu d’intérêt. Il fut un échec commercial certain en ne remboursant pas son imposant budget sur le sol américain. En France aussi, le désaveu a été assez cinglant puisque le film n’a même pas dépassé le million d’entrées, alors qu’il est sorti en grande pompe, au moment de la fête du cinéma. Aujourd’hui, Le saint est bien oublié, n’étant plus réédité en DVD, et n’ayant même pas le droit à un blu-ray.

Visionner le film en VOD

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 18 juin 1997 

Le saint, l'affiche française du film

© 1997 Paramount Pictures – Rysher Entertainment – Mace Neufeld Productions – Robert Evans Company. Tous droits réservés.

 

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Le saint, l'affiche française du film

Bande-annonce de Le Saint, VO

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