Le renard et l’enfant : la critique du film (2007)

Conte animalier, Aventures | 1h32min
Note de la rédaction :
8/10
8
Le renard et l'enfant, affiche 2007

  • Réalisateur : Luc Jacquet
  • Acteurs : Isabelle Carré, Bertille Noel-Bruneau
  • Date de sortie: 28 Nov 2007
  • Nationalité : Français
  • Titre original : Le renard et l'enfant
  • Titres alternatifs : The Fox & the Child (international), Der Fuchs und das Mädchen (Allemagne), La volpe e la bambina (Italie)...
  • Année de production : 2007
  • Scénariste(s) : Luc Jacquet, Eric Rognard
  • Directeurs de la photographie : Jérôme Bouvier, Eric Dumage, Gérard Simon
  • Compositeurs : Evgueni Galperine, Alice Lewis, David Reyes
  • Société(s) de production : Bonne Pioche Productions - France 3 Cinéma 2007, en association avec Wild Bunch
  • Distributeur (1ère sortie) : Walt Disney Studios Motion Pictures France
  • Distributeur (reprise) : -
  • Date de reprise : -
  • Éditeur(s) vidéo : Buena Vista Home Entertainment
  • Date de sortie vidéo : 10 juin 2009
  • Box-office France / Paris-périphérie : 2 514 826 entrées / 349 569 entrées
  • Box-office nord-américain -
  • Budget : 13 000 000$ / 11 160 000€
  • Rentabilité : -
  • Classification : Tous Publics
  • Formats : 2.35 : 1 / Couleurs - 35 mm / Son : DTS / Dolby Digital
  • Festivals et récompenses : -
  • Illustrateur / Création graphique : Bonne Pioche / Eric Caro
  • Crédits : Bonne Pioche / Eric Caro / Pascal Chantier (photos), Bonne Pioche Productions - France 3 Cinéma 2007
Note des spectateurs :

Le renard et l’enfant, second film de Luc Jacquet, réalisateur de La marche de l’empereur, est un conte champêtre délicieux traité avec une sensibilité esthétique originale qui confine au sublime. Si l’international n’a pas craqué, les Français ont été sous le charme.

Synopsis : Un matin d’automne, au détour d’un chemin, une petite fille aperçoit un renard.
Fascinée au point d’oublier toute peur, elle ose s’approcher. Pour un instant, les barrières qui séparent l’enfant et l’animal s’effacent. C’est le début de la plus étonnante et de la plus fabuleuse des amitiés. Grâce au renard, la petite fille va découvrir une nature secrète et sauvage. Commence alors une aventure qui changera sa vie, sa vision et la nôtre…

Rouquin, rouquine

Critique :  Il n’est pas évident d’amorcer un deuxième long après le triomphe sans précédent d’un film comme La marche de l’empereur. Des nominations aux Oscars et César, des dizaines de millions de dollars de bénéfices pour une histoire de manchots… Un succès aussi inattendu, cela peut aussi bien tuer une carrière que la catapulter au sommet en permettant à son auteur extravagances et folie des grandeurs.

Luc Jacquet, visiblement homme d’inspiration au regard mélancolique quant aux dernières splendeurs naturelles, a préféré l’option de la singularité à gros budget, prenant le risque de nous confier ses fantasmes de gamin à travers le récit touchant d’une amitié entre une enfant toute rouquine et un goupil tout roux. Une drôle d’idée presque aussi invraisemblable que le budget énorme que lui ont confié ses producteurs pour relater ce conte sans dialogues (ou presque – l’enfant parle peu et Isabelle Carré intervient de temps à autre en qualité de narratrice) qui se veut exclusif dans l’intérêt qu’il porte à ses deux protagonistes.

Notre interview de Luc Jacquet

Vagabondages champêtres, errances bucoliques… Le renard et son amie vagabondent, traversent les beautés surannées d’une campagne d’antan, celle de nos grands-parents. Une campagne sensorielle où le cinéaste nous guide avec un plaisir de môme. Il la caresse, la sonde. Il immerge sa caméra dans ses courbes, ses retranchements les plus secrets. Ses yeux s’infiltrent dans les creux d’une grotte, le vide des falaises, par-dessus les vallées, aux fins fonds des terriers. Les sensations de régénérescence et d’ivresse sont palpables dès les premiers instants. Par sa caméra amourachée, il exacerbe nos sens, nous rendant sensibles aux saisons et éléments qui frappent en toute légitimité sans que l’on ne se préoccupe d’un quelconque dérèglement climatique.

