La grande bagarre de Don Camillo : la critique du film (1955)

Comédie | 1h37min
Note de la rédaction :
6/10
6
La grande bagarre de Don Camillo, l'affiche française

Note des spectateurs :

Troisième volet de la saga, La grande bagarre de Don Camillo est une comédie toujours aussi sympathique grâce à son duo d’acteurs. Le script, lui, est encore décousu.

Synopsis : Les élections approchent. Pour Peppone, qui rêve d’être député, c’est une période cruciale. Mais Don Camillo ne l’entend pas de cette oreille et va tout faire pour perturber les desseins de pouvoir du maire communiste. Leur rivalité devient alors plus féroce que jamais.

Changement de réalisateur, mais pas de style

Critique : Deux ans après le triomphe du deuxième épisode de Don Camillo, le curé et son ennemi juré, le communiste Peppone sont de retour pour de nouvelles aventures. Cette fois-ci, la production italienne, déjà majoritaire précédemment, prend le contrôle des opérations puisque Julien Duvivier n’est plus de l’aventure.

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Le réalisateur italien Carmine Gallone prend donc sa suite. Il s’agit d’un vétéran du cinéma transalpin ayant œuvré dans tous les genres populaires possibles depuis son premier film en 1913 et qui finira sa riche carrière avec 125 films à son actif. A l’aise aussi bien dans la comédie, le mélodrame ou bien le film historique, Carmine Gallone n’est pas un révolutionnaire sur le plan formel, mais plutôt un bon artisan.

Des saynètes toujours plaisantes

Il le prouve avec ce troisième volet d’une saga qu’il reprend en cours de route sans que l’on s’aperçoive vraiment du changement. Les récits de Giovanni Guareschi sont toujours aussi truculents, mais manquent toujours autant de structure. Comme pour les films précédents, le script enchaîne surtout les saynètes plus ou moins drolatiques, trouvant une vague unité grâce à la tenue prochaine des élections dans le patelin.

Le charme fonctionne à nouveau grâce à la complicité évidente entre Fernandel et Gino Cervi qui se renvoient la réplique avec gourmandise. La version française, toujours écrite par René Barjavel, bénéficie encore du savoir-faire de l’écrivain pour dégainer des répliques assassines qui font rire.

Une vision un peu rance de la société

Le contexte choisi par les auteurs – les élections – les poussent cette fois-ci à opter pour un camp plutôt qu’un autre. Ainsi, les communistes sont stigmatisés comme un groupe de dangereux révolutionnaires qui n’ont aucune parole et qui, tout en cassant du curé, viennent prier Dieu en douce. Cette vision quelque peu caricaturale, de même que celle de la place de la femme dans la société (à la maison) font vieillir prématurément certains éléments de l’intrigue. Toutefois, cela reste compréhensible dans le contexte sociétal de l’époque. Il est donc clair que Carmine Gallone n’est pas un progressiste dans l’âme.

Tourné de manière classique, mais avec des moyens, dans les studios de Cinecitta et dans la campagne italienne, La grande bagarre de Don Camillo est donc une comédie fort sympathique qui profite de l’alchimie entre ses deux comédiens pour emporter le morceau. Toutefois, la répétition de certains motifs et le manque de renouvellement des intrigues commence à peser quelque peu sur l’ensemble.

Le succès fut une fois de plus au rendez-vous, même si on est loin du phénomène engendré par le premier film de la saga. Ils furent encore plus de 5 millions de spectateurs en France (6ème place du podium annuel tout de même) et près de 7 millions en Italie à rire des aventures du curé à poigne. De quoi motiver la mise en chantier d’un quatrième volet, toujours réalisé par Carmine Gallone, mais cette fois-ci six ans plus tard.

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Critique de Virgile Dumez

La franchise Don Camillo

La grande bagarre de Don Camillo, l'affiche française

© 1955 Rizzoli Film / Illustration : Affiches Gaillard. Tous droits réservés.

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