Le grimoire d’Arkandias : la critique du film (2014)

Aventure, Comédie, Film pour enfants | 1h32min
Note de la rédaction :
6/10
6
Le grimoire d'arkandias affiche

Note des spectateurs :

Les réalisateurs d’Amour et Turbulences passent au film de fantasy pour mômes, avec Christian Clavier, relativement sobre, dans un second rôle. Et pourquoi pas?

Synopsis : Dans le village de Ronenval, tout semble normal. Trop normal pour Théo qui ne rêve que d’une chose : échapper à son destin de boloss. Un jour, il déniche à la bibliothèque un livre de magie qui contient les secrets de fabrication d’une bague d’invisibilité. Avec l’aide de ses meilleurs amis Bonnav et Laura, il décide de fabriquer cette bague. Surprise : Théo disparaît pour de bon ! Victime de trois sorcières, il reste bloqué dans l’invisibilité…Il se lance alors dans une course effrénée contre le temps. Arkandias, un étrange individu toujours à leurs trousses, est peut être le seul à pouvoir les aider.

Critique : Ce n’est pas très bon, mais pour sa cible, ça suffira… Le Grimoire d’Arkandias, adaptation du premier volume de la trilogie d’Arkandias d’Eric Boisset (2001), entre parfaitement dans la catégorie de ces productions imparfaites de toute part, mais loin d’être déplaisantes en fin de projection. Fantaisie enfantine qui rêve, sans le budget, de côtoyer l’esprit des Harry Potter, cette production d’aventures pour marmots en quête d’aventures à l’écart des adultes, du quotidien et du rationnel, ambitionne surtout d’approcher les modèles 80s de buddy movie ado. On pense évidemment aux Goonies, avec péripéties en vélo, mésaventures en groupe, souvent précipitées par une curiosité pas toujours heureuse, des événements injustes qui provoquent une volonté de s’affranchir des codes pour sauver les meubles (la réputation d’une mère, ici), et une détermination héroïque qui redéfinit la notion de héros.

© 2014 – Marc Bossaerts. Tous droits réservés

Le duo de réalisateurs français Alexandre Castagnetti et Julien Simonet (Amour et Turbulences avec Nicolas Bedos, où Castagnetti officiait en tant que réalisateur et Simonet en tant que dialoguiste) dirigent des gamins au charisme pas forcément immédiat au premier abord, mais dont la force se révèle dans l’adversité, plus comique que dramatique, et qu’on apprend à apprécier. Si le personnage de sorcier farfelu joué par Christian Clavier, présenté avec beaucoup de nébuleuse au début de l’intrigue, sert d’adjuvant, il faut souligner la force comique des bad-asses de ce film sans prétention, Isabelle Nanty, Armelle et Anémone, des “opposantes” si l’on reprend le schéma du conte, qui n’ont rien à envier à Ma’ Dalton. Affreuses, sales, et carrément méchantes, les trois comédiennes, racailles de la ferraille, bad girls toujours à l’affût d’un coup pendable, sont d’une grande force comique ; elles jubilent à déployer des répliques qui font mouches et soulignent toute l’importance des dialogues dans une oeuvre qui techniquement ne tient pas toute ses promesses.

Si l’on tient bien là d’agréables moments de comédie, avec une certaine complicité adolescente qui ravive la nostalgie des grandes production des années 80, le film pâtit parfois de sa pauvreté visuelle et d’effets spéciaux un peu vains, alors qu’il y avait matière à bâtir tout un univers féerique. Jamais l’on ne s’approche des truculences d’un Tim Burton, alors que la promo, notamment l’affiche, tente de raccrocher l’esprit du film à celui des productions américaines gothiques.

Au final, l’indulgence est de mise, l’on ressort l’esprit léger sans trop désavouer les auteurs. Les gamins apprécieront, notamment de retrouver Christian Clavier, plus sobre qu’à l’accoutumée, dans un rôle broussailleux qui lui va à ravir.

 

Crédits : 2014 Les Films du 24 – TF1 Droits Audiovisuels – Umedia – Cinéfrance 1888 – UGC Distribution,

 

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