Le renard et l’enfant transcende les beautés naturelles

La nature trône en reine dans cet espace de conte aux saveurs du terroir. L’homme n’y est que périphérique (un feu de bois laissé par des bûcherons, les cris distants des parents de la jeune fille) et ce n’est pas cette dernière qui nous renvoie à cette humanité. Au milieu des ours, des loups, des renards et autres cerfs, l’enfant a retrouvé sa place dans une terre nourricière, un Eden resplendissant où tout n’est que jeu et oisiveté. Du moins dans un premier temps. La dernière partie durant laquelle la jeune rouquine réalise l’incongruité de son amitié avec le goupil met en scène la peur (l’incroyable séquence de la caverne, l’effroyable séquence de nuit en forêt), le suspense (l’introduction du feu laisse présager des catastrophes) et laisse planer un goût de mort.

Les photos de Luc Jacquet sur Instagram

Luc Jacquet offre cette histoire avant tout aux plus jeunes enfants, dévoilant sans didactisme l’incroyable richesse sensorielle, ludique et contemplative de cet espace délaissé depuis trop longtemps par des générations de mômes qui ont cessé d’y croire. L’héroïne (à la bouille adorable) se laisse absorber pendant plus d’un an par ce macrocosme de fantasmes cent pour cent naturel loin des artifices contemporains (les jeux vidéo et la télévision n’ont pas sa place dans son imagination). Le message est clair : il faut savoir sortir et observer les merveilles offertes par notre monde. On y est sensible, même si la beauté excessive de la nature, sublimée par des plans assez artificiels, et la musique, omniprésente tendent parfois à rendre le spectacle par trop enfantin.

Critique : Frédéric Mignard

Les sorties de la semaine du 12 décembre 2007

Le renard et l'enfant, affiche 2007

Bonne Pioche / Eric Caro / Pascal Chantier (photos), Bonne Pioche Productions – France 3 Cinéma 2007

Box-office :

Le phénomène de La marche de l’empereur a suscité bien des attentes autour de la sortie de Le renard et l’enfant, en décembre 2007. Le film de plus d’11 millions d’euros ne sera pas un succès à l’international, et notamment aux USA où la production hexagonale a surtout été promise aux chaînes câblées et autres plateformes. Avec quelques petits millions de dollars sur quelques rares territoires comme l’Italie ou l’Allemagne, le conte de Luc Jacquet ne réalisera que 29 000 000$ dans le monde quand La marche de l’empereur avait ébloui en réalisant sur le grand écran 127 392 693 $, dont 77 000 000 aux USA. Il n’y a pas photo, la France bucolique de nos aïeuls n’a intéressé que les Français qui ont représenté 20 303 754$ de recettes.

Le film Bonne Pioche bénéficiait en France de la force du distributeur The Walt Disney Company France / Buena Vista pour trouver un fort ancrage dans nos multiplexes. Avec une sortie en avant-première le 28 novembre 2007, en exclusivité au Grand Rex à Paris, le conte trouve finalement 703 écrans la semaine du 12 décembre où il couvre officiellement sur le territoire. Il restera 4 semaines sur plus de 648 écrans. Une vraie dimension de blockbuster des fêtes de Noël, même si, cette animalerie  restera légèrement en-deçà de Belle et Sébastien de Nicolas Vanier, en 2013 (3 014 000). Toutefois, la complicité entre la fillette et le renard, avec un total de 2 514 826 chenapans, se hissera au-dessus de tous les autres films de Vanier (Le dernier trappeur, Loup, L’école buissonnière...).

Avec 466 488 renardeaux en première semaine, cette errance bucolique trouve finalement son plus bel écho en 3e semaine, celle du 26 décembre, avec une affluence en nette hausse (589 367). Dix semaines plus tard, pour les vacances d’hiver, cette histoire romanesque glanera encore 18 000 entrées par semaine.

Le film paraîtra en blu-ray et DVD en juin de l’année suivante, et sera régulièrement diffusé sur France 4.

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Le renard et l'enfant, affiche 2007

Bande-annonce de Le renard et l'enfant

